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Rien à déclarer – Dany Boon

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Rien à déclarer. 2011.

Origine : France
Genre : Comédie
Réalisation : Dany Boon
Avec : Benoit Poelvoorde, Dany Boon, Bouli Lanners, Karin Viard…

Après le phénoménal succès de Bienvenue chez les Ch’tis, Dany Boon propose une nouvelle comédie se déroulant dans le nord de la France mais lorgnant très fort sur la Belgique, jouant volontiers à saute-frontières et avec la disparition relative de ces frontières. C’est ainsi qu’il se met en scène dans la peau d’un douanier français gentiment quelconque aux prises avec un douanier belge profondément raciste et, plus précisément, violemment francophobe.
Problème : le brave Mathias (Dany Boon) est amoureux de la jolie Louise Vandevoorde, dont le frère n’est autre que Ruben Vandevoorde (Benoit Poelvoorde), le gabelou cinglé et désespéré par l’annonce de la disparition programmée de la frontière (et la sienne, par ricochet). Conspuant tant et plus les sinistres “camemberts” d’en face (sic), Ruben réalise un baroud d’honneur en bloquant la circulation par un excès de zèle flagrant et des poussées de fulminations éructantes envers les Français honnis.

Quand un film met en scène deux personnages aussi antagonistes, c’est bien souvent pour les réunir et jouer de leurs relations compliquées en espérant que jaillisse l’humour et donc le rire des spectateurs lors de situations comiques, de dialogues impromptus et de saillies drolatiques. On pense évidemment aux duos formés par Bourvil / De Funès (La Grande vadrouille, Le Corniaud) ou Pierre Richard / Gérard Depardieu (La Chèvre, Les Compères et Les Fugitifs) pour les Français. Sauf qu’ici la sauce ne prend pas. Ou alors si peu. Sauf qu’ici on ne rit pas. Ou alors trop peu. Sauf qu’ici tout est lourdement amené et jamais très finement, que tout est pré-mâché mais désespérément vain.

On croit peu à cette histoire et encore moins à ses excès. Le personnage incarné par Poelvoorde est très vite antipathique mais finalement jamais comique. Sa crétinerie est si totale qu’on ne rit jamais à ses excès racistes (“les camemberts” sont aussi qualifiés de “sales frouzes“) et qu’il finit par être totalement navrant et jamais marrant (on est à des lieues d’un autre personnage joué par Poelvoorde et qui n’avait pourtant, a priori, pas plus de potentiel comique : le tueur de C’est arrivé près de chez vous).
La réunion de Mathias le Français et de Ruben le Belge, au sein de la douane volante, n’offrira que quelques petits passages amusants sur lesquels je ne m’attarderai guère pour ne pas déflorer les rares occasions de rire du film, tout comme les tribulations de trafiquants de drogue pitoyables et pathétiques (parmi lesquels Bruno Lochet est le seul à tirer son épingle du jeu) ou les quelques moments passés au No Man’s Land, le café de la frontière tenu par les époux Janus…

Doté d’une belle distribution trop peu ou trop mal employée, de moyens conséquents pour un film français et d’un capital sympathie important eu égard à son précédent opus, Dany Boon loupe clairement le coche et déçoit fortement. A Macquenoise, petit village frontalier (rebaptisé Courquain dans le film) où s’est déroulé l’essentiel du tournage, on espérait, sans trop y croire, des retombées économiques et un flot de touristes à l’image de ce qu’a connu Bergues avec sa pseudo-Poste, mais on doit probablement déjà déchanter au vu du résultat à l’écran. Pour finir sur une petite phrase probablement déjà aussi éculée que la plupart des gags du film, je conclurai par un : « Rien à déclarer ? Pas grand-chose, hélas… »

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