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Les Visiteurs 2 : les couloirs du temps – Jean-Marie Poiré

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Les Visiteurs 2 : les couloirs du temps. 1998

Origine : France 
Genre : Comédie 
Réalisation : Jean-Marie Poiré 
Avec : Jean Reno, Christian Clavier, Muriel Robin, Marie-Anne Chazel…

Et c’est reparti pour un autre immondice, encore plus insupportable que le premier film, fait 5 ans auparavant. Les Visiteurs 2, c’est Les Visiteurs en encore plus lourd, en encore plus mal foutu, en encore plus mal écrit. Le film trouve le moyen de se justifier en reprenant le navrant gag final qui clôturait son prédécesseur : Godefroy est bien reparti au moyen-âge, tandis que Jacquouille s’est arrangé pour que ce soit son descendant Jacquard qui accompagne son maître, tandis que lui continuera à profiter de la belle vie du vingtième siècle avec sa copine Ginette. Mais au moyen-âge, Godefroy découvre le pot aux roses et la menace qui va avec : si tout ne revient pas dans l’ordre, le malheur va s’abattre sur son temps. Alors c’est reparti pour un voyage temporel qui, lui, verra le malheur s’abattre sur le spectateur. Plongeant tête la première dans la facilité, Les Visiteurs 2 joue donc la carte du “encore plus”, ce qui vu le niveau du premier film aboutit à un étron cinématographique complètement hystérique. Christian Clavier, dans son double, triple, quadruple rôle (une certaine vision de l’enfer), n’est pas à baffer : il est à dégommer au lance-roquettes. Attirant sur son personnage de Jacquouille tout l’intérêt du réalisateur, il hurle, il saute partout, il grimace, il en fait des tonnes et des tonnes à un point qui aurait été inimaginable, même pour un Louis de Funès sous amphétamines. Et le pire dans l’affaire, c’est encore qu’il use de cet entrain pour nous resservir les mêmes gags et les mêmes dialogues “cultes” du premier film, probablement dans le but de satisfaire un public n’aimant pas le changement. Les “okay” et les “dingue” fusent, le syndrome de la poule qui a trouvé un couteau est toujours là, et le personnage de Jacquouille parvient à rendre le film lamentable à lui seul. Et bien entendu, Clavier ressort aussi le même numéro pour son autre personnage important : Jacquart, qui au début du film se retrouve donc au moyen-âge, jusqu’au prochain voyage temporel d’un film qui en comptera plusieurs (sans jamais approcher bien entendu de l’ambition non-sensique d’un Retour vers le futur II). Clavier joue toujours son numéro de bourgeois maniéré en colère d’être humilié à longueur de temps par les beaufs moyenâgeux qui flattent ainsi le spectateur bien franchouillard dans le sens du poil en lui permettant de voir une caricature de bourgeois traînée à ce point dans la boue. Poiré identifie donc son spectateur à Jacquouille, et le public, à en juger par le succès d’estime du personnage, en est content. Incroyable.
A part que tout y soit plus lourd, le reste ne varie pas non plus d’un iota du premier film : Muriel Robin reprend le rôle d’aristo moderne tenu naguère par Valérie Lemercier, et se contente de reproduire les mimiques de son modèle, sans une once de variation. Jean Reno continue à jouer le stoïque chevalier paumé dans un monde qu’il ne comprend pas, et même les personnages secondaires (Ginette, ou encore Jean-Pierre -le mari de Béatrice/Muriel Robin-) et les figurants reviennent reprendre leurs postes respectifs, sans les modifier d’un gramme. On retrouve aussi le très vague amour intergénérationel, et même les défauts techniques du premier film, qui eux aussi sont encore plus prononcés ! Le montage est proprement atroce : les plans défilent à une cadence proche des échanges de balles à Roland-Garros, et les effets spéciaux sont encore plus mauvais dans le sens ou cinq ans auparavant, les débuts du morphing excusaient quelque peu l’aspect artificiel des transformations imposées aux “visiteurs” au moment des voyages dans le temps. Mais en 1998, la technologie était tout même davantage rodée, ce qui retire donc une bonne excuse aux concepteurs de cette nullité filmique. Il va sans dire que le scénario est toujours aussi plat et qu’il ne cherche qu’à créer des quiproquos permettant aux acteurs (surtout à Clavier, donc) de jouer leurs numéros respectifs.
Rien a sauver de ces Visiteurs 2, dont même le générique de fin verse dans l’auto-satisfaction, puisque les noms ne défilent pas sur l’habituel fond noir, mais sur le bêtisier du tournage (évidemment tout sauf drôle). Seule chose positive : la fin, quoiqu’elle s’y serait prêtée, n’a pour l’instant toujours pas donné lieu à des Visiteurs 3. Pourvu que ça dure.

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