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Leprechaun 4 : destination cosmos – Brian Trenchard-Smith

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Leprechaun 4 : In Space. 1996

Origine : Etats-Unis 
Genre : Comédie / Slasher / Science-fiction 
Réalisation : Brian Trenchard-Smith 
Avec : Warwick Davis, Brent Jasmer, Jessica Collins, Tim Colceri…

Passé ses deux premiers épisodes, le Leprechaun est déjà privé de sorties cinéma et doit se reporter sur la vidéo. C’est bien fait : ses films n’avaient qu’à être bons. Le nabot celtique, se sentant peut-être plus à l’aise dans l’étroitesse d’un boîtier que dans une grande salle obscure, peut alors faire à peu près ce qui lui chante, c’est à dire n’importe quoi pourvu que ça puisse donner au minimum un titre accrocheur et au maximum… une jaquette accrocheuse. Son troisième film l’envoyait à Las Vegas, et son quatrième le place en orbite. Un lieu bien connu des sagas en manque d’imagination, puisque les Critters, Jason Voorhees et même Pinhead y avaient eu droit ou allaient y avoir droit. Ce procédé ne rime en général pas à grand chose. Pour Leprechaun 4, comme ce sera plus tard le cas à un degré moindre pour Jason X, cela permet de verser dans un second degré référentiel, avec un réalisateur (Brian Trenchard-Smith, déjà auteur du troisième film et bien loin de ses Traqués de l’an 2000) ne recherchant que l’humour facile, aussi subtile qu’un sketch d’Eric et Ramzy, et n’hésitant pas pour se faire à se reposer sur un scénario volontairement navrant, un fourre-tout de situations improbables censées faire rire le spectateur aux éclats. Bref une solution de facilité : dissimuler un total manque d’idées par des gags au ras des pâquerettes tout juste dignes à obtenir la mention “si mauvais que ça en devient bon” chère aux amateurs de cinéma “FUN”. Le Leprechaun ayant déjà été créé à la base pour supplanter l’humour de Freddy Krueger (qui à côté passe pour un personnage de Peckinpah) tout en évitant soigneusement d’apparaître comme un film “horrifique”, ce n’était pas une tâche bien ardue. Rien que le sujet du film est empreint de cette volonté de faire dans la comédie massive :
Le Leprechaun est dans l’espace et il a capturé la Princesse Zarina, qu’il cherche à épouser pour pouvoir hériter du contrôle de la galaxie. Un groupe de Marines est envoyé pour mettre un terme à ses agissements. C’est du moins ce que l’on pense, mais en réalité on apprendra que l’organisateur de l’expédition, le Dr. Mittenhand, un androïde humanoïde jusqu’aux épaules et au corps de Dalek, cherche à récupérer la Princesse dans le but de lui voler son ADN, capable de régénérer des cellules humaines et ainsi de le rendre totalement humain. Les Marines vont se rebeller devant les dangers encourus, avec à leur tête un commandant au crâne d’acier, un troufion nommé Malloy et une doctoresse appelée Tina.

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Voilà. Plus c’est con, plus c’est bon, dit-on. Et bien non : plus c’est con, moins c’est drôle. Soit-disant inspiré par Apollo 13 (dixit le producteur des trois premiers films de la saga), Leprechaun 4 est pourtant bien plus proche de l’Aliens de James Cameron, puisqu’on y retrouve un couple composé d’un Marine musclé, une femme pas si inapte au combat qu’elle semble l’être, un patron mal intentionné, une femme soldat virile, un gros beauf… Tout y est. Jusqu’au Leprechaun lui-même, qui arrive dans le vaisseau après avoir été atomisé au début du film. Il renaît peu après en utilisant le corps d’un de ces troufions… Ou plus exactement par la bite du Marine qui avait pissé sur son cadavre. Voilà le style d’humour du film : tout en finesse. Le réalisateur se contrefout pas mal de l’histoire qu’il raconte et ne donne que dans le gag gras. Le film n’est pas composé de scènes : ce sont des sketchs dans lesquels le Leprechaun partage volontiers la vedette, puisqu’il sera à l’origine de bien des coups bas transformant le casting en vraie troupe de comiques. Le chef des Marines s’improvisera ainsi travesti après avoir été privé de son libre-arbitre, le Dr. Mittenhand (qui surjoue en plus atrocement) deviendra une araignée mutante et géante après que l’ADN de la Princesse ait été modifiée par le farfadet… Mais au final le Leprechaun assurera le tombé de rideau en devenant un géant. A croire que les scénaristes de Jason X s’en sont inspirés pour leur Uber-Jason. Mais contrairement à ceux de Leprechaun 4, eux on au moins eu le mérite de ne pas oublier d’assurer le côté horrifique de leur film. Ici, il n’y a que poursuites du nain facétieux se promenant dans les couloirs. Aucune goutte de sang ne viendra salir le film, totalement orienté grand-public. Quelques références autres que celle de Aliens seront citées, toutes sous forme parodique. L’érotisme lui-même sera la proie de deux gags softs et lamentables : la Princesse Zarina montre ses seins, parce que sur sa planète cela signifie la mise à mort de quelqu’un, et le Dr Tina se fera arracher son pantalon par l’araignée géante. Enfin, pour clore le tout, nous aurons bien entendu droit à des effets spéciaux numériques foireux.

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Cette nullité parvient en fin de compte à faire regretter l’époque des deux premiers Leprechaun (qui ne dataient pourtant que de deux et trois ans), ce qui n’est pas un mince exploit. Voilà un film fait sans talent se cachant derrière l’excuse du rire par la médiocrité. Un de plus, et un de trop.

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