CinémaHorreurSérie TV

Les Contes de la crypte 5-11 : Les Feux de l’enfer – Paul Abascal

Les Contes de la crypte. Saison 5, épisode 11.
Oil’s Well That Ends Well.
 1993

Origine : États-Unis
Réalisation : Paul Abascal
Avec : Priscilla Presley, Lou Diamond Phillips, Noble Willingham, Alan Ruck, Steve Kahan, Rory Calhoun.

Gina (Priscilla Presley) gagne sa vie en arnaquant son prochain. A l’occasion de l’une de ses associations de malfaiteurs, elle s’entiche de Jerry (Lou Diamond Phillips). Alors qu’il ne rêve que de Las Vegas, elle le convainc d’oublier ses plans minables au profit d’une arnaque plus élaborée dans un patelin de riches péquenauds. Mais les choses ne se dérouleront pas vraiment comme elle l’avait prévu.

Toujours en quête de noms ronflants, le téléspectateur des Contes de la crypte peut faire grise mine à la lecture du nom du réalisateur de Les Feux de l’enfer. Paul Abascal ? Qui c’est celui-là ? S’interroge-t-il à juste titre. C’est que le milieu du cinéma peut s’avérer ingrat pour les petites mains d’un plateau de tournage. Pourtant, Paul Abascal a œuvré sur quelques gros films. Sans lui, Mel Gibson n’arborerait pas une chevelure aussi soignée dans L’Arme fatale, Bruce Willis n’aurait pas pu tromper grand monde quant à sa calvitie naissante dans Piège de cristal et les dreadlocks du chasseur de l’espace ne bénéficieraient pas d’une telle souplesse dans Predator 2. Vous l’aurez compris, Paul Abascal officie sur les plateaux de tournage en tant que coiffeur. Comme d’autres collaborateurs avant lui, il se voit offrir la réalisation de cet épisode pour services rendus. Les Feux de l’enfer marque alors les débuts d’une nouvelle carrière puisque cette première expérience en appellera d’autres, essentiellement pour la télévision.

De prime abord, cet épisode ne brille pas par son originalité. La série a déjà fait son beurre de ce type d’association de malfaiteurs où la femme tient bon les rênes du duo (cf Séance, épisode 4 de la saison 4). Néanmoins, Les Feux de l’enfer impose sa singularité par petites touches, disséminées tout au long d’un récit généreux en clichés. Ainsi, Gina s’inscrit dans la droite lignée des femmes fatales de l’âge d’or du film noir, capable de faire faire n’importe quoi aux hommes, totalement subjugués par son allure et ses manières. Des manières de rustres, la dame usant d’un langage peu châtié et n’hésitant pas à brutaliser la gente masculine sans trop d’égards pour leurs attributs. Faut-il le préciser, ladite gente masculine nous est dépeinte dans toute sa petitesse et sa bêtise. Les quatre hommes qu’elle projette d’arnaquer constitue un parfait ramassis de culs-terreux. Des oisifs imbus de leur petite personne qui consacrent leur temps libre à écluser des bières au bar du coin et à manquer de respect à la serveuse, coupable à leurs yeux de refuser les avances visqueuses de Carty. Ce dernier, fils de Mr Petermeyer, se révèle un con fini et peu porté sur l’hygiène. Dents jaunies, vêtements crasseux, il promène son air benêt avec l’assurance des imbéciles heureux. Face à ce genre d’individus, Gina ne prend pas de gants et n’hésite pas à se montrer plus odieuse qu’eux. On assiste ni plus ni moins à une guerre des sexes. Gina n’est pas du genre à jouer les bonniches et à consentir aux moindres désirs des hommes. Elle s’astreint à un combat au quotidien que le temps qui passe rend encore plus délicat. Même si elle demeure attirante, et son caractère n’y est pas pour rien, le macho de base n’aimant rien moins que pouvoir dompter une tigresse (ça flatte son égo), elle doit composer avec des réflexions blessantes sur son âge. Alors âgée de 48 ans, Priscilla Presley en prend pour son grade tout au long de l’épisode, illustrant avec un brin de masochisme ce que ses collègues actrices subissent au quotidien à Hollywood.
Riche en rebondissements et offrant par ailleurs un beau baroud d’honneur à Lou Diamond Phillips ( l’étoile filante de La Bamba), très à son aise pour jouer au séducteur prétentieux, Les Feux de l’enfer surprend surtout par sa conclusion pour le moins radicale. Si Gina a fait de son existence un perpétuel jeu de dupes, il y a au moins une chose sur laquelle elle ne triche pas : les sentiments.

Et la série ne serait pas ce qu’elle est sans le clin d’œil que le gardien de la crypte nous dispense généreusement en guise de conclusion. Facétieux, il rembobine la fin de l’épisode pour s’attarder particulièrement sur l’un des comédiens dont il loue les qualités et surtout sa voix qu’il qualifie d’unique. Et pour cause puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de John Kassir, la voix du gardien de la crypte, jouant à visage découvert pour la seule et unique fois de la série.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.