Les Contes de la crypte 4-08 : Confrontation – Richard Donner
Les Contes de la crypte. Saison 4, épisode 08.
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Hors-la-loi, Billy Quintaine ne s’embarrasse guère de sentiments lorsqu’il s’agit de garder la vie sauve. Après avoir achevé son frère, dont la blessure le ralentissait, il s’arrête à Mescal dans le but de se reposer. Manque de chance, l’y attend pour l’arrêter le Texas Ranger Tom McMurdo. Un duel s’ensuit, dont l’issue n’est pas forcément celle à laquelle on s’attendait.
A l’instar de Trouillard et du Roi de la route, Confrontation faisait partie des trois segments choisis par Robert Zemeckis, Richard Donner et Joel Silver pour lancer une nouvelle anthologie intitulée Two-Fisted Tales. Ce pilote proposé en toute logique à HBO n’ayant convaincu personne, cette déclinaison plus portée sur l’action de la série phare est mort-née. Une nouvelle série sur un principe similaire s’imposait-elle ? Certainement pas. Cette tentative est néanmoins symptomatique de la griserie qui a pu s’emparer des heureux producteurs des Contes de la crypte, réussissant là où un Steven Spielberg avait échoué, même s’il faut remettre les choses en perspective, les premiers œuvrant pour une chaîne du câble alors que le Wonder Boy travaillait pour un grand network. Quoi qu’il en soit, plutôt que de laisser ces épisodes sombrer dans l’oubli, le triumvirat a décidé de les intégrer à leur série phare. Une greffe qui a du mal à prendre tant le ton desdits épisodes colle mal avec la causticité et la méchanceté des habituels scénarios retenus pour Les Contes de la crypte.
Pour son ultime participation à la série, Richard Donner s’essaie au western, sorte de galop d’essai, conscient ou non, du Maverick qu’il réalisera deux ans plus tard. L’humour en moins. Cette histoire, assez limitée au demeurant, du hors-la-loi confronté aux spectres de ses innombrables victimes manque singulièrement de mordant. Visuellement, Confrontation ne se distingue jamais de la pléthore de western qui abreuve continuellement petits et grands écrans. Richard Donner lorgne même du côté de Sam Peckinpah lors du duel, amplifiant chaque impact de balle à grand renfort de gerbes de sang et de ralentis. Pour autant, son épisode demeure très sage. Trop sage même. A tel point qu’au cours de son climax, qui joue de l’entrechoquement temporel, Confrontation va jusqu’à évoquer la triste mémoire de l’un des pires épisodes des Histoires fantastiques, Le Messager d’Alamo. C’est dire si le ton de l’épisode colle mal à l’esprit des Contes de la crypte. Comme quoi, il ne suffit pas d’insérer n’importe quelle histoire entre deux tranches de gardien de la crypte pour faire la blague.
Loin d’être le seul à blâmer, Richard Donner partage la paternité de cet échec avec son compère scénariste Frank Darabont. Les deux hommes pêchent d’ailleurs par récidive puisque leur association de malfaiteurs avait déjà engendré du pitoyable Pantin ventriloque. Sauf qu’à l’hystérie de ce dernier répond l’inertie de Confrontation qui n’en finit plus de ne pas finir. Dénué d’idées durant les trois-quarts de son déroulement, et nanti de personnages insignifiants (Billy Quintaine et Tom McMurdo ne sont rien d’autres que des figures sans étoffes), l’épisode réussit l’exploit de terminer sur une note plus agréable, teintée de mélancolie. Il ressort de cette fin une certaine forme de solidarité entre ces personnages issus de l’Ouest sauvage. Finalement, quel que soit le côté de la loi où ils se situent, tous partagent cette même vie âpre et rude, conscients de ses dangers et donc pas revanchards au moment de dresser le bilan. S’exprime alors une forme de fatalité face à la violence de cette époque, que Richard Donner illustre sur le mode du “lonesome cowboy”, tout ce beau monde partant en direction du soleil couchant. Une image d’Épinal pour clore cet épisode décidément bien fastidieux.