Les Contes de la crypte 5 – 09 : La Momie qui ne voulait pas mourir – Jeffrey Boam
Les Contes de la crypte. Saison 5, épisode 09.
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Reggie Skulnick compte parmi les meilleurs joueurs de football américain de son école et on lui promet un grand avenir. Seulement pour concrétiser les espoirs placés en lui, il doit obtenir des résultats scolaires satisfaisants, ce qui n’est pas gagné, notamment en egyptologie. Alors il décide de jouer de son charme en convaincant la discrète Stella Bishop de l’aider à obtenir une bonne note, non pas en le faisant réviser mais en allant récupérer une copie de l’examen chez le professeur Finley sous un fallacieux prétexte.
Scénariste depuis 1978, Jeffrey Boam a associé son nom à quelques fleurons des années 80, parmi lesquels Dead Zone, L’Aventure intérieure (où il fait même l’acteur le temps d’un caméo!), L’Arme Fatale 2 ou encore Indiana Jones et la dernière croisade. L’année 1993 marque une nouvelle étape dans sa carrière. Alors qu’il venait de signer le scénario de L’Arme fatale 3 pour Richard Donner l’année précédente, le voilà qui intègre le pôle des réalisateurs de la cinquième saison des Contes de la crypte. Comme pour quelques autres avant lui, cette expérience de la réalisation ne connaîtra pas de lendemain. C’est que cette même année, associé à Carlton Cuse, il lance Brisco County, une nouvelle série mêlant western et fantastique avec Bruce Campbell dans le rôle principal et diffusée à l’époque sur M6. A ce propos, Julius Carry (Lord Bowler dans la série) joue le détective Connors qu’on aperçoit au terme de La Momie qui ne voulait pas mourir, manière pour moi de revenir habilement au sujet qui nous occupe.
Drame du comédien, à 25 ans, Anthony Michael Hall en est encore réduit à jouer les lycéens. Néanmoins, le personnage de Reggie Skulnick permet de mesurer tout le chemin parcouru depuis ses débuts. L’adolescent un peu gauche et effacé des comédies signées John Hughes (Seize bougies pour Sam, Breakfast Club, Une créature de rêve) laisse place dans cet épisode à un adolescent sûr de ses moyens et au sommet de sa gloire. Il n’a plus à baisser les yeux lorsqu’on s’adresse à lui, mis à part face au professeur Finley, à l’écrasante voire méprisante autorité qui ne l’incite pas à faire le fiérot. Désormais, c’est lui qui fait baisser les yeux de ses pairs, en l’occurrence l’impressionnable Stella Bishop, pendant féminin des personnages qu’Anthony Michael Hall interprétait à l’aube de sa carrière. Stella, c’est la bonne élève dont tout le monde se fiche. Une jeune fille beaucoup trop gentille et dévouée. Pourtant, elle n’est pas dupe des intentions de Reggie. Elle se doute bien qu’il lui débite tout son baratin dans le seul but de l’amadouer. Elle le sait et pourtant elle décide d’y croire. Un petit côté fleur bleue qui contrebalance avec la légende du pharaon Ramseth, fou amoureux de la princesse Nefra, mais que la Mort est venu rattraper trop tôt. Devenu momie, sa quête d’amour se fond régulièrement dans l’hémoglobine.
Dès ses premiers pas au cinéma dans le film éponyme de Karl Freund, la momie doit frayer dans un monde et une époque qui lui sont inconnus à cause d’archéologues indélicats qui l’ont extrait de sa sépulture. Jeffrey Boam procède de manière quelque peu différente. Sa momie, il la maintient dans son univers comme une pièce de musée. Jamais elle ne sortira de la reproduction de son tombeau que les Finley ont construit dans le sous-sol de la maison familiale depuis trois générations. A cela deux raisons. La première revient à souligner le côté vieillot de cette figure du bestiaire fantastique, laquelle il faut bien le reconnaître a souvent été mal servie par le cinéma. Et la seconde consiste à maintenir la momie dans sa dimension de personnage tragique, jouet d’une famille pour laquelle elle représente une inestimable richesse. Ici, le Mal n’est pas incarné par la momie de Ramseth mais bel et bien par le professeur Finley, capable de toutes les ignominies pour parvenir à ses fins. Voilà un vieux garçon contraint de trouver des vierges chaque année (« de plus en plus difficile à notre époque » précise t-il) afin de calmer les ardeurs de Ramseth, éternel insatisfait qui recherche désespérément sa chère Nefra qu’il n’a jamais pu honorer. L’épisode se dote d’un sous-texte sexuel que Jeffrey Boam se garde bien de développer au profit d’un récit aux multiples rebondissements faisant la part belle à l’humour noir. Dans ce registre, Jeffrey Jones (Howard the Duck, Beetlejuice) s’avère un atout maître et vole sans peine la vedette à ses jeunes camarades.
La Momie qui ne voulait pas mourir s’inscrit pleinement dans la démarche de son auteur. Après avoir tenté de donner un coup de jeune à la figure du vampire dans Génération perdue, et avant son dépoussiérage du western, Jeffrey Boam tente de donner une seconde jeunesse à la figure de la momie. Sur ce point, le résultat s’avère mi-figue mi-raisin puisque en la confinant dans un rôle de pièce de musée, il avoue son impuissance. Nonobstant ce bémol, l’épisode est plaisant à suivre, gentiment gore et amoral.
On a jeffrey jones qui a joué le proviseur dans la folle journée de ferris bueller, face à anthony michael hall qui a joué dans une créature de reve et breakfast club, tous des films de john hughes, la coïncidence est frappante, tous comme le fait que les deux on joué des personnages de méchants dans deux films de Tim Burton ( Edward aux mains d’argent et Sleepy Hollow).
Par contre je n’étais pas au courant que Jeffrey Boam avait recruté Julius Carry (malheureusement décédé en 2008), sur cet épisode des contes de la cryptes pour le personnage haut en couleurs de Lord Bowlers dans Brisco Country.
Concernant l’épisode de la momie qui ne voulait pas mourir, j’avais bien aimé et il représentait le haut du panier des épisodes des contes de la crypte, il me rappelait la scène de la momie dans waxwork