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Le Continent fantastique – Juan Piquer Simon

continentfantastique

Viaje al centro de la Tierra. 1976

Origine : Espagne
Genre : Aventure fantastique
Réalisation : Juan Piquer Simón
Avec : Kenneth More, Pep Munné, Ivonne Sentis, Frank Braña…

Avant de commettre Le Sadique à la tronçonneuse et Slugs, l’espagnol Juan Piquer Simón se prenait pour son premier film d’adapter du Jules Verne, avec ses faibles moyens de réalisateur débutant en Espagne. Le résultat, s’il se révèle finalement assez plaisant à suivre (on regrette même que le film ne dure pas plus longtemps que son heure et vingt-trois minutes), n’est tout de même pas transcendant, loin s’en faut.
L’histoire est fort simple : Quatre personnes, un scientifique, sa nièce, le copain militaire de celle-ci et le guide, partent explorer le centre de la Terre, dont la voie d’accès se trouve dans un volcan islandais. En descendant, ils seront rejoints par un certain Olsen, un explorateur mystérieux qui s’était paumé en cours de route en ayant tenté une expédition similaire.

Bon, et bien nous avons là une belle petite gallerie de personnage très très légers, fortement marqués par les stéréotypes. Le taciturne aventurier Olsen, le vieux scientifique obnubilé par la connaissance, les deux fiancés romantiques et le guide, qui lui n’est pas stéréotypé, mais qui n’est là que pour la paye, qui lui sera versée en moutons (rapport au drame personnel qu’il a vécu, avec son troupeau foudroyé… d’ailleurs dès qu’il croise un mouton, il le prend dans ses bras câlins). Ce n’est donc certainement pas d’eux que viendra l’intérêt majeur du film : ils ne sont là que pour motiver les scènes d’aventures, avec notamment le militaire qui doit sauver sa belle (à la voix française de crécelles) lorsqu’elle tombe à l’eau ou qu’elle s’aventure là où il ne faut pas, ou encore Olsen et ses expérimentations hasardeuses sur lesquelles on attendra en vain une explication logique, de même que pour son étrange machine à remonter le temps, qui n’a rien à faire là, mais qui y est quand même.

Les aventures sont donc le principal centre d’intérêt, ce qui est bien légitime. Car au centre de la terre se cache en fait un monde préhistorique, avec ses dinosaures, ses champignons vénéneux géants, ses gorilles tendance King-Kong, ses tortues démesurées ou ses tempêtes violentes. Liste non exhaustive. Et c’est sans doute la pléthore d’obstacles ou de spectacles rencontrés par les personnages qui fait que le film se révèle interessant à regarder. Et pourtant, il faut tout de même bien admettre que le budget n’a pas non plus permis d’effets spéciaux démentiels (les monstres sont en plastique, voir d’ailleurs cette scène assez grandiose dans laquelle deux dinosaures se battent) et que certains partis-pris scénaristiques ou de mise en scène laissent perplexes. Comme par exemple le filtre vert utilisé pour les scènes se déroulant sur l’océan, censé donner un climat bien particulier à l’endroit, qui est en fait un océan surplombé par une grande voûte terrestre et sur lequel les héros, embarqués sur un radeau de fortune, traverseront moultes tempêtes pour lesquelles Juan Piquer Simón se prendra pour Delacroix en reconstituant son Radeau de la Méduse. L’effet n’est pas très fructueux, faute d’ampleur de la tempête (quoique le réalisateur, en bon futur bisseux, placera son actrice en position de “t-shirt mouillé”).


Généralement, toutes les scènes d’aventures sont du même tonneau : assez vite expédiées pour pouvoir en faire venir d’autres, quelques fois bancales (quand les fiancés et Olsen découvrent une ville où il ne mettront pas les pieds et dont ils se garderont bien de parler au vieux scientifique, pour ne pas que celui-ci s’éternise dans les lieux). Mais aussi souvent plaisantes, ou plus exactement venant titiller l’intérêt du spectateur pour des spectacles qu’on ne voit pas tous les jours, surtout avec de tels effets spéciaux.
On pourra craindre un moment que l’intrigue se perde dans un triangle amoureux lorsque Olsen gagnera les faveurs de la nièce du scientifique et que le copain de celle-ci affichera sa jalousie, mais en fait non, tout ira bien, et Simón sera fidèle à lui-même : il oubliera cette sous-intrigue en cours de route pour plus vite se concentrer sur la suite des évènements.
Le Continent fantastique version espagnole n’est pas non plus à propement parler un bon film. Trop d’idées expédiées, trop de dialogues bêtes, trop de choix scénaristiques discutables… Mais bon, ne soyons pas bégueules, et ne boudons pas notre plaisir de regarder un film plutôt imaginatif et fécond en termes d’aventures.

 

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