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Hellraiser 3 : L’Enfer sur Terre – Anthony Hickox

hellraiser3

Hellraiser III : Hell on Earth. 1992

Origine : États-Unis 
Genre : Horreur 
Réalisation : Anthony Hickox 
Avec : Terry Farrell, Kevin Bernhardt, Paula Marshall, Doug Bradley…

J.P. Monroe est un collectionneur d’art et de minettes. Quand il découvre dans une boutique d’art branchouille une grande sculpture représentant des corps torturés, il n’hésite pas et achète l’imposant objet à son propriétaire persuadé qu’avec lui il va emballer grave.
Peu de temps après, faisant fi de toute cohérence narrative, un inconnu débarque dans un hôpital avec pleins de chaînes ensanglantées dans le corps. les internes s’occupent immédiatement de lui tandis que l’infortuné attire l’intérêt d’une journaliste ratée, Joanna Summerskill, se trouvant là par un étrange hasard. Malgré les efforts bien maigres de l’équipe de médecins, le jeune homme finira démembré par les chaînes, soudain animées d’intentions malveillantes. Cette fin tragique impressionne la journaliste qui décide alors de mener l’enquête…

C’est ainsi que débute ce troisième volet de ce qui est devenu une franchise. Hellraiser III est un film qui marque un grand tournant dans cette série, et ce à plus d’un titre. Tout d’abord, alors que les deux films précédents comptaient parmi les fleurons du cinéma d’horreur britannique, c’est cette fois ci dans un film américain que Pinhead commettra ses méfaits. De même ce film marque l’entrée de la saga Hellraiser dans la décennie 90. Ces changement ne se constatent pas que sur la fiche technique du film, mais ont aussi une grande influence sur l’esthétique du film. Adieu donc les ruelles et le grenier glauque de Hellraiser, adieu l’enfer labyrinthique et somptueux de Hellraiser II, place aux rues américaines et aux boites de nuits branchées… Mais si les choix esthétiques douteux de Anthony Hickox et son équipe se limitaient au décors ça aurait pu passer encore, mais non, chaque élément du film est plus laid que le précédent. Dès lors comment voulez vous installer un quelconque embryon d’ambiance ?

Pourtant ça commençait plutôt bien. faire revenir Pinhead sous la forme d’une statue inquiétante n’était pas une mauvaise idée en soi. Surtout que ladite statue est plutôt classe quant à elle, même si le réalisateur se sent obligé de tourner autour en faisant des ralentis esthétisants. De même le film ébauche à nouveau cette idée intéressante de la perversion des personnages humains par un Pinhead tentateur qui fait miroiter la perspective de plaisirs bien vicieux, toujours aptes à séduire le coté sombre de l’âme de ses victimes… Cette idée est sans doute le réel fondement de la “mythologie Hellraiser” (qui ne se résume pas à de simples clowns habillés en cuir donc) et c’est une bonne chose que le scénario l’évoque ici. Hélas ce début plutôt prometteur ne tardera pas à faire place à des aspects biens moins réjouissants. En effet le film ne tarde pas à révéler sa vraie nature: un simple slasher, avec des clowns vêtus de cuir en guise de tueurs psychopathes. Le film de céder ainsi à la tentation du spectaculaire en nous montrant un immense massacre grandiloquent dans un night club. Le tout orchestré par un Pinhead hilare, qui a l’air de s’éclater à donf en tuant ces victimes avec des chaînes, des poignards de glace, et autres engins tranchants. Au passage, il en profite pour créer deux trois cénobites avec ce qu’il a sous la main. Et alors là, accrochez vous bien, on touche le fond : il y a donc un cénobite barman, dont les barbelés dans les yeux ne l’empêchent pas de viser juste quand il balance ces cocktails molotov, une cénobite fumeuse, la clope bien enfoncé dans la gorge l’air de défier quiconque voudrait lui interdire de fumer, un cénobite caméra, qui zoome jusqu’à perforer le front de ses victimes, un cénobite lecteur cd, qui éjecte les disques un peu rapidement et emet des petits “dzzzziiii” mécaniques et cocasses quand il bouge la tête… Ces tristes créatures prendront en chasse l’héroïne lors de cette horrible scène de course poursuite urbaine ou les explosions sont légions. Passage qui vaudra au film son titre “l’enfer sur terre” donc, pour ceux qui n’auraient pas suivit.

Vous l’aurez compris, le film tourne vite au ridicule, et encore je n’ai pas parlé de cette baston homérique entre Doug Bradley et Pinhead, ni évoqué ce dernier cénobite tellement moche qu’on sait pas trop à quoi il peut bien ressembler avec son pilon automatique dans la tronche (!) ni même ce plan final complètement crétin… Les moins exigeants pourront toujours se satisfaire des quelques touches gores disséminées ça et là, et qui jurent un peu dans cette production qu’on croirait calibrée pour un passage télévisuel. Mais c’est bien la seule chose qu’on pourra sauver de ce film qui s’enfonce de plus en plus dans le ridicule.
Avec le recul toutefois, il est a signaler que cet Hellraiser III reste de facture assez honnête, ainsi la mise en scène est plutôt sobre et n’abuse finalement que peu de ses effets, ce qui donne au film un aspect encore assez humble par rapport a certains épisodes suivants qui n’hésiterons pas à se vautrer dans le décorum clinquant au mépris de toute originalité narrative.
Mais cela ne fera pas de Hellraiser III un bon film. Son coté très laid propre au cinéma des années 90, sa propension à verser dans les excès esthétiques ridicules, et son ambiance totalement aseptisée en font un film très fade, révélateur du potentiel limité de cette franchise qui peine déjà à se renouveler et qui n’aurait jamais du dépasser le deuxième film.

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