CinémaHorreur

Chucky, la poupée de sang – John Lafia

chucky2

Child’s play 2. 1990

Origine : Etats-Unis 
Genre : Horreur 
Réalisation : John Lafia 
Avec : Alex Vincent, Christine Elise, Jenny Agutter, Gerrit Graham…

Parfois, l’expression “il revient et il n’est pas content”, aussi clichée qu’elle puisse paraître, s’applique bel et bien, pour la plus mauvaise réputation du cinéma d’horreur. C’est le cas pour Chucky 2, qui perd au passage tout ce qui faisait la qualité du premier film, à savoir son humour noir relativement subtile mis en scène avec application par Tom Holland. John Lafia, plutôt que de continuer à détourner le sérieux des films de type Maniac, plonge tête la première dans un style slasher classique. Dehors donc les personnages tenus par Catherine Hicks et Chris Sarandon dans le premier film, et place au seul Andy, gamin qui dans le premier film s’effaçait petit à petit au profit de sa mère et du flic. Après les tragiques événements qu’on connait, il fut placé dans un orphelinat et adopté par un couple bourgeois. Dans le même temps, Chucky fut récupéré pour vérification par son constructeur, et sans raison aucune fut remis en état de nuire. Revoilà donc Charles Lee Ray, de retour pour traquer Andy et tenter de prendre possession de son corps.

Si humour il y a ici, il s’agit d’un humour davantage convenu, à base de répliques bien senties de la part du toujours très malpoli Chucky. Terminé le décalage entre la tonalité noire du film et la réalité du tueur : seul Andy connait l’existence de Chucky. Le premier film faisait un point d’honneur à envoyer des adultes à la chasse à la poupée (dans une démarche finalement proche de celle d’un film policier), mais ici quiconque voit Chucky pour la première fois est appelé à mourir dans la minute qui suit. Andy se retrouve donc esseulé, et, chose prévible, Lafia s’apitoie un peu sur le sort du moutard, aidé en cela par un jeune acteur au visage chagrin et fort peu réactif. Les règles du slasher sont à peu près respectées, et le casting se réduit au fur et à mesure de la progression du film. La mise en scène est conventionnelle et ne représente que peu d’intérêt, surtout qu’avec les progrès effectués dans le domaine des effets spéciaux depuis le premier film, l’animation se fait plus fluide, et donc le réalisateur de se complaire à filmer les multiples grimaces de Chucky. Seuls les meurtres demeurent vaguement dignes du premier film, puisque Chucky doit toujours composer avec son physique désavantageux. L’assassinat d’une autre poupée Brav’Gars et son enterrement de nuit sera certainement l’une des meilleures idées du film.

Mais la seule chose véritablement à sauver sera la dernière partie, où dans un entrepôt abritant tous les stocks labyrinthiques des poupées Brav’Gars, Andy et l’adolescente qui s’est joint à lui depuis peu de temps devront en finir avec la diabolique poupée. Cette espèce de course-poursuite faisant vaguement songer au final du Shining de Kubrick est tout au plus amusante, et se terminera dans un atelier très “enfantin”, où même les machines ressemblent à des jouets. Le gore deviendra ainsi du gore de plastique, toute sorte d’abominations et de tortures étant réservées au pauvre Chucky, qui n’en finit plus de crever et qui se montre plus teigneux que jamais. Dommage qu’il ait fallu attendre plus d’une heure fadasse pour arriver au seul moment marquant du film. Pour le reste, mieux vaut encore se farcir un Vendredi 13 ou encore mieux, un Freddy quelconque.

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