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Bubba Ho-Tep – Don Coscarelli

bubbahotep

Bubba Ho-tep. 2002

Origine : Etats-Unis 
Genre : Comédie horrifique 
Réalisation : Don Coscarelli 
Avec : Bruce Campbell, Ossie Davis, Ella Joyce, Heidi Marnhout…

Une petite ville du fin fond de l’Amérique bien profonde, donc au Texas : Mud Creek. Mud Creek possède son hôpital psychiatrique qui fait aussi office de maison de retraite, à moins que ce ne soit l’inverse.
Cette maison de repos pourrait être comme toutes les autres. Quelques fois des corbillards viennent chercher les plus âgés des patients. Mais personne ne s’en émeu vraiment, car ici, les gens sont seuls, abandonnés, oubliés, et le personnel infirmier est leur seule famille.
Mais dans cette maison de repos, il y a Elvis. Non, pas son sosie, le fameux Sebastian Kaff. Le vrai Elvis. Le problème, c’est qu’on le prend pour Sebastian. Et comme personne ne peut avoir ses souvenirs a sa place, personne ne le croit. Alors le King passe ses journées allongé dans son lit, a soigner une hanche cassée qui ne guéri jamais, et a s’inquiéter d’une étrange tumeur…”Je rêvais que ma bite était infectée et je regardais si l’excroissance a son bout était encore remplie de pus … Dans ce cas j’allais l’appeler Priscilla, comme mon ex-femme, et la faire péter en me branlant”. Le décor est posé. Le King est K.O. Mais pourtant…

…Son “meilleur” ami c’est Jack (un noir qui se prend pour Kennedy et qui prétend qu’on a teint sa peau – “Eh, c’est justement le meilleur moyen pour ne pas qu’on me reconnaisse !” – et qu’on a essayé de lui prélever un morceau de cerveau – on a déjà moins de mal a le croire !.
Jack crois avoir vu une momie. Une momie qui a essayé de lui aspirer son âme. Comment font les momies pour aspirer nos âmes ? “Elle avait sa bouche au dessus de mon cul !” “Un mangeur de merde ?” “Il en voulait à mon âme !
Un président des Etats-Unis qui pense avec du sable et un Elvis qui n’arrive plus a bander depuis des années, vont s’allier pour détruire cette momie qu’eux seuls ont découverte, et qui aspire les âmes des petits vieux jusqu’a ce qu’ils clamsent.

Passionnant ? Oui ! Un principe de base un peu débile, certes. Mais tout ce film fait dans la série B prime de classe. Le film prend bien ses aises, ses marques, l’action se déroule très très lentement. On préfère nous présenter Elvis, son passé, son histoire avec Sebastian Haff, que de nous gaver avec la momie qui n’est qu’un prétexte, pour nous introduire le héros. Et le héros lui même n’est qu’un – très bon! – prétexte pour nous ramener Bruce Campbell sur le devant de la scène !
Bruce est énorme dans ce film. Jubilatoire. Ses phrases a la con qui ponctuent chaque phase d’action pourraient devenir gavantes. Mais non ! Ca marche a chaque fois, et même quand c’est naze, on rigole, parce que c’est tellement naze, parceque c’est tellement parodique et parce que c’est Bruce Campbell ! Avec sa grande gueule, avec ses mimiques ? Pas seulement. Surtout, en fait, avec sa touchante interprétation d’un King pataud, pathétique qui se laisse aller a endosser le rôle de Sebastian. Un Elvis au regard très mélancolique et Cynique sur la vie, le passé et le futur (“Est ce que j’arriverai a re-bander ?“).

On rigole beaucoup, mais jamais vraiment. Quelques bonnes répliques font mouche, mais l’humour tient principalement dans le pathétique de la situation des personnages. Et parfois, on peut même, chose très troublante quand comme moi on a abordé le film en pensant assister à un Bad Taste bis ou quelque chose dans le genre, se laisser aller a de la mélancolie, de la pitié.
Cela en grande partie grâce a la magnifique B.O de Brian Tyler, la grande force du film, avec la présence de qui vous savez dans le rôle du king. La B.O mélange des sons de guitares, quelques accords, égrenés avec lenteur, a un rythme de ballade de vieux cow-boy, sur des fonds symphoniques de violons à en faire pleurer une statue. Avec des choeurs qui s’élèvent en même temps que se profile, au ralenti, la silhouette du grand Elvis sortant de sa Cadillac noire, insensible aux rafale de sables traînées par le vent. Des sons à la Elvis, version classe ! De la grande B.O, pour moi. J’avais pas ressenti ça pour une B.O depuis Arizona Dream ! En partie par le contre pied adopté par moment avec le propos décalé du film . Double décalage, double effet, comique et pathétique.

D’autres morceaux sont plus sombres… Car le film est très sombre, malgré tout. On hésite toujours a tomber dans le second degré, malgré les scarabées géants, la momie sapée comme un clown ou la tumeur “psychosomatique” d’Elvis. Parce que ces gens sont des incompris à leur manière, incompris de leur personnel soignant, qui les crois fous. Parce que entre Elvis et Kennedy nait une belle histoire d’amitié, de confiance dans l’adversité. Parce que Elvis est un homme perdu, qui vit dans la nostalgie du passé (c’est vrai qu’il est difficile d’être nostalgique du futur… Encore que…), qui reste allongé dans son lit, qui ne fait plus confiance a personne.
Parce que l’on finira tous comme ça, et que nous, on aura pas de momie a traquer pour s’amuser et qu’on ne mourra pas à la belle étoile !

Bref, ce film joue sur deux cordes, le comique et le tragique, en les mélangeant (qu’on repense a la façon dont Elvis a perdu la seule preuve de sa véritable identité, lors d’un barbecue explosif !). Je pense donc qu’il s’agit de plus que d’une simple série B : un très, très bon film, jubilatoire, amusant, touchant et émouvant en même temps. Peut-être un peu lourd sur la fin (l’affrontement final).
Titanic aussi faisait rire par moment et pleurer a d’autres. Mais dans Titanic, et les autres, il n’y avait pas Bruce Campbell !
Je vous laisse, je vais me trancher la main, elle est devenue folle elle veut me tuer, et peut-être si je suis assez dingue, qu’après, je me scotcherai une tronçonneuse à la place. Peut être !

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