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Star Wars : Le Réveil de la Force – J. J. Abrams

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Star Wars : The Force Awakens. 2015

Origine : États-Unis
Genre : Space-opérette, science-fiction
Réalisation : J.J. Abrams
Avec : Daisy Ridley, John Boyega, Harrison Ford, Carrie Fisher…

30 années ont passé depuis la chute de l’Empire. Luke Skywalker a disparu. le Nouvel Ordre, né des cendres de l’Empire, est à sa recherche, tout comme les Rebelles qui ont la difficile tâche de défendre la nouvelle République.
Comme nombre de personnes, je l’attendais impatiemment ce nouveau Star Wars. Je m’étais bien gardé d’en attendre grand chose, me rappelant à mon triste souvenir ce malheureux Menace fantôme que George Lucas avait osé me pondre. Tout n’était pas à jeter, et le plaisir de plonger dans l’univers Star Wars était toujours intact. Après avoir supporté les épisodes 2 et 3, je me suis concentré sur les seuls épisodes qui en valaient la peine: les 4, 5 et 6. J’ai nié l’existence des précédents et ai commencé à fantasmer sur une éventuelle suite au Retour du Jedi. J’imaginais la reconstruction de la République, une princesse Leia avec un sabre laser qui défonce tout, quelque chose de plus adulte, avec des enjeux politiques que Lucas avait pourtant tenter d’introduire dans l’épisode 2, s’inspirant très fortement de l’histoire antique romaine. Oui mais voilà, Lucas a vendu sa licence et Disney a récupéré le bébé. Nous sommes en 2015, j’ai eu des frissons en regardant la dernière bande-annonce, j’ose y croire, et puis je m’installe dans mon fauteuil, la lumière s’éteint, la musique se lance, le texte se déroule, et 2h20 plus tard, je me demande si c’est une blague.

Si on ne pouvait pas enlever une chose à Lucas, c’est qu’il essayait des choses, qu’il prenait des risques. C’était parfois réussi, parfois raté, mais il essayait. Dans ce septième épisode, ils ont pris une recette qui a déjà marché, et ils ne l’ont même pas améliorée. Prenez l’épisode 4, Un nouvel espoir, et vous aurez la trame du film. Étonnamment, ils ont quand même réussi à enlever tout suspense, et à faire une scène de bataille dans l’espace moins réussie qu’en 1977 ! Mais peut-on au fond leur reprocher d’avoir tenu le cahier des charges ? Car au fond, pour qui est ce film ? Les fans ? Ou cherche-t-on à acquérir un nouveau public ? Les deux à dire vrai. Alors pour satisfaire les fans, on va envoyer du lourd sur des choses vues et revues, et puis on va les égratigner un peu quand même histoire de ne pas les laisser dans leur confort. Sauf que tout cela est convenu. Je le disais, pas de suspense, pas de surprise, le spectacle qu’on nous montre est fade. Alors oui l’image est superbe, l’ambiance sonore magnifique, la mise en scène enlevée avec quelques bonnes idées (mais vues dans la bande-annonce), du coup, ça fait un peu faible. Tout cela n’a rien d’étonnant. Star Wars 7, Le Réveil de la Force, est un produit hollywoodien comme un autre, un blockbuster sans imagination qui n’a pour ambition de ne surprendre personne ! Aucun risque de pris, il faut faire de l’argent ! Et c’est là que le bât blesse : Star Wars est par définition une franchise originale qui a su nous émerveiller et nous surprendre. Attendre aussi longtemps pour voir un remake qui ne prend même pas le risque d’être différent, qui se contente d’être un pâle copier/coller à peine un peu plus spectaculaire… ça fait mal. Voici quelques exemples : ils ont refait l’Etoile Noire, mais en plus gros (parce que plus c’est gros plus c’est bon ?), il y a un plan caché dans un petit robot (comme dans l’épisode 4), et ce petit robot est perdu dans le désert (comme dans l’épisode 4). Il est recherché par les méchants et tombera entre les mains d’une personne gentille qui découvrira ses pouvoirs de Jedi. Bref, vous l’aurez compris, tout ressemble à l’épisode 4. Alors il y a bien quelques différences. Il n’y a pas une planète qui explose, mais trois (peut-être plus, je me suis couvert les yeux de dépit à ce moment là). Le méchant porte un casque mais n’est pas asthmatique. Il a un sabre laser en forme de glaive avec deux petits lasers fort dangereux en guise de garde. Ce méchant, Kylo Ren, est torturé par son passé, ce qui lui confère une intéressante personnalité, bien que quand même, ça ressemble à du Dark Vador (tourmenté aussi par son passé).

Autre problème du film : il ne brille pas par son écriture. Je n’ai pas tout compris dois-je le confesser, surtout au début. Ce film est la suite directe du Retour du Jedi (épisode 6) et à la fin de ce dernier, les Rebelles ont mis fin à l’Empire, l’Empereur est mort, son fidèle bras droit (Dark Vador) aussi, et tout le monde il est content, c’est la fête dans toute la galaxie (et pour dire que c’était important, George Lucas avait rajouté des scènes de liesse à la fin du film pour bien montrer que toute la galaxie était heureuse). Du coup, on serait en droit de penser que la suite logique de la fin de l’Empire serait la mise en place de la nouvelle république. Et bien non. Les Rebelles sont toujours des rebelles, et s’il y a une République, elle semble ne servir à rien puisque le Nouvel Ordre (les héritiers de l’Empire) contrôle tout. Luke Skywalker a disparu, tout le monde le recherche, et on découvre qu’il a disparu parce que son apprenti Kylo Ren est passé du côté obscur. Inconsolable, il a fui. Alors bon, Luke, il a quand même combattu Dark Vador, il a affronté son père, et il fuirait à l’autre bout de la galaxie parce qu’il est triste que son neveu Kylo Ren soit passé du côté obscur ? Sans déconner ? Autre truc un peu étrange, la princesse Leia avait été présentée comme une future grande Jedi lorsqu’il fut insinué que la Force était puissante dans sa famille. On aurait pu donc lui donner le rôle qui lui revenait, mais non, elle apparaît à peine dans des scènes un peu gênantes (son manque d’expression dû à la chirurgie esthétique n’aidant pas). Reste heureusement Harrison Ford. Et c’est certainement là le seul intérêt du film : retrouver Han Solo et Chewbacca, vieillissants certes, mais toujours à la hauteur de leur légende. Voilà une partie réussie, qui apporte de la fraîcheur, et surtout qui satisfait à n’en pas douter les nombreux fans.

Et les nouveaux dans tout ça ? Et bien John Boyega (Finn) et Daisy Ridley (Rey) sont tout bonnement excellents. Là où George Lucas avait raté une partie de son casting dans les épisodes 1, 2 et 3, et qui n’avait pas brillé dans le choix de Mark Hamill, J.J. Abrams a complètement réussi le choix de ses jeunes acteurs. De plus, le duo Finn/Rey fonctionne à merveille et laisse à croire à une romance compliquée par la suite. Pourquoi pas. Ça ne pourra pas être pire que dans l’épisode 2. La mise en scène de J.J. Abrams est un des bons points du film, il a eu la bonne idée de tourner en décors naturels et d’introduire d’avantages de décors construits (donc pas en images de synthèses) ce qui donne une identité bien plus réaliste au film que les épisodes 1, 2 et 3. Sa mise en scène nous livre quelques scènes intéressantes (la course-poursuite avec le Faucon Millenium, les X-Wings sur l’eau), mais reste relativement scolaire. On ne retrouve pas le J.J. Abrams des Star Trek (ce qui n’est peut-être pas plus mal), intimidé peut-être par le lourd héritage de la saga, une preuve encore que Disney ne voulait prendre aucun risque. Et puis y’a un grand méchant, Snoke, vu en hologramme, tout en images de synthèses, assez mal fait d’ailleurs. Visuellement, c’est certainement le seul bémol du film. Il est représenté tel un géant mais ne transmet aucune crainte. Là où Dark Vador et l’Empereur apportaient une véritable tension lors de leurs présences à l’écran, les méchants de Star wars 7 m’ont laissé indifférent.

Le bilan du film est plus que mitigé. En tant que fan des épisodes 4, 5 et 6, je trouve que Le Réveil de la Force trahit l’héritage de la trilogie précédente. Convenu avec un manque flagrant d’originalité, Star Wars 7 ne prend aucun risque. Avec un univers aussi riche, on pouvait s’attendre à quelque chose de plus grandiose. Ce n’est hélas pas le cas. On me dira que je suis peut-être un peu trop sévère, mais quand on aime, on se doit d’être exigeant. Star Wars 7 est donc un blockbuster de plus, sans âme et sans originalité. Une énorme déception.

2 réflexions sur “Star Wars : Le Réveil de la Force – J. J. Abrams

  • Je me souviens quand la prélogie est sortie, La Menace fantôme avait battu des records mais la hype était tombée. Le film n’a pas tenu ses promesses devant les fans qui voulaient voir la naissance de Darth Vador. L’Attaque des clones avait amélioré certains défauts de La Menace fantôme, mais là encore on avait pointé deux défauts, les amourettes de Anakin, et la prestation de ce dernier que peu voyait en lui le futur Darth Vador. C’est La Revanche des Sith qui trouvera grâce au yeux des fans, les réconciliant avec la saga Star Wars.

    Cette réconciliation n’aura jamais lieu avec la postologie. Autant les deux précédentes trilogies avaient une feuille de route, qu’elles suivaient bon an mal an, autant la trilogie de Disney fait n’importe quoi. A chaque réalisateur, un changement de route s’opère, réussissant l’exploit de contredire l’opus précédent. A la déférence sans risque de J J Abrams qui regarde dans le rétroviseur avec comme modèle Un nouvel espoir, succède un Ryan Johnson qui n’en fait qu’à sa tête, prenant un malin plaisir a faire l’opposé de J J Abrams, avec par exemple une Daisy Ridley qui était limite survoltée dans Le Réveil de la force, il montre une Rey monolithique et économe dans son verbiage, comme si la planète où se cache Luke avait un effet Xanax sur ses habitants. Le retour de J J Abrams ne fera qu’empirer les choses, validant certains choix de son prédécesseur, il s’amusera lui à s’opposer à certains choix de celui-ci, lui faisant payer sans doute, le foutage de gueule que ce dernier s’était permis à son encontre. Ainsi le personnage de Rose fait de la figuration dans L’Ascension des Skywalker, Palpatine revient après que Rian Johnson se soit amusé à tuer Snoke, etc

    Néanmoins, on peut reconnaitre une constante dans ses trois films de Disney, le manque d’ampleur, de souffle. On est jamais pris dans cette aventure parce que tout simplement on a les personnages les plus mal écrits de la saga. Que ce soit Rey, Poe et Finn, rien ne nous attache à ses personnages. Comment ressentir quoi que ce soit pour Rey quand d’un coup elle sort la force d’un chapeau et combat bien mieux que Kylo, a l’air d’avoir bu du café toute la journée dans Le Réveil de la force et d’être sous calmants dans Le Dernier jedi ? Pour moi, elle est le symbole de ce manque de cohérence, de ce détachement à une trilogie où la capitaine Kennedy n’a pas l’air de savoir où elle va.

    Cette Postologie est un peu Les Dents de la mer 4, la trilogie de trop qui n’avait pas de raisons d’être. Elle aura eu le mérite de faire réévaluer grandement la prélogie d’un George Lucas trop souvent critiqué mais dont l’absence s’est fait cruellement ressentir sur ces films.

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  • Ou comment une saga achetée à coups de milliards a été gérée encore plus mal qu’une classe de skinheads défoncés à la cocaïne recevant un cour sur l’amour de son prochain par une prof hippie qui a pris un peu trop de champignons.

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