Armitage III – Hiroyuki Ochi
Alors que le manga et l’anime n’ont plus les faveurs du PAF, une courte histoire déboule sur C+ en 1998 qui, malgré sa diffusion assez confidentielle, va attirer nombre de fans adeptes du cyberpunk : Armitage III.
Derrière cette série de 4 OAV se trouve à la réalisation un illustre inconnu : Hiroyuki Ochi. Il n’aura que cette série à son actif mais elle en fera une star en parlant de thèmes pourtant très largement abordés dans de nombreux autres films. En effet, que dire de si intéressant sur le thème : « je suis un robot mal aimé ». Si on se réfère aux romans, Asimov en a fait le tour avec ses robots, K. Dick aussi avec son Blade Runner, et pourtant Ochi va y mêler un élément surprenant : le conflit entres humains qui eux-mêmes ne peuvent plus vraiment se supporter. Alors imaginez devoir supporter une machine apte à vous remplacer !
Car c’est cela Armitage : l’histoire simpliste de la survie d’une androïde dans un monde d’humains qui la rejette alors qu’ils sont responsables de sa création. Avec en trame de fond la réunification d’un peuple issu de la même Terre mais qui se hait, et ça commence à se compliquer… Ajoutons que notre charmante demoiselle est flic, donc du coté de la loi, tout en étant une expérience illégale. Nous nous retrouvons dans un sacré bazar dont il va falloir dénouer les fils…
Aux origines, une simple enquête
St Lowell City, Planète Mars, 2179. Les humains vivent parmi des androïdes très perfectionnés envers lesquels se manifeste un racisme latent. Ross Sylibus est un inspecteur de police de Chicago récemment muté au MPD (Mars Police Department). À peine arrivé sur la planète, il va faire la connaissance de sa nouvelle partenaire, Armitage, dans le cadre d’une enquête sur le meurtre d’une célèbre chanteuse de country, Kelly McCanon, qui s’apprêtait à organiser un concert. Le meurtre aurait été perpétré par un assassin qui se fait appeler D’Anclaude. Mais l’affaire se complique lorsqu’ils s’aperçoivent qu’en réalité, la chanteuse est une androïde de conception très avancée, mais illégale…
Comme le laisse présumer le pitch de ce premier épisode, on rentre dans le vif du sujet sans perdre de temps. Que ceux qui craignent de ne rien comprendre ne s’inquiètent pas : les épisodes suivant donneront les infos nécessaires à l’immersion dans le cerveau torturé de la jeune Naomi Armitage et de son collègue.
On y apprendra nombre d’infos sur leur passé, leur présent et … pas leur avenir (pour le découvrir il va falloir les regarder ces OAVs). Histoire de vous faire saliver un poil en voilà quelques unes :
Les 3ème générations ne sont quasi que des filles…
Ross est partiellement humain mais déteste les robots…
Naomi est unique en son genre même si elle est une troisième…
Au final, ce n’est pas que ça
Loin d’égaler Ghost in the Shell dans le domaine du cyberpunk existentiel, Armitage III nous pousse quand même avec intelligence à la réflexion sur la notion d’humanité à travers le destin de nos héros. L’histoire commence donc par une enquête comme Blade Runner (qui semble avoir marqué l’auteur) mais elle finit en complot pour la survie d’une espèce et surtout par un combat des plus somptueux, tant il est poignant de voir Naomi combattre pour des androïdes qui ne comprennent pas la scène se déroulant sous leurs yeux et un gouvernement qui tente d’étouffer l’affaire en mettant en avant la réunification de son peuple, avec comme fondation le sang de créations innocentes sacrifiées pour le bien de leurs « parents ».
Concernant les personnages centraux, Naomi Armitage vous attrapera le cœur car elle est attachante avec son coté sexy accentué par un caractère insolent pas déplaisant pour un kopek. Quant à Ross, si son design s’avère assez classique (le gros bourrin, typique du cyberpunk) il finira par révéler une certaine profondeur psychologique au fil des épisodes. Ce qui me plait dans cette histoire est que le scénariste nous permet de nous pencher en profondeur sur les motivations du héros et de l’héroïne sans omettre de faire avancer l’histoire.
Les différents titres Armitage
Il existe plusieurs titres sur notre jeune androïde :
Les OAVs qui au nombre de 4 nous content l’enquête de base.
Polymatrix qui n’est pas un film des frère Wachowski mais une réinterprétation des OAVs par les américains avec des passages qui diffèrent.
Dualmatrix qui est une suite des OAVs et du film un poil plus faible en intensité mais plus portée sur l’action.
Vous l’aurez compris, cette série, si elle ne tient pas face aux grand ténors de la SF cyberpunk à la japonaise, mérite malgré tout qu’on s’y attache un peu. Ne serait-ce que pour le charme dévastateur de la jeune Naomi !