CinémaHorreur

Carnage – John Carl Buechler

carnage

Watchers Reborn. 1998

Origine : États-Unis 
Genre : Horreur 
Réalisation : John Carl Buechler 
Avec : Mark Hamill, Lisa Wilcox, Stephen Macht, Gary Collins…

Le détective Jack Murphy est confronté à d’horribles meurtres, plus sanglants les uns que les autres. Menant l’enquête, il apprend avec l’aide de Grace Hudson et d’un chien particulièrement rusé, que ces actes sont l’oeuvre d’une sorte de monstre génétiquement modifié en laboratoire devenu incontrolable…

Troisième séquelle de l’adaptation d’un roman du célèbre écrivain Dean Koontz intitulé Watchers et réalisé par John Carl Buechler, spécialiste d’effets spéciaux dans des productions à très petits budgets (de chez Corman entre autres), ce Carnage (Watchers Reborn, titre original) n’a pas pour but de ré-inventer le genre, ou même de lui redonner un quelconque souffle de vie. Il permet juste à certains acteurs de survivre (Mark Hamill, dont la gloire passée fut si faste qu’il est pour lui aujourd’hui difficile de trouver des rôles) mais également à des “créateurs” d’effets spéciaux de se libérer de leurs pulsions sanglantes en tranchant quelques fausses têtes en gélatine ou en énucléant un ou deux pantins de mousse.

Le thème de base a déjà été vu et revu : le création d’une chose atroce qui échappe au contrôle de ses créateurs. Une fois le tableau planté, on peut donc faire s’évader la créature du laboratoire, qui aura pris feu suite à un incident, et la faire zigouiller le premier passant venu.
L’enquête est donc reprise en main par deux détectives; l’un d’eux trouve un chien (en fait la base de tout, que la créature veut détruire car ils sont liés génétiquement) et l’autre le gardera. Grave erreur car il se fera massacrer par l'”Outsider” toujours en pleine chasse canine. La suite de ce passage sera particulièrement savoureuse, avec le coup de poing donné par Mark Hamill au responsable du FBI lui apprenant que l’enquête sur la mort de son ami détective sera reprise en main par les fédéraux (un grand classique!). Le responsable d’Hamill se confond en excuses mais le gars du FBI de répondre que ce n’est rien et s’approchant d’Hamill, lui flanque une dérouillée avec savatage de côtes à foison ! Un grand moment…

Dès les premières images et la taille du laboratoire, on se rend bien compte que le budget et les ambitions sont mini-riquiquis. Un téléfilm fantastique qui, s’il était coupé de quelques passages trop saignants, pourrait être diffusé en deuxième partie de soirée sur M6 ou RTL 9. Buechler n’est pas un débutant en la matière, s’étant déjà illustré avec le septième volet des Vendredi 13 (l’un des plus mauvais mais là n’est pas le débat) et un Ghoulies 3 rigolo, mais on a quand même l’impression que c’est son premier film et qu’il ne possède aucune notion de cinéma. Chaque angle de caméra est prévu pour qu’on ne voit rien, mauvais cadrages des personnages, effets de contre-plongée déformants, caméra qui tremble, c’est un vrai cauchemar pour les mirettes, on se croirait à bord du Titanic lors de ses derniers instants. Cela dit, ce n’est pas comme s’il manquait quelque chose d’exceptionnel en terme d'”acting” car là aussi on se renvoie la balle de la médiocrité, même si Mark Hamill sauve les meubles.
Le monstre ? Lors des premiers instants on ne le voit quasiment pas, la caméra l’évite et le montage est fait pour que lorsqu’il apparait dans une pièce, la vue devienne subjective. Par la suite, on ne voit que lui en gros plan : un savant mélange entre un loup-garou et une monstruosité à la Henenlotter. Il s’en sort correctement au vu du budget. Quelques animatroniques, des sourcils qui bougent et des machoires qui s’ouvrent: c’est simpliste, loin d’être exempt de défauts, mais ça ne gêne pas plus que ça le déroulement du film.
Ce qui gêne en revanche sont les actions de ce monstre passant de l’anodine au ridicule. Il poursuit le chien puis s’arrête chez l’épicier pour acheter des barres de chocolat avant de tuer le vendeur, dont la mine effrayée par la proéminence de l’oeil droit de l’Outsider n’a sans doute pas été du goût du monstre.

D’autres plans comiques sont à noter comme cette scène où le monstre revient dans sa “cachette”, cachette dans laquelle se trouvent divers objets dont entre autres une poupée qui semble être son “doudou”. Aussi, il lui fera un gros calin en prononçant le nom du chien (“Einstein” en l’occurence) dans un Anglais impeccable…
Cette régression et soudaine docilité du monstre n’est pas sans rappeler le mythe de Frankenstein, poursuivi et chatié par toute personne le croisant, passant de l’état de démon à celui d’ange. On retrouvera cette idée lors de la fin du métrage où la bête retrouvant l’amour de sa créatrice, décidera de trépasser en tentant de sauver la vie de ses nouveaux amis (le détective, la laborantine et le chien) et en emportant avec lui l’agent du FBI (devenu le méchant, du coup).

On notera aussi deux caméos aussi courts qu’inutiles (l’un plus que l’autre) : Kane Hodder dans le rôle de l’épicier qui se fait trucider car il ne veut pas vendre de barres chocolatées au monstre, et John Carl Buechler, très mais alors très furtivement, dans le rôle d’un laborantin lors d’un des souvenirs du monstre.

Une série B, sans aucune prétention ni intérêt d’ailleurs! A réserver aux amateurs de films discount…

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