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Seuls, tome 1: La Disparition – Gazzotti & Vehlmann

Seuls
Tome 1 : La Disparition. 2006

Origine : France
Genre : Aventure, fantastique
Dessins : Gazzotti
Scénario : Vehlmann
Editeur : Dupuis

Dans une ville dont les habitants ont mystérieusement disparu, cinq enfants vont devoir apprendre à se débrouiller… SEULS.

Seuls, La Disparition, est le premier tome d’une série qui a vu le jour en 2006. L’histoire est très simple : alors que nous découvrons un monde tout à fait normal et que les auteurs nous présentent cinq personnages des enfants (Yvan, Camille, Leïla, Terry et Dodji), du jour au lendemain, tous les êtres humains de la ville disparaissent. Il ne reste alors que les cinq protagonistes présentés au préalable. Par le fait du hasard, tous vont se retrouver. Ils n’ont pas le même âge et semblent plus ou moins déboussolés par ce qu’il se passe. Ils cherchent une solution, ils cherchent les adultes, mais rien ne vient. Que faire alors ? S’ils sont les seuls humains à rester dans la ville, ils ne sont pourtant pas tout à fait seuls…

Mine de rien, il fallait y penser ! Des histoires sur la fin du monde et quelques survivants, on en a vu des nombreuses, et pas toujours des géniales. Si Matheson a su avec Je suis une légende créer une œuvre exceptionnelle avec la fin de l’humanité, et un dernier humain encore vivant devant lutter pour sa survie face à des vampires, qu’en est-il pour les auteurs de Seuls ? Comment traiter d’un tel sujet sans tomber dans le déjà vu ? Pis, comment traiter d’un tel sujet, tout en s’adressant à un public jeune ?

La difficulté est relevée aisément. On va jusqu’au bout du principe et on crée une atmosphère étrange où des enfants doivent se débrouiller sans les adultes. Les difficultés auxquelles ils vont devoir faire face ne sont pas forcément celles qu’on attend. Se nourrir, se loger, tout cela n’est pas vraiment problématique. Mais rajoutez à ces gamins une pointe de mystère, une pincée d’étrange et un danger inconnu et invisible, et voilà une histoire rondement bien menée par le duo d’auteurs.

Si effectivement la BD s’adresse en premier lieu à un public plutôt jeune (ce tome a reçu le Prix des lecteurs du journal de Mickey), les adultes y trouveront leurs comptes. Outre les références (Matheson comme j’ai déjà cité, mais aussi Ravage de Barjavel de l’aveu du scénariste), le lecteur prend un malin plaisir à découvrir ces enfants. Car ce sont des enfants, et l’auteur ne l’oublie pas. Leurs réactions sont conformes à des gosses, pas toujours conscients du danger, et surtout fragilisés par la disparition de leurs repères que sont les parents. De tous, celui qui s’en sort le mieux, c’est l’enfant de foyer, celui qui n’avait déjà pas de parents. (A noter que pour avoir côtoyé des enfants de foyer, ce ne sont pas forcément les plus débrouillards, mais l’idée du scénariste est bonne en tout cas).

Comme la BD s’adresse avant tout aux jeunes adolescents, le dessin se conforme alors à ce style très « Dupuis ». Le trait de Gazzotti est bon, très bon même, et se met au service d’un scénario original et bien exploité.

Une BD de grande qualité donc qui plaira à un large public.

Cependant, l’adulte que je suis, désirerait un jour, une sorte de remake de cette histoire, avec plus de violence, et surtout une esthétique plus « adulte ». On aurait là alors un chef d’œuvre, sans nul doute.

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