CinémaComédie

The Party – Blake Edwards

party-affiche

The Party. 1968

Origine : États-Unis
Genre : Comédie indémodable
Réalisation : Blake Edwards
Avec : Peter Sellers, Claudine Longet, Al Checco, Dick Crockett…

The Party, sans doute le film le plus célèbre du duo Blake Edwards-Peter Sellers, nous conte une histoire fort simple. Hrundi V.Bakshi (Peter Sellers), modeste figurant d’une grosse production, s’attire les foudres du réalisateur en faisant prématurément sauter le décor. Il se voit alors promettre de ne plus pouvoir trouver du travail dans le milieu du cinéma. Par un heureux hasard (ou malheureux, tout dépend de quel côté on se place), Hrundi réintègre le milieu à la faveur d’une soirée huppée, donnée justement par le producteur du film qu’il a saboté, et à laquelle il est convié par erreur. Voilà qui augure d’une sacrée soirée.

A partir de cette trame minimaliste, Blake Edwards empile les gags avec la complicité de Peter Sellers, tout en agrémentant son film de piques bien senties à l’égard de Hollywood. Un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, et qu’il traitera à nouveau dans S.O.B et, à un degré moindre, Meurtre à HollywoodFigurant à l’écran, Hrundi le reste à la ville. Peter Sellers est d’ailleurs remarquable de timidité et de gaucherie lorsqu’il tente de s’insérer tant bien que mal dans une conversation. Il ne peut pas traiter d’égal à égal avec les autres convives. Il ne parvient à parler à l’un d’eux qu’en sa qualité de fervent admirateur. Dans ce contexte, il n’est pas anodin que la seule personne avec laquelle Hrundi réussisse à discuter sur un pied d’égalité soit la jeune et jolie Michelle Monet, étrangère tout comme lui, à la fois de Hollywood et du pays.
A travers son personnage principal, Blake Edwards fustige ce monde d’indifférence que représente Hollywood. Hrundi, tout comme le serveur auquel il transmet une partie de sa maladresse à l’entame de la soirée, commet les pires boulettes sans que cela n’émeuve outre mesure les autres convives. Hrundi, tout comme le serveur, n’a pas d’existence propre aux yeux des autres. Ils font parties du décor sur lequel on jette un bref coup d’œil sans s’attarder sur les détails, leur rôle étant de mettre en valeur les vedettes, et non d’accaparer l’attention.
Et c’est là toute la démarche de Blake Edwards, procéder à l’inversement des rôles. Durant toute la durée du film, les spectateurs que nous sommes n’ont d’yeux que pour les facéties de Hrundi, et par extension, du serveur. Nous nous délectons du désordre occasionné. Hrundi, le figurant qui refuse obstinément de mourir à l’écran afin d’exister aux yeux des autres, parvient enfin à se faire remarquer de tous lorsque la réception vire à la soirée mousse. A ce moment précis, il cesse d’être un simple figurant pour devenir la vedette d’un soir.

 

Sauf qu’à cet instant précis, cela ne revêt plus aucune importance pour Hrundi. Auparavant, il a existé aux yeux de Michelle pour ce qu’il est, et non pour ce qu’il paraît être. Venus séparément dans le but d’intégrer un monde qui se refuse à eux, ils repartent ensemble, leurs rêves de gloire sans doute éteints à jamais, mais avec une étincelle nouvelle dans les yeux. Leur avenir s’annonce radieux. Tel un miracle de Noël, l’amour semble s’être immiscé entre eux, pour le pire, et surtout, le meilleur. Grande vie à eux !

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