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Le Retour des tomates tueuses – John DeBello

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Return of the killer tomatoes. 1988

Origine : Etats-Unis
Genre : Comédie bien peu fantastique
Réalisation : John DeBello
Avec : Anthony Starke, George Clooney, John Astin, Karen Mistal…

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Après avoir échoué une première fois à conquérir le monde à l’aide de ses tomates tueuses, le docteur Gangrène remet le couvert avec une toute nouvelle race de tomates. Il est parvenu, au terme de longues expérimentations qui nous sont heureusement épargnées, à créer des hommes tomates… et une femme, fort mignonne, dont le héros tombe éperdument amoureux. C’est cet amour qui va contrecarrer les plans démoniaques du malchanceux docteur Gangrène. C’est qu’on ne peut pas tout prévoir !

Tout le monde connaît le véritable culte que Jérémie Conde voue à George Clooney depuis qu’il l’a découvert sous la blouse blanche du docteur Ross. Culte partagé par de nombreuses personnes, dont un fort pourcentage de femmes. Il faut dire que le gars George cumule un certain charme, beaucoup d’autodérision et qu’il se montre politiquement engagé. Après, que l’on aime ou pas ses films, force est de reconnaître qu’il s’avère difficile de le détester. Mais pour en arriver à une telle forme de consécration, il a dû batailler ferme, acceptant à ses débuts un peu tout et n’importe quoi. Et c’est comme ça qu’il se retrouve à l’affiche du Retour des tomates tueuses, parrallèlement à son rôle récurrent dans la sitcom Roseanne.

Par essence, une séquelle se veut plus spectaculaire que le film d’origine. Le postulat de départ du Retour des tomates tueuses part donc de ce principe. Les tomates géantes du premier opus, que l’on aperçoit à la faveur d’un flashback, laissent place à des tomates mutantes beaucoup plus élaborées puisque capables de prendre forme humaine. Une évolution d’autant plus judicieuse qu’elle permet d’éviter des effets spéciaux approximatifs en ce qui concerne l’animation des tomates. Cependant, le docteur Gangrène est à des lieues de ces considérations d’ordre pratiques. Seule la réussite de son entreprise lui importe, et le succès de celle-ci ne le rend pas peu fier. Et il a bien raison de l’être ! Après tout, il dispose désormais de toutes les cartes en main pour assouvir sa soif de pouvoir, doublée pour l’occasion d’une soif de revanche. Curieusement, sa création ne constituera à aucun moment une menace pour l’humanité. Ce qui est  bien regrettable…

John DeBello part d’un postulat ouvertement grotesque à base de savant fou, qu’il se complaît à prendre de haut. Qu’il ne se prenne pas au sérieux n’est pas un problème en soi. Après tout, John Astin s’en donne à coeur joie dans ce registre, et cela fonctionne très bien. Non, l’ennui vient plutôt du fait que le réalisateur tienne absolument à se dédouaner de la tonalité du Retour des tomates tueuses en saisissant la moindre opportunité pour nous montrer qu’il n’est pas dupe de ce qu’il filme. On passe ainsi du film monstre promis à un film autoparodique, sans que ce choix s’impose par sa pertinence. L’action se trouve constamment entrecoupée de lourds clins d’oeil ou d’apartés malvenus. En plein milieu du film, les acteurs se mettent soudain à faire du placement de produits pour satisfaire le souhait du réalisateur, lequel était intervenu 5 minutes plus tôt pour leur signifier que les caisses de la production étaient vides. On peut aussi citer cette course poursuite, clairement annoncée par l’un des protagonistes comme étant le clou du spectacle, le genre de scène spectaculaire nécessaire à toute bonne suite qui se respecte. Ultime pied de nez du réalisateur envers son public, ladite poursuite tournera court. C’est le problème lorsqu’on dispose d’un budget de misère et d’une faible durée de tournage.

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On a tous un faible pour les nanars (la réhabilitation des films de Ed Wood Jr. le prouve), ces petites bandes sans prétention qui dispensent un véritable amour du cinéma dans sa dimension la plus naïve, bien que le résultat soit le plus souvent catastrophique à l’écran. Le Retour des tomates tueuses n’entre même pas dans cette catégorie. Il s’agit avant tout d’une piètre parodie qui n’offre rien de bien réjouissant,, si ce n’est le physique de pom-pom girl de la mutante et les facéties d’une tomate velue, décalque du célébre Gizmo. Quelque part, la démarche de John De Bello rejoint celle qui plus tard permettra à Kevin Williamson de se faire un nom avec Scream. Avec beaucoup moins de succès pour le premier, mais une aura de film culte qu’il doit uniquement à la présence de George Clooney. 

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