Les Contes de la crypte 1-02 : Nuit de Noël pour femme adultère – Robert Zemeckis
Les Contes de la crypte. Saison 1, épisode 02.
|
A la veille de Noël, une femme adultère tue son époux. Alors qu’elle tente de se débarrasser du corps, elle est agressée par un psychopathe grimé en Père Noël. Parvenant à lui échapper, elle décide de prévenir la police afin de lui mettre le meurtre de son époux sur le dos.
Alors que son emploi du temps s’annonce déjà bien chargé, Robert Zemeckis s’attelant simultanément aux tournages de Retour vers le futur II et III, il ne laisse néanmoins pas passer l’occasion de s’essayer au film d’horreur, quand bien même celui-ci ne durerait qu’une petite vingtaine de minutes. La tentation d’une parenthèse bête et méchante au milieu d’un océan de films tout public prend le dessus sur l’envie bien légitime de souffler un peu.
Le format court, il connaît pour avoir participé à l’aventure des Histoires fantastiques de Steven Spielberg, pour lequel il signa l’épisode La Mauvaise tête (Go to the head of the class) au penchant macabre déjà affirmé. Il va ici bien plus loin, se permettant de pervertir la sacro-sainte fête familiale par excellence : Noël.
Le mari ne tardant pas à se prendre un tisonnier sur le haut du crâne, nous savons d’emblée que la magie de Noël n’opérera pas comme de coutume. Ce geste prémédité de la part de la femme adultère place de facto cet épisode dans le registre de la farce macabre, que l’apparition de la fille du couple, qui s’étonne que son père ne réponde pas à son « Bonne nuit », ne rend que plus évident. Robert Zemeckis ne cherche pas à faire dans la subtilité, à l’image de son psychopathe au faciès repoussant et à la dentition plus que douteuse. Il orchestre son épisode comme un cauchemar sans fin mâtiné de grand guignol. Son tueur a beau se prendre moult coups sur la cafetière, il se relève toujours. Quant à sa victime, elle joue de malchance plus souvent qu’à son tour (ses clés tombent pile à l’endroit où il y a un trou dans la marche, la poignée du placard dans lequel elle se retrouve enfermée se casse fort opportunément…), ramenant ses efforts pour exploiter la situation à lutter contre des moulins à vent. De ce duel homérique, personne n’en sortira réellement gagnant, l’épisode se concluant sur une sorte de statu quo dont s’amusera l’incorrigible gardien de la crypte.
Usant d’un style toujours aussi alerte, Robert Zemeckis adresse un joli pied de nez à papa Spielberg pour qui un épisode de Noël se doit forcément d’être merveilleux et empli de bons sentiments. Du merveilleux, il en distille néanmoins à travers les yeux pleins d’étoile de la gamine, toute à sa joie de rencontrer enfin le Père Noël. Que celui-ci arbore une hache ensanglantée plutôt qu’un cadeau enrubanné ne la perturbe pas plus que ça. Robert Zemeckis n’oublie pas que la magie de Noël repose pour beaucoup sur la naïveté de ces chères têtes blondes. Et le bougre s’en amuse, et nous avec !
Oh oh oh une julie bien connue va recevoir son cadeau de Noël très bientôt…