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Histoires fantastiques 1-23 : L’Encyclopédie vivante – Lesli Linka Glatter

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Amazing Stories. Saison 1, épisode 23
One for the books. 1986.

Origine : États-Unis
Genre : Fantastique
Réalisation : Lesli Linka Glatter
Avec : Leo Penn, Joyce Van Patten, Nicholas Pryor, John Alvin…

Fred est agent d’entretien. Chaque nuit, il parcourt de long en large le campus de Pierpont armé de son chariot, sa serpillière et son seau. Un travail routinier qui n’est pas pour lui déplaire. Un soir, comme sujet à une irrésistible force d’attraction, il entre dans une salle où l’on enseigne le français, parcourant d’un œil pénétré les divers mots inscrits sur le tableau. Le lendemain matin, surprise, il s’adresse à sa femme dans un parfait français (non sans accent, tout de même). Le soir même, rebelote ! Il retourne au boulot, nettoie les diverses classes du département des sciences physiques, et revient chez lui fort de connaissances exhaustives en mathématiques, physique et chimie. Effrayée par ce savoir absolu, Eva demande un entretien avec le Dr Fetlock de l’université afin de savoir ce qui arrive à son mari.

Après avoir rédigé un scénario original pour l’épisode précédent –La Poupée– Richard Matheson peut reposer ses méninges puisque cette Encylopédie vivante reprend l’une de ses nombreuses nouvelles. Un postulat à même de faire rêver plus d’un étudiant en périodes d’examens. Pensez donc ! Quelle aubaine que de pouvoir ingurgiter une somme considérable de connaissances sans le moindre effort. Mais pas sans douleur, lorsque celles-ci affluent en trop grande quantité… Nanti d’un tel pouvoir, il vaut mieux éviter les bibliothèques sous peine d’avoir la désagréable impression que son cerveau va exploser. Mais peut-on réellement parler d’un pouvoir ? En réalité, c’est comme si le cerveau de Fred exploitait subitement l’intégralité de ses capacités, là où tout un chacun n’en utilise qu’une infime partie. Pour autant, il n’en fait aucun usage, ne cherchant même pas à savoir pourquoi lui viennent ces soudaines connaissances, ni par quels moyens. Il accueille cela avec une incrédulité teintée d’une pointe de fatalisme. Il sait désormais parler français ? La belle affaire ! Il touche sa bille en mathématiques, physique et chimie ? Bof, ce n’est pas ça qui va lui faire laver plus vite les couloirs de l’université. Foncièrement, cela ne change rien à sa vie, et surtout, ses capacités nouvelles ne lui donnent en aucune façon l’envie de changer quoique ce soit à celle-ci. Sa petite vie paisible avec femme et boulot suffit à son bonheur, et rien ne semble pouvoir durablement le perturber. En fait, il n’y a bien que sa femme pour en faire toute une histoire.

Ne rien comprendre aux propos de son mari, être larguée dès qu’il ouvre la bouche, l’angoisse profondément. Ce trop plein de connaissances que Fred ne peut s’empêcher de déverser, comme si son cerveau débordait, menace de creuser un fossé trop important entre son époux et elle. Eva ne peut se résoudre à laisser les choses ainsi, de peur qu’à terme ce surprenant événement éloigne de manière irrémédiable son mari. L’inquiétude qu’elle nourrit à l’égard de son mari n’est donc pas tant mue par un élan de sollicitude que par son désir de préserver leur couple, et partant, sa place au sein de celui-ci. La fin l’atteste, Eva est ravie de retrouver son mari tel qu’en lui-même, à savoir un peu perdu et s’en remettant à elle.

Épisode sans enjeu autre que de connaître le fin mot de l’histoire (l’art de la chute selon Richard Matheson qui ici tombe à plat, faute d’un réel intérêt pour ce qui précède), L’Encyclopédie vivante se suit avec en ennui poli. La passivité de Fred face à ce qui lui arrive s’avère contagieuse. On observe toute cette histoire l’œil torve, en attendant que tout cela cesse. Désespérément plat, le récit évite soigneusement tout soubresaut, ne faisant qu’effleurer les quelques directions qu’il aurait pu prendre. Ainsi, nous n’aurons qu’un fugace aperçu de Fred vu comme un phénomène de foire, qui prête plus à rire aux yeux d’une assemblée “d’intellectuels” qu’à titiller leur curiosité scientifique. Moralité : les connaissances ne valent que si l’on sait les utiliser à bon escient.

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