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Rambo – Ted Kotcheff

rambo

First Blood. 1982

Origine : Etats-Unis
Genre : Action
Réalisation : Ted Kotcheff
Avec : Sylvester Stallone, Richard Crenna, Brian Dennehy, Bill McKinney…

 

Dans l’Oregon, John Rambo, un ancien soldat du Vietnam, est arrêté par la police pour vagabondage et refus d’obtempérer aux invocations du shériff qui lui demandait de quitter la ville. Mais défendant ses propres libertés face aux attaques limite fascisante du shériff, Rambo va s’évader avec fracas et va se réfugier dans les collines boisées environnantes, laissant derrière lui le cadavre d’un policier. La traque va alors commencer pour récupérer Rambo, qui n’est en fait nul autre qu’un ancien béret vert, héros de la nation pendant la guerre du Vietnam. La tâche ne sera pas aisée, et comme le dirait le colonel Trautman, ancien instructeur de Rambo dans l’armée, le chasseur et le chassé ne sont pas forcément ceux qu’on croit…

 

Entre Rocky 2 et Rocky 3, Sylvester Stallone est engagé par les producteurs Mario Kassar et Andrew Vajna pour incarner le personnage principal de l’adaptation d’un roman de David Morrell. Il se voit ainsi confié un rôle dans lequel ont été envisagés des gens comme Kirk Douglas, Clint Eastwood, Steve McQueen, Al Pacino, ou, plus surprenant, Dustin Hoffman et John Travolta… Ce qui en dit long sur le nouveau statut de star de l’acteur, qui s’implique ici au film en participant à l’écriture d’un scénario portant sur un sujet dans le fond similaire à celui de Rocky : l’histoire d’un homme n’arrivant pas à s’intégrer à la société. Mais là où Rocky et sa première suite démontraient un héros capable de se construire lui-même, un héros optimiste, Rambo se fait beaucoup plus sombre, démontrant l’hypocrisie d’une société américaine ayant récompensé ses anciens combattants mais ne désirant pourtant pas les réadapter à la vie active, les considérant comme les représentants de la défaite. Que les ennemis de Rambo soient des employés d’État, en l’occurrence des policiers, n’est ainsi pas fortuit et amène donc le film sur le terrain de la politique, le même que celui sur lequel on pu marcher des films comme Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino ou encore Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Mais l’inconvénient, c’est qu’une fois passé ce postulat de départ intéressant, le film ne développe plus grand chose. En très peu de temps, le spectateur a compris le discours du film, à savoir démontrer les obstacles honteusement dressés par les politiques à la réintégration des anciens soldats, et il n’y aura plus grand chose à dire… Alors il n’y a plus qu’à se consacrer à l’action. Et là aussi, le bilan est mitigé.

Côté positif, le film est très bien mis en scène, et les scènes de chasse à l’homme dans les bois deviennent de véritables scènes de guerre à mettre en parallèle avec les missions de Rambo au Vietnam. Gris, boueux, l’environnement ne prête pas à rire. C’est un cadre propice pour Rambo, qui se retrouve là dans son milieu et qui est poussé à reprendre ses anciennes méthodes guerrières. Bien qu’il n’y ait finalement que peu de mort, les scènes d’action sont violentes, très violentes et démontrent qu’en effet, Rambo n’est pas un rigolo (la scène où il piège tous les hommes du shérif, au début de son escapade, est mémorable). Ses techniques de béret vert contrastent et écrasent les méthodes classique de la police, ce qui suffit à rendre le personnage en effet très menaçant. C’est pourquoi les paroles du Colonel Trautman apparaîtront comme inutiles. Clairement là pour faire de l’esbroufe, Trautman ne servira pendant une bonne partie du film qu’à glorifier son ancien protégé et à montrer à quel point il est dangereux. Les répliques comme “je ne suis pas venu sauver Rambo de vous ; je suis venu vous sauver de Rambo” sont nombreuses, beaucoup trop nombreuses, et nuisent vraiment au sérieux du film, qui annonce ici dors et déjà les exagérations que l’on trouvera dans les deux séquelles à venir quelques années plus tard. Le film n’avait pas besoin de ça. Mais il faut dire qu’il fallait bien meubler un peu, car l’intrigue patine quelque peu, alors que Rambo est bloqué et que les autorités hésitent (ou le croient mort). Il faudra attendre la fin du film pour que tout s’emballe. Peut-être pas forcément en bien d’ailleurs. Car il s’agit avant tout d’explosion, de fusillades… Du classique. Qui s’achève sur une séquence finale pas mal illustrée mais ne faisant que redire ce que l’on avait déjà compris.

Si il est loin au dessus de ses exécrables séquelles, le premier Rambo demeure malgré tout un film moyen, mal installé entre ses scènes d’action et son discours politique. Stallone est loin de Rocky, et son personnage n’est qu’un élément finalement assez passif pour illustrer l’un et l’autre de ces deux points constitutifs de l’ensemble. Parfois très plaisant à regarder, parfois lourd, le film n’est en tout cas certainement pas au niveau de sa réputation.

Une réflexion sur “Rambo – Ted Kotcheff

  • Yves

    Référentiel et culte en ce qui me concerne.
    Il ne faut pas prendre ce film pour un film politique, c’est là l’Erreur !
    C’est un film d’action avant tout.
    Et il fait le job !

    Répondre

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