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I spit on your grave – Meir Zarchi

ispitonyourgrave

Day of the Woman. 1978.

Origine : États-Unis
Genre : Rape and revenge
Réalisation : Meir Zarchi
Avec : Camille Keaton, Eron Tabor, Richard Pace, Anthony Nichols…

Une jeune écrivaine New-Yorkaise venue à la campagne pour écrire un roman pendant l’été va être violée et battue à plusieurs reprises par un groupe d’hommes désoeuvrés qui la laisse pour morte ! Du moins c’est ce qu’ils pensent mais Jennifer est toujours vivante et revient se venger…

I Spit On Your Grave (qui n’est d’ailleurs pas le titre original du film) est un film à la réputation “choc”. On est ici en présence d’un “Rape and revenge” c’est-à-dire que le film peut se scinder en 2 parties bien distinctes : donc on se concentre essentiellement sur le viol de la jeune femme puis par la suite sur sa vengeance. On notera dans ce film des similitudes avec La Dernière maison sur la gauche, film sorti quelques années auparavant. Le fait que le métrage se déroule dans la nature et dans une petite maison isolée n’est pas étranger à cela.

Les scènes de viol sont très crues, la réalisation n’est pas tapageuse, et je dirais même très sobre ! La caméra n’intervient pas (à de rares gros plans près du visage du violeur en plein accomplissement de sa basse besogne), reste neutre et c’est sans doute ce qui fait que ces scènes sont si malsaines. Le plus dur est encore lorsque l’on voit la jeune fille meurtrie avancer en titubant avant d’être de nouveau confrontée aux violeurs. Ou encore lorsque l’un des agresseurs joue de l’harmonica sur un rythme plutôt joyeux et dansant, juste avant d’humilier très durement la fille. Ce contraste régulier vise à accentuer le côté atroce, la musique rappellant une fois de plus le film de Wes Craven, genre “bouseux de la campagne”. On regrettera d’ailleurs quelques poncifs du genre lorsque les gars poursuivant la fille crient allègrement dans un état second des “Yiiiiiihhhhaaaaa” envoyés toutes les 2 secondes…

Beaucoup de thèmes du film sont encore d’actualité de nos jours! Comme le phénomène de groupe qui s’enclenche et qui fait que même celui qui ne voulait pas participer au viol y est obligé du fait de ses “camarades” (“Vas-y, c’est à toi, si tu ne le fais pas maintenant, tu resteras puceau toute ta vie!”). On remarque d’ailleurs à ce sujet qu’il y a toujours un chef de band, qui dirige les troupes d’une poigne de fer et qui donne les ordres aux plus faibles que lui. D’ailleurs, les autres agissent sans dire mot. On pourra également faire la connection entre ce film et certains graves évènements contemporains, comme les tournantes. En effet le chef dira plus tard à la fille que c’est elle qui l’a aguiché à la station service, en passant et repassant devant lui, que tout ça vient d’elle finalement (rejet de la culpabilité sur l’autre) et que finalement, elle en avait autant envie qu’eux ! Ce comportement désaxé ira même jusqu’à l’excès en fin de partie de “Rape” avec l’un des protagonistes qui pénètrera la fille avec une bouteille en la rouant de coups et en lui donnant des coups de pieds si impressionnants que même le meneur lui dira de s’arrêter, choqué par les actes de son acolyte. L’évènement qui fera basculer le film intervient lorsque le leader ordonnera au plus faible de tous (un débile à l’origine de ce qui arrive à la fille) de la poignarder : il ne le fera pas, tout du moins, il fera semblant de le faire !

La seconde partie du métrage est tout autre et l’on assiste donc à la vengeance de la victime. Cette seconde partie est beaucoup moins intense et choquante, à la limite même de l’ennui et du ringard par moment. La victime se venge (inversion des rôles avec passage de victime à bourreau) donc avec des meurtres particulièrement sanglants excepté pour celui du débile, pratiqué dans une robe blanche, immaculée, totalement lavée des souillures passées. Coïncidence ou pas, c’est le seul meurtre non sanglant, venant peut-être du fait qu’en dehors de ses actes atroces, on décèle parfois un soupçon d’humanisme chez ce personnage : il ne la tue pas, il est un peu forcé par les autres de participer au viol, etc… Des meurtres sanglants mais pas très crédibles, même parfois risibles, excepté la castration, qui se passe très rapidement, presque à retardement ! Scène glauque s’il en est, avec le gars se vidant de son sang enfermé dans la salle de bain ! Castration en tout cas nettement plus crédible et choquante que la fellation clownesque de La Dernière maison sur la gauche. D’ailleurs la victime, le chef de bande, est la seule personne qui a une vie pour ainsi dire normale à côté de ses exactions, un travail, deux enfants et une femme, persuadée de la bonté de son mari (“C’est un bon père de famille et un excellent mari !” dira-t-elle!)

I Spit on your Grave est un film cru et violent par les actes et la psychologie de certains hommes qu’il dépeint. Cependant, il arrive un peu tardivement sur un thème déjà abordé de façon très dure (Délivrance, La Dernière maison sur la gauche). En outre, le film de Meir Zarchi, pêche surtout par une deuxième moitié de film peu inspirée. A noter que le réalisateur, après que son film ait eu droit à son remake en 2010, donnera une suite tardive aux mésaventures de Jennifer en 2019, I Spit on your Grave : Deja Vu, et d’une durée incroyablement longue pour ce type de film (près de 2h30 !).

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