Dolly – Maria Lease
Dolly Dearest. 1992Origine : Etats-Unis
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Une famille d’américains emménage au Mexique, pour que le paternel y reprenne une usine de fabrication de poupées située à proximité des vestiges d’une civilisation diabolique aujourd’hui disparue. Pas de bol, juste avant leur arrivée, un archéologue malchanceux avait libéré les esprits maléfiques de la crypte ensevellie. Esprits qui ont trouvé refuge dans le corps des poupées demeurées à l’usine. Bien entendu le nouveau patron va s’empresser d’offrir une de ces poupées à sa fillette…
Réalisé par Maria Lease, une ancienne actrice de la fin des années 60 plutôt portée sur le bis (Nazi Love Camp 7, Dracula vs Frankenstein), Dolly n’est pas que l’opportuniste pompage de Chucky promis par son affiche. Non, le film louche aussi sur La Malédiction et dans une moindre mesure sur L’Exorciste. Au film de Richard Donner, Dolly empreinte l’utilisation d’un gosse diabolique. Car Dolly, si elle a sa vie propre semblable à celle de Chucky, n’est pas tout de suite meurtrière, et s’empare d’abord de l’esprit de la gamine qui l’accueille. On a ainsi droit la prise de conscience progressive de la famille, qui trouve que tout ça ne tourne pas rond. Du moins c’est le cas pour la mère (Denise Crosby, vue dans Simetierre et qui ici passe le plus clair de son temps au bord de la crise de larmes), car les autres sont peut-être un peu trop bêtes. Le père ne remarque rien de spécial jusqu’à un quart d’heure avant la fin, quand au fils, et bien c’est le prototype de l’adolescent débilo-comique qui met sont nez là où il n’est pas le bienvenu. C’est dire si on est très loin de la famille Thorn, qui avait quand même un peu plus de standing et de sérieux. Toujours par rapport à La Malédiction, il y aura bien sûr l’enquête sur les origines du mal, qui ici est franchement ridiculissime (“je ne vais pas abandonner ma fille pour un gosse avec une tête de bouc âgé de 900 ans !“, nous déclare sans sourciller la mère au moment d’apprendre les mobiles de la civilisation maudite).
Maintenant, à L’Exorciste, le film de Maria Lease reprend quelques manifestations surnaturelles, notamment dans une scène où la gamine parle en langue étrangère, ou encore cette autre où elle menace sa mère avec une voix qui n’est pas la sienne. Sans parler de la gueule des poupées, au visage carré et diabolique… L’animation est d’ailleurs pas mal du tout. C’est bien l’une des rares choses à sauver de ce navet. L’histoire étant ce qu’elle est, on finit par se lasser. Ca piètine, et il faut attendre longtemps avant de voir de quoi sont vraiment capables les poupées maléfiques. On avait certes eut droit à un ou deux meurtres venant de l’unique Dolly, au début, mais enfin, c’était bien sage. Alors avec plusieurs Dolly, on se prend à espérer. Et bien il n’aurait pas fallu, car à part grimacer, faire des blagues pourries à la Chucky et courir dans tous les sens, il ne se passe rien non plus de notable (l’une des victimes mourra même de crise cardiaque, c’est dire si les meurtres sont pourris). On notera aussi le décalage entre le pourquoi et le comment. C’est que d’une part on apprend que les esprits maléfiques sont les émanations du “fils de Satan”, qui peut prendre toutes les formes qu’il souhaite, et que d’autre part il n’a rien trouvé de mieux que de revenir dans ce patelin paumé sous la forme de poupées à la con, si vous me permettez l’expression. Avec de tels procédés, on ne s’étonnera pas que le satanisme soit réduit de nos jours à être le hobby d’ado en quête de sensations pas trop méchantes.
Non, décidément, Dolly est un film à éviter à tout prix.