Les Cauchemars de Freddy 1-04 : Enlève ton masque – Ken Wiederhorn
Freddy’s Nightmares. Saison 1, épisode 04
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Quatrième épisode de la première saison des Cauchemars de Freddy, Enlève ton masque est réalisé par Ken Wiederhorn, l’homme qui commença sa carrière en fanfare en tournant Shock Waves avec Peter Cushing et qui eut l’insigne honneur de tourner la suite gaudriolesque du Retour des morts-vivants. Au casting, on y retrouve une toute jeune Mariska Hargitay (qui allait plus tard se faire connaître en jouant l’un des rôles vedettes de la série New York Unité Spéciale), ainsi qu’une encore plus jeune Shiri Appleby (qui allait quinze ans après se ridiculiser dans l’immonde série Roswell). Décidément, quel découvreur de talents que ce Bob Shaye. Mais on a les découvertes que l’on mérite, et c’est fort logiquement que les “révélations” d’Enlève ton masque allaient faire carrière dans le bas de gamme. Car oui, cet épisode a beau être l’un des quelques épisodes de la série des Cauchemars de Freddy dans lequel Freddy tient un rôle actif, il n’en demeure pas moins que Wiederhorn livre une chose à peine supérieure à l’affreux C’était un tendre de Tobe Hooper. Pourtant, il avait pour lui une certaine liberté que Tobe Hooper, perdu dans l’obligation de faire de son pilote une préquelle des Griffes de la nuit, n’avait pas. Le réalisateur opte ainsi pour une histoire simple : Marsha, étudiante en biologie, est persécutée dans ses rêves par un Freddy d’autant plus farceur que l’action a lieu lors de la fête d’Halloween. Un ami à elle va tenter de lui venir en aide grâce à sa géniale invention : un système capable d’enregistrer les rêves sur cassettes.
A première vue, ce sujet est simple, voire même accrocheur. Et pourtant, Wiederhorn a bien du mal à en faire quoi que ce soit. Il part ainsi dans d’innombrables directions sans en faire aboutir aucune. L’atmosphère bizarre de la fête d’Halloween, le souvenir d’une mémé sadique, une visite à la morgue pour disséquer un cadavre, la présence d’un ami qui se révèlera imaginaire, la sexualité refoulée de Marsha, la rencontre d’une petite fille dans la chaufferie de Freddy… Beaucoup d’orientations diverses, venant s’enquiller les unes sur les autres à coup de ‘”rêve dans le rêve”. Loin d’adopter la structure volontairement bordélique de certains épisodes de la série, Wiederhorn se contente de faire d’Enlève ton masque une compilation de mini-sketchs mal fignolés, mal pensés, parfois séparés par un Freddy venant s’adresser directement aux spectateurs. Tout juste avons nous droit à de simples visions vaguement macabres (un ou deux plans relativement gores tout de même), relèvant tout aussi vaguement de l’humour noir, Freddy usant d’un humour lamentable qui ferait passer les réparties de La Fin de Freddy pour du Pierre Desproges. De ce magma de bêtises demeurent tout de mêmes quelques séquences à sauvegarder, telles qu’une scène dans laquelle Freddy s’en prend à une fillette, ou encore les références aux concurrents de Freddy (un blagueur porte un masque de Jason et se casse la gueule, un autre se promène avec des masques sortis d’Halloween 3). Mais globalement, l’ensemble est tout de même franchement navrant. Il faut dire que le look général, le même que celui de C’était un tendre, ne vient pas aider le réalisateur. Les images semblent toujours ainsi sortir d’un téléfilm érotique miteux, les éclairages (envoyés à fond les manettes lorsque Freddy apparaît à l’écran) sont toujours aussi atroces, avec des teintes criardes verte, rouge, jaune, bleue, et les décors pourraient aussi bien avoir été empruntés à l’école maternelle du coin (la chaufferie de Freddy n’a jamais parue aussi fausse). Et puis il y a bien entendu la version française, le doublage monstrueux effectué par un homme devant fumer au bas mot trois paquets de Gitanes par jour. Alors on en vient à haïr Freddy, en plus de prendre dès le début en grippe l’hystérique personnage de Mariska Hargitay. De toute façon, franchement, un film dans lequel un personnage nous dit qu’il va “trouver une réponse à une question que personne ne s’est jamais posée” ne peut être que mauvais.