Histoires fantastiques 1-05 : La Mascotte – Steven Spielberg
Amazing Stories. Saison 1, épisode 05
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Pendant la seconde guerre mondiale, un avion allié est entrainé dans un combat aérien avec des appareils allemands. Les alliés s’en sortent, mais voilà, problème : le mitrailleur est coincé dans la tourelle sous l’avion, et le train d’atterrissage ne marche plus, pas plus que deux des quatre moteurs, ce qui fait que l’avion sera bientôt obligé de se poser au sol. Le mitrailleur semble donc promis à la mort, écrasé lors de l’atterrissage entre l’avion et le sol. A moins qu’un miracle n’intervienne…
Allons-y tout de suite : ceci est probablement l’une des pires choses qu’ait pu réaliser Steven Spielberg. Peut-être pire encore que l’épisode qu’il réalisa quelques temps auparavant pour La Quatrième dimension, le film, qui au moins était homogène dans sa bêtise. Chose que La Mascotte n’est pas. Car avec son sujet accrocheur digne d’un film catastrophe, on s’attendait à un minimum d’intérêt et de suspense. Choses que Spielberg livre, mais seulement partiellement. Déjà l’ambiance au sein de l’avion est au départ bien trop détendue pour une mission aérienne en temps de guerre. Les soldats poussent le commandant (Kevin Costner) à prendre avec eux leur mitrailleur attitré, la mascotte de l’équipage, un dessinateur fantasque fan de Disney dont c’est la vingt-quatrième mission, un chiffre porte-malheur. Tout le début de l’épisode se passe ainsi, entre blagues gentillettes et conceptions de dessins humoristiques. Puis arrive l’assaut allemand, et le côté catastrophe démarre. C’est bien le cas de le dire : devant l’impossibilité de dégager le sympathique artilleur de sa tourelle, il y aura des larmes, du désespoir, de l’hystérie, bref, tout ce qui est convenu. Le tout dans une lumière orangée de coucher de soleil, histoire d’augmenter encore le côté sentimental avec des recettes éculées.
La dernière tentative pour sauver le malheureux soldat (qui continue malgré tout à jouer les petits comiques, pour montrer qu’il est digne dans ses bottes) se solde par un risible échec, façon “oh merde, j’ai déchiré le parachute que vous venez de me donner”… Il ne s’était déjà pas passé grand chose si ce n’est du bavardage vain et futile sur la condition de l’appareil, sur le fait que bordel, faut trouver une idée. Mais non, il n’y aura pas d’idée. C’est là que Spielberg se permet ce qui doit être la pire idée de sa carrière, et qu’il aura préalablement justifiée par le côté rêveur disneyien du mitrailleur coincé : l’introduction d’un élement fantastique stupéfiant de bêtise, une pirouette scénaristique affligeante qui viendra amener d’une part le happy end, et d’autre part et avant tout l’impression au spectateur que l’on est sévèrement en train de se foutre de sa gueule. Une telle indigence autojustifiée hypocritement par la pseudo foi en l’imaginaire ne pourra que rendre insupportable cet épisode qui ne brillait déjà guère. Avec de tels procédés, n’importe quel film tragi-comique pourrait se trouver une conclusion facile. Honteux de la part d’un réalisateur comme Spielberg.
Pas possible ! Je viens de retrouver la trace de ce film que j’avais vu il y a très longtemps et qui m’avait estomaqué. Cette scène de fin, l’introduction brutale de ce fantastique grand-guignol qui retourne le tragique, c’est justement ce qui a marqué mon imaginaire au fer rouge. Je ne m’y attendais pas du tout et j’étais peu critique (jeune enfant), du coup je l’ai pris en pleine figure. Le sentiment de merveilleux que ça m’a procuré, je cours après depuis dans la fiction… Comme quoi…
Dans l’ensemble, l’épisode est assez anxiogène et pour un enfant, cette fin agit comme un soulagement.
Je me souvenais de la mascotte, je devais avoir dans les 10 ans, j’en ai 55 aujourd’hui.