Les Contes de la crypte 5-08 : Illusions perdues – Elliot Silverstein
Les Contes de la crypte. Saison 5, épisode 08.
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Piètre magicien, Miles Federman enchaîne les performances déplorables devant un public clairsemé. Toujours à la recherche du succès et de la célébrité, il tombe en admiration devant le tour magistral auquel Kraygen l’a convié à assister. Curieux des astuces du magicien, il le harcèle de questions en coulisses avant de l’assassiner, convaincu qu’il en sait suffisamment pour reprendre le tour à son compte.
Depuis Un vampire récalcitrant en saison 3, Elliot Silverstein est devenu un habitué de la série signant là son troisième épisode. S’il fait partie des réalisateurs les plus prolifiques, ses Contes de la crypte ne comptent pas parmi les plus marquants, si ce n’est par la présence au générique de vieux de la vieille (à Malcolm McDowell puis Kevin McCarthy succède ici Martin Sheen). Au mieux, les efforts d’Elliot Silverstein pourraient être qualifiés de sympas. Un qualificatif dont peut difficilement s’enorgueillir Illusions perdues, pourvu d’une intrigue minimaliste qui offre peu d’occasions de s’enthousiasmer.
L’intrigue prend place dans le milieu du music-hall de la fin du 19e siècle, et nous plonge dès son entame au cœur d’une représentation du magicien Miles Federman dont les piètres aptitudes à la magie sautent aux yeux. Laborieux et peu sûr de lui, il peine à captiver une faible audience et désespère son assistante Greta, laquelle l’abandonne en cours de numéro. Ultime désaveu pour un artiste qui ne sait plus à quel magicien se vouer. Greta lui reproche tout à la fois la disparition de son mentor, Zorbin le magnifique, et de pervertir les tours qu’il avait popularisés. En une poignée de scènes et quelques échanges houleux avec Greta, Miles est rhabillé pour l’hiver. Davantage qu’un artiste raté, Miles s’avère être un pâle imitateur incapable de saisir l’essence même de la magie et des numéros qu’il reproduit. Entre autres défauts, il se révèle en outre impatient et bien plus intéressé par le vedettariat coûte que coûte que par le mérite. En somme, il s’agit d’un arriviste de première catégorie. Un personnage foncièrement négatif une fois encore nuancé par une excellente interprétation. Sous le chapeau haut de forme on retrouve Billy Zane – aperçu entre autres en tourmenteur de Marty McFly dans Retour vers le futur 1 et 2, en victime de l’appétit dévorant de carnassiers extraterrestres dans Critters ou encore en naufragé meurtrier dans Calme blanc – lequel excelle à retranscrire toute la rouerie du personnage. Il lui apporte un mélange de candeur et de méchanceté qui le rapproche d’un enfant. Un enfant du genre capricieux qui veut tout avoir tout de suite sans prendre le temps d’apprécier les choses mais qui le temps d’un tour de magie peut se laisser aller à un émerveillement simple et sincère. Suivant cette logique, Zorbin le magnifique serait la figure paternelle que Miles doit éliminer pour pouvoir pleinement embrasser la Magie selon un Œdipe mal digéré. Quant à Greta, elle ferait figure de mauvaise conscience, celle qui vient rappeler à Miles à quel point il a mal agi et qu’il ne pourra l’emporter au paradis.
Contes de la crypte oblige, Elliot Silvertsein opte pour une approche particulièrement terre à terre de la magie qui est montrée pour ce qu’elle est, de la poudre aux yeux destinée à un public, si ce n’est crédule, qui est au moins tout disposé à se laisser berner pour peu que le voyage en vaille la peine. Dans ce domaine, Miles s’avère aussi mauvais conteur que réalisateur, ses tours échouant lamentablement à prendre corps. Le tour dit du « Coffre de la mort » a le mérite de lui offrir une histoire clé en main à même de contenter la soif de spectaculaire du public assorti d’un soupçon de voyeurisme morbide. Un numéro qui, reposant sur un prétendu dysfonctionnement au cours de sa mise en place, tend à transformer l’échec en triomphe, ce qui revient à exaucer les vœux les plus chers de Miles. Au-delà de la magie, ce numéro marche allègrement sur les plates-bandes du grand-guignol visant autant à impressionner l’audience qu’à l’effrayer. L’épisode tourne entièrement autour dudit numéro, lequel nous est dispensé à deux reprises, une fois sous le sceau de la réussite et une autre sous celui de l’échec. Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes, notamment en terme d’intérêt puisque nous avançons en terrain connu et que nous savons pertinemment dès son entame comment le numéro de Miles va – mal – tourner. Elliot Silverstein ne cherche alors nullement à surprendre, se contentant de coller à son récit, lui conférant la forme d’une longue marche funèbre pour un condamné.
Illusions perdues donne l’impression d’un délayage un peu vain dans la mesure où le clou du spectacle n’en vaut guère la chandelle. Trop limpide dans ses intentions, l’épisode ne surprend jamais, pas même au moment où certains masques tombent. En guise de révélation finale, cet épisode ne fait que reprendre un gimmick déjà vu en début de saison lors de Mort d’un pigeon voyageur. En somme, cette troisième participation d’Elliot Silverstein ne fait pas illusion bien longtemps.
Le scénario est de andrew kevin walker, le scénariste de seven et 8mm avec nicolas cage, mis à part ça c’est un bon épisode avec Billy Zane qui est comme toujours excellent. Je regrette qu’il n’ait pas eu la carrière qu’il méritait, à croire que Titanic lui a fait plus d’ombre qu’autre chose. Je me rappelle plus l’avoir vu dans un film au cinéma depuis ce film.
Peu sont sortis en France, effectivement. Hormis ses caméos dans Zoolander 1 et 2, il a un rôle notable dans Danny Balint où il côtoie Ryan Gosling. Disons qu’aujourd’hui, il est devenu une guest pour productions fauchées alors qu’à la sortie de Calme Blanc, il était promis à une grande carrière. De mauvais choix de carrière, quelques échecs et tout s’écroule.
C’est vrai il méritait mieux, étrangement je trouve son jeu d’acteur beaucoup plus intéressant que ceux d’un leornado di caprio, même au meilleur de sa forme dans les scorcese.
J’aurai toujours de la sympathie pour cet acteur, mais il semble de sa carrière tant mieux pour lui.