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Nimitz, retour vers l’enfer – Don Taylor

nimitz

The Final Countdown. 1980

Origine : Etats-Unis 
Genre : Science-fiction 
Réalisation : Don Taylor 
Avec : Kirk Douglas, Martin Sheen, Katharine Ross, James Farentino…

En 1980, l’USS Nimitz, fleuron des navires de guerre américains, se retrouve pris au piège d’une tempête d’un genre que l’on ne recontre guère que dans La Quatrième Dimension, c’est à dire du genre à vous faire reculer dans le temps. En l’occurence, ici, le Nimitz se retrouve le 6 décembre 1941 au large de Pearl Harbor. Sachant que la flotte japonaise approche et que le Nimitz a largement de quoi la détruire, que faut-il faire ? C’est ce que devra décider le Capitaine Yelland (Kirk Douglas), accompagné de plusieurs autres officiers ainsi que de Lasky (Martin Sheen), un envoyé du ministère de l’Intérieur…

Très bon sujet de départ pour un film dont finalement, la seule particularité n’est rien d’autre que la présence de Lloyd Kaufman à la production et au casting. Il sortira d’ailleurs du film dégoûté du système hollywoodien, et il s’en ira fonder la Troma.

Pour tout le reste, Nimitz, retour vers l’enfer est insignifiant. Aucune tension particulière à bord du navire, tout va bien, tout le monde s’entend bien et garde la tête froide. Même quand des gens ne sont pas d’accord entre eux, ils restent courtois, c’est fabuleux. Martin Sheen passe son temps à disserter des perspectives négatives ou positives qu’ouvre une éventuelle intervention militaire contre la flotte japonaise, et son collègue, le grand Kirk Douglas, à l’écouter d’une oreille distraite sans trop y faire attention, obnubilé qu’il est par l’idée d’envoyer des patrouilles aériennes de reconnaissance. Alors du coup, nous avons beaucoup d’avions, qui font des figures aériennes ou qui atterrissent sur le Nimitz (qui fait aussi porte-avion, donc). Mais point d’attaques sérieuses. Car une fois que l’équipage du Nimitz a assimilé qu’il est effectivement revenu dans le temps (et il ne percute pas rapidement), il se demande dès lors si oui ou non on doit intervenir. Un peu de oui, un peu de non, beaucoup de “je sais pas”. Ca tergiverse, et les avions continuent à voler dans le vide. Heureusement que le Nimitz croisera un sénateur, sa secrétaire et le chien de celle-ci (on peut difficilement trouver pire contexte pour foutre un clébard dans un film), qui sont tous tombés à l’eau suite à l’attaque de leur yacht par des avions de reconnaissance japonais. Ca les forcera un peu à réfléchir (mais si peu…). D’ailleurs, ce sera là à peu près la seule scène d’action, avec la destruction de ces deux mêmes avions par deux chasseurs venus du Nimitz. Car si le réalisateur ne se mouille pas trop à propos du bon sens d’une modification de l’Histoire (la conclusion en sera d’ailleurs “non, il ne faut pas, ou alors juste un peu”), et qu’il ne verse jamais dans l’action, il ne manque cependant pas de livrer une scène d’une hypocrisie crasse : les deux chasseurs détruisant les avions japonais lui permettent d’éviter d’impliquer son Nimitz dans la guerre imminente (et donc d’orienter l’intrigue dans ce qui aurait été une bien meilleure histoire que cet amas de rien) tout en amenant discrètement les américains à réviser l’histoire, et à rêver d’une revanche purement gratuite, aussi peu réaliste soit-elle. Il faut voir les deux pilotes américains fanfaronner dans leurs resplendissants avions dernier cri face à des japonais aux machines apparaissant forcément obsolètes…

Il n’y a pas grand chose d’autre à dire sur ce blockbuster de 1980, qui a la fâcheuse tendance de se prendre au sérieux, qui gâche honteusement un sujet de départ très accrocheur (qu’il aurait été bon de voir le Nimitz intervenir, en se souciant ou non des conséquences de leurs actes !), qui fait de Kirk Douglas un acteur transparent, et qui se résume en gros à l’expression “si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle”.

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