CinémaHorreur

Vendredi 13 chapitre 3 : Meurtres en 3D – Steve Miner

 

Friday the 13th – Part 3. 1982.

Origine : États-Unis
Genre : Jour maudit
Réalisation : (encore !) Steve Miner
Avec : Dana Kimmel, Paul Kratka, David Katins, Richard Brooker…

Partant de mon hypothèse suggérée lors de mon texte sur Le Tueur du vendredi, Jason Voorhees revient cette fois-ci pour de bon d’entre les morts. Plus de doute possible, nous l’avons vu se faire tuer sous nos yeux et sans aucun trucage. Nous avons cette fois-ci affaire à un Jason beaucoup plus aguerri, et qui comprend enfin la nécessité d’avoir un look bien spécifique.

Comme pour fêter ça, la production a mis les petits plats dans les grands et offre l’occasion aux aficionados de Jason d’assister à ses aventures en 3 dimensions. Car oui, à l’instar des troisièmes Dents de la mer et Spy kids, Jason décide de massacrer en y ajoutant un petit plus pour des spectateurs avides de sensations fortes, entrant de plain-pied dans l’ère de la professionnalisation. Ce qui explique pour nous autres, qui découvrons ledit film sans la 3D, le nombre de plan conséquent durant lesquels un individu, un animal ou un objet, pointe en notre direction.

Steve Miner n’a pas eu trop à s’interroger quant à la suite à donner à sa carrière puisqu’il reprend du service illico presto. Il n’a donc aucun scrupule à réutiliser la fin de l’épisode précédent dans son intégralité, trait d’union de circonstance entre les deux chapitres. Pour le plaisir, on assiste une nouvelle fois à l’affrontement entre Jason et la blondinette, et à la victoire de cette dernière. Une victoire, vraiment ? Et bien non ! Juste avant que ne démarre le générique de ce troisième opus, l’habile caméra de Steve Miner capte le réveil de la bête. Jason est toujours vivant et il semble cette fois-ci définitivement débarrassé de l’enclave maternelle. Il ne tue plus désormais que pour son propre plaisir, assumant enfin sa vraie nature. La vengeance et la revanche sont des notions bien trop compliquées pour qu’ils s’embarrassent encore de telles considérations.
Ainsi, la blondinette et son petit ami, seuls survivants de Vendredi 13 chapitre 2, peuvent dormir tranquilles. Jason n’a pas de temps à perdre en vaines recherches, d’autant plus qu’arrive déjà une nouvelle bande de zigotos qui vient s’installer dans l’une des nombreuses maisons qui donnent sur Crystal lake. Ce qui suit n’a rien à voir avec l’idée qu’on peut se faire d’un chouette séjour à la campagne. Jason massacre à tour de bras jusqu’à ce que sa route croise celle qui a eu la chance d’avoir été désignée comme l’héroïne de l’histoire. Celle-ci lui mènera la vie dure -air connu- le ridiculisera presque et finira par le laisser pour mort, non sans y avoir abandonné sa santé mentale. Car même victorieux, on ne ressort jamais indemne d’un affrontement avec Jason.

A la lumière de cet épisode, les deux précédents chapitres de la saga Vendredi 13 nous apparaissent nettement plus sentimentaux. Que ce soit la mère ou le fils, tous deux agissaient sous couvert de la douleur engendrée par la mort de l’autre. S’il avait fallu les faire comparaître devant la justice de leur pays, un bon avocat aurait pu leur faire valoir quelques circonstances atténuantes. Dans ce troisième chapitre, le cerveau de Jason reste bloqué sur une idée fixe : tuer quiconque pénètre sur son territoire. Et le bougre n’y va pas de main morte. Certains meurtres sont à ce titre bien croquignolets. Nous sommes à des lieues du tueur un peu gauche du précédent épisode. Toutefois, il commet quelques erreurs de jugement comme avec ce motard qu’il était pourtant persuadé d’avoir envoyé ad patres et qui revient l’enquiquiner à un moment inopportun. Quoiqu’il faut sans doute davantage incriminer les scénaristes (pourtant au nombre de deux !) que ce forcené de travail qu’est Jason.

Pour finir, je reviendrai sur deux petites choses. La première concerne l’aspect du croquemitaine. Je l’ai beaucoup raillé lors de l’épisode précédent pour son look franchement risible et bien peu apte à inspirer la peur. Cette erreur de jeunesse est ici réparée, Jason prenant des mains de l’abruti de service l’objet qui l’immortalisera à jamais : son célèbre masque de hockey. Affublé de ce masque, il est plus prompt à inspirer la peur et cela renforce son aspect massif. Enfin, deuxième petite chose, Jason nous apparaît comme un fieffé veinard. Cet épisode nous confirme sa chance insolente. Sans effort, il retrouve sur sa route celle-la même qui lui avait échappé avant qu’il ne s’aguerrisse durant l’épisode 2. Alors fraîchement sorti de la vase de Crystal Lake et à visage découvert, il avait tenté de tuer une jeune fille qui avait eu la mauvaise idée de s’endormir sous un arbre. On ne saura jamais vraiment comment il s’y est pris, mais après de monstrueux efforts, il trouva le moyen de la laisser s’échapper. Ce troisième volet constitue en quelque sorte sa seconde chance. Une troisième lui sera nécessaire. Mais prend garde, Jason ! La routine te guette.

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