Satan’s School – David Lowell Rich
Satan’s school for girls. 1973Origine : Etats-Unis
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Satan’s school, qu’il ne faut pas confondre avec le remake éponyme de 2000, ni avec l’étrange Satan’s school for lust (un film érotique vaguement fantastique mettant en scène la sémillante Misty Mundae…) est un obscur téléfilm des années 70, qui surfe assez opportunément sur la vague initiée par Rosemary’s Baby et L’Exorciste : celle des films fantastiques mettant en scène le diable ou ses démons…
Ainsi on suit les aventures de la jolie Elizabeth, qui a la mauvaise surprise de découvrir sa jeune sœur pendue chez elle. Celle-ci, poursuivie par une menace qu’elle n’osait décrire, tentait de trouver refuge chez Elizabeth. La police dépêchée sur les lieux du crime conclut à un suicide et classe l’affaire, mais Elizabeth refuse d’y croire et décide de mener sa propre enquête… elle soupçonne rapidement l’école où étudiait sa sœur de cacher des secrets inavouables, et elle s’y inscrit sous un faux nom pour tenter de percer à jour les mystères de la bâtisse…
L’histoire n’a certes pas grand chose d’original, et les spectateurs avertis auront tôt fait de deviner que des disciples de Satan sont derrière ce faux suicide, cependant l’intrigue est plutôt bien menée. Le film commence tambour battant par une course poursuite trépidante. On y voit la jeune sœur rouler à tombeau ouvert, et jeter sans cesse des coups d‘œil angoissés dans le rétroviseur. La musique, stridente et tendue, accentue ce climat de paranoïa qui se met en place. La scène se finit sur un cri d’horreur, et la suite nous montre l’arrivée d’Elizabeth (jouée par la jeune Pamela Franklin, alors en pleine période fantastique puisqu’on pouvait la voir dans La Maison des damnés de John Hough la même année) et la découverte du corps. L’ellipse ajoute à l’ambiance de mystère qui se met en place. En effet le réalisateur nous en montre très peu, et arrive ainsi à installer assez efficacement un suspense plutôt intriguant. De même, il se plait à induire le public en erreur à plusieurs reprises grâce à un jeu de faux-semblants et d’apparences trompeuses. Les personnages du film sont tous ambigus et bien malin qui pourra découvrir les coupables. La narration est très maîtrisée et permet au film de garder toujours son intérêt.
Cependant on regrettera qu’il soit si avare en effets spéciaux. En effets tous les meurtres se déroulent hors champs et pas une goutte de sang ne pointera son nez à l’écran. Car si le suspense est bien entretenu, Satan’s school reste un film très sage, production télé oblige. De même le film souffre d’un budget qu’on devine très peu élevé, les décors et les costumes en pâtissent. L’école n’est ainsi qu’un ensemble de bâtiments sans intérêt aucun, et le film manque cruellement d’éléments fantastiques visuels qui auraient pu instaurer une ambiance plaisante…
Bref, Satan’s school est un téléfilm anonyme, sans grande originalité ni saveur. Et il n’y a qu’un début plutôt habile et quelques belles scènes de suspense qui le sauvent de l’oubli. Dommage.