Psycho Beach Party – Robert Lee King
Psycho Beach Party. 2000Origine : Etats-Unis
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Ah, la Californie ! Son soleil radieux, ses plages de sable fin, ses filles en bikinis, et ses surfeurs émérites. Tout cela fleure bon les vacances à base de bronzette, de séances de drague et autres joyeusetés du même acabit. Rien que du très banal, finalement. Toutefois, cet été 1962 va s’avérer inoubliable pour les protagonistes dont nous allons suivre les pas, du fait d’une vague de meurtres dans les environs. Mais pas seulement…
Le succès de Scream n’a pas seulement permis à Wes Craven de retrouver un sursaut de notoriété, ou au slasher de connaître un nouveau pic d’intérêt. Il a aussi engendré une vague de films à l’horreur distanciée, qui s’amuse des codes pour les pervertir voire les moquer. Cela donne le sentiment que vouloir susciter la peur au cinéma serait une ambition honteuse, rappelant ainsi à quel point ce genre a pu subir les quolibets au fil des époques. Pour sa première réalisation, Robert Lee King évite de mettre tous ses oeufs dans le même panier et joue sur deux tableaux.
Dans ses intentions, Psycho Beach Party pourrait être rapproché de Panic sur Florida Beach de Joe Dante. Comme son illustre aîné, le film de Robert Lee King nous plonge au début des années 60 dans une petite ville côtière, et rend un hommage plus ou moins appuyé aux films de cette époque qui faisaient le bonheur des drive-in et des doubles programmes. A la différence notable que là où Joe Dante excelle dans un humour teinté de nostalgie, Robert Lee King privilégie l’humour bien gras. Faut-il y voir là les réminiscences de l’origine théâtrale du film ? C’est plus que probable, à l’image du Capitaine de police Monica Stark, interprété par un homme. Quoiqu’il en soit, Psycho Beach Party est un film bien de son temps. Le premier degré n’étant plus de mise, les morts prêtent ici toute à sourire, et l’intrigue fait bien peu de cas du tueur. Le récit se focalise avant tout sur le parcours de Florence Forrest, jeune fille rêvant d’intégrer un milieu exclusivement masculin (le surf), mais également désireuse de s’ouvrir à la sexualité. Une ambivalence littéralement mise en image puisque la jeune fille souffre de schyzophrénie. Un mal qui bien entendu apporte son lot de gags, et qui de manière fort pratique amènera le tueur à révéler son identité, permettant ainsi au film de se conclure en beauté. Comme quoi cela indique, mauvaise langue que je suis, que le scénario a été un minimum pensé.
Tout n’est pas à jeter dans ce film. Certains passages s’avèrent même assez réjouissants, comme ce duel chorégraphique autour d’un feu de camp. Quelques gags font mouche également, tellement énormes qu’ils provoquent un éclat de rire salutaire. Mais dans l’ensemble, Psycho Beach Party reste anecdotique, surfant sur le retour au premier plan du “slasher movie” tout en tentant de jouer sur la fibre nostalgique. On ne sent pas un réel intérêt de Robert Lee King pour ce qu’il filme. Ce dernier se contente de diriger vaille que vaille son casting télévisuel -les adeptes du petit écran peuvent s’amuser à énumérer le nombre d’acteurs qui ont tenu un rôle important dans une série passée ou à venir- en remplissant son quota de gags et de morts. Il devait déjà se croire en vacances.