Love & Sex – Valerie Breiman
Love & Sex. 2000Origine : Etats-Unis
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Comment faire le con en voulant suivre la carrière d’une actrice que vous appréciez : achetez le DVD d’un de ses films à pas cher, même si le film en question vous laisse a priori de marbre, et souffrez. Telle fut mon expérience pour ce Love & Sex avec Famke Janssen. Une tragique comédie romantique pour femmes de la génération Bridget Jones, qui se croient dans l’obligation de retranscrire leurs problèmes de cœur sur pellicule. Ici il s’agit de ceux de Valérie Breiman, ex journaliste qui réalise son premier film, Le personnage principal, Kate Welles (Famke Janssen) y est donc son alter ego, qui travaille dans une revue féminine à la con, où elle est sur le point de se faire licencier pour cause d’articles trop audacieux sur l’art de pratiquer les pipes. Mais une dernière chance lui est laissée : elle doit écrire pour le soir même un article plus proche de la politique de la maison, plus marrant, moins cru, moins cynique et plus « pétillant ». Ce sera l’occasion pour elle de revenir sur quelques une de ses aventures amoureuses, notamment la dernière en date avec un certain Adam Levy (Jon Favreau). Et ce sera aussi l’occasion pour la réalisatrice de placer les flashbacks qui constituent la quasi intégralité d’un film qui fait la part belle aux clichés romantiques en tous genres.
Et vas-y que j’ai des aventures, sont elles sans lendemain ? Et vas y que je rencontre l’homme de ma vie, et qu’il est rigolo, mais qu’à force on se lasse, mais que je le regrette, et que j’oublie en couchant avec un minet, bla bla bla… Que dire sur cette chose ? Il y a de la tendresse, navrante, avec des répliques pleines de private jokes sentimentales héritées du navrant Ghost, il y a de la grosse émotion avec des larmes (en gros l’héroïne fait une fausse couche à peine 5 minutes après s’être déclarée enceinte… bonjour les ellipses), il y a du gros rire grâce à la personnalité franche du collier de Monsieur et à la superficialité du minet de passage, il y a des questionnements existentiels pour savoir si oui ou non Madame est faite pour la vie de couple, il y a les tentatives pour se rendre réciproquement jaloux… En clair, il n’y a rien. Là où certains peuvent y voir quelque chose de « rafraichissant » (comme Télé K7, cité au dos de la jaquette DVD), je n’y vois que consternante et plate niaiserie. On pourra avancer que je ne fais pas parti du public de ménagère visé, et que les problèmes évoqués ici concernent beaucoup de monde. Peut-être bien. N’empêche que le problème des chaussettes qui prennent la couleur de la semelle des chaussures est tout aussi épineux et tout aussi rependu, mais que je n’en ferai pas un film pour autant !
Bon, après, reconnaissons que les acteurs ne sont pas forcément mauvais, et que Famke Janssen est toujours aussi atractive. Mais tout de même, ce n’est pas suffisant pour éviter la débacle. Pire : le temps d’une courte scène de genre comique « megalol » (c’est à dire de l’humour lourd, trop lourd), il faut supporter l’intolérable David Schwimmer, de la piteuse série Friends ! C’est dire s’il me fut très difficile d’aller jusqu’au bout de ce Love & Sex, Famke Janssen ou pas…