Les Lois de l’attraction – Roger Avary
The Rules of attraction. 2002Origine : Etats-Unis / Allemagne
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J’ai bien aimé le film. J’ai pas pris connaissance de tout ce qu’on reproche à cette œuvre, mais en gros, la vulgarité, l’ “insipidité”, et pour les plus tranchants, le décalage par rapport au livre de BEE (Bret Easton Ellis). C’est vrai que c’est vulgaire, et globalement trash ( “bizarrement”, c’est la fameuse scène du suicide qui choque le plus…), mais c’est un style. C’est une nouvelle forme de romantisme, enfin pas si nouvelle, puisqu’on trouve déjà un peu dans l’original (le livre, hein) cette idée de fatalisme sentimental ou d’absurdité comportementale qui inspire les personnages et leurs actions. Mais au delà de ce simulacre de réflexion sur le fond du film, il faut bien dire que sur la forme, c’est un film facile. On reprend le procédé de narration déconstruite à la Pulp Fiction ou même Reservoir Dogs (qui a parlé d’ “inspiration tarantinesque”?) pour ne citer que les deux qui me viennent à l’esprit – et oh surprise, on se rend compte que le scénariste autoproclamé (c’est vrai, il n’y a pas de honte) du premier cité n’est autre que le réalisateur du film ici présent. On met une bande originale bien rock’n roll, parfois 80’s, souvent judicieuse (magnifique emploi du “Can’t live without you”), on fait des plans un peu folichons de temps en temps (le recoupage de l’écran partagé, sympa, mais pas non plus inoubliable). On prend des acteurs plus ou moins doués (moi, je n’ai pas eu de mal à mettre le visage de Van Der Beek sur le Sean Bateman du livre), et surtout, on se démerde pour faire rentrer un roman écrit en 1985 dans le monde des années 2000 – avec pas mal de brio, j’ai trouvé. On secoue, on rajoute quelques répliques qui deviennent soit cultes, soit lassantes, par redondance, et on balance ça avec un interdit de précaution. Et on prie pour que ca marche.
En fin de compte, tout dépend du spectateur – ok, pas très pertinent, ce que je viens d’écrire. Mais c’est vraiment un film qui dépend de l’état d’esprit qu’on a quand on entre dans la salle (ok,ok, attendez la suite). Il y’en a qui se sont barrés de la salle à certains moments. D’autres qui se sont marrés tout le long (enfin, ils avaient l’air un peu débile, sans vouloir être présomptueux…), surtout quand c’était PAS marrant…
Parce que sous ses airs d’American Pie aux amphéts, c’est un film sérieux, c’est clair. Ça fait réfléchir, ne serait ce que se poser des questions “métaphysiques” du genre : “comment être aussi dénué de conscience et avoir de tels mœurs ?” “mais pourquoi,moi, à ma fac, ça baise pas dans tous les sens ?” et “est-ce que c’est de la science fiction ?”
Bon c’est tout, j’ai du boulot, merci de m’avoir lu, si vous l’avez fait, et tant pis pour les autres !