L’Honneur du dragon – Prachya Pinkaew
Tom Yum Goong. 2005Origine : Thaïlande
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On connaissait Ong Bak et son pitch digne d’une production Besson, ici on ne change rien, les deux éléphants de Tony Jaa sont enlevés par des trafiquants d’animaux rares, à partir de là ce dernier n’aura qu’une idée en tête, partir à leur recherche en Australie et péter la tête de tout ceux qui se mettront en travers de son chemin.
Bien sûr tout le monde joue mal, les méchants sont méchants et tout est assez prévisible, la réalisation laisse à désirer dans le premier tiers du film, même pour les combats, et le montage semble avoir été fait par un pote de Jean Marie Poiré.
Mais de façon assez incompréhensible, passé un certain stade du film tout s’améliore, comme si toutes ces conneries scénaristiques étaient secondaires pour Prachya Pinkaew face à ce qui fait l’essentiel du film : la baston.
Ici on joue en première catégorie et on sent comme une volonté non pas d’écorner les combats cinématographiques passés à la postérité (Bruce Lee en première cible) mais de les faire passer pour de gentilles distractions.
On relèvera en premier l’absence de ces séquences multi angles qui n’arrangeaient pas Ong Bak, et au contraire la présence d’un plan-séquence ahurissant long de 7 ou 8 minutes dans lequel on suit ce cher Tony visiblement en rogne dans l’ascension d’un long escalier circulaire. Dans cette séquence, pas de triche, les mecs volent dans le vide, mangent du genou ou des murs mais ils l’avaient bien cherché aussi, ils faisaient rien que manger des animaux en voie de disparition et asservir de pauvres et faibles femmes pour combler les désirs des clients qui, repus, ne disent pas non à une petite turlutte. Cette séquence est bien la réponse de Prachya Pinkaew aux commentaires sarcastiques sur la réalisation du film précédent.
Pour le reste, c’est moins admirable mais on est là pour les combats et ça ne manque pas: contre un pratiquant de capoeira acrobatique dans un temple en feu et inondé (en même temps oui c’est rare mais ça arrive), contre 3 ou 4 énormes catcheurs capables de projeter des éléphanteaux au travers d’une vitre (ce qui énervera pas mal ce cher Tony) ou compter des dizaines d’hommes de mains.
Impossible d’oublier cette séquence de plusieurs minutes ou tout le monde se fait péter les bras et les jambes par un Tony Jaa ultra furax, laissant des dizaines de corps se tordant de douleur (Steve “fatty” Seagal peut en prendre de la graine, le rendement est ici bien supérieur, l’école asiatique sans doute).
Même chose pour le combat contre les catcheurs qui se font entamer la tête à coups d’ossements d’éléphants.
En bref, une réalisation pas terrible voire mauvaise la plupart du temps (hormis un plan séquence qu’il faut voir pour le croire), un scénario tellement clichesque qu’il en est drôle, mais de la baston mes enfants comme jamais. Indispensable pour les amateurs. Protège-dents recommandé.