L’Étrangleur de Boston – Richard Fleischer
The Boston Strangler. 1969Origine : États-Unis
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Le 16 juin 1962 à Boston, une femme âgée est retrouvée morte étranglée à son domicile. Le mystère entourant ce meurtre reste entier. Malgré les tentatives désespérées de la police pour mettre en garde la population féminine de Boston, d’autres femmes sont retrouvées mortes dans les mêmes conditions. Et cela jusqu’en janvier 1964 et l’arrestation, en apparence anodine, d’un plombier dénommé Albert DeSalvo.
Pour nous conter l’histoire de DeSalvo, Richard Fleischer a choisi de divisé son film en deux parties distinctes.
La première s’attache à nous montrer l’enquête policière sans nous épargner ses divers tâtonnements et ses difficultés à endiguer ces meurtres. Son inefficacité est telle, qu’elle se résout à faire appel aux services d’un voyant. En vain.
Le tueur n’acquiert un visage qu’au bout d’une heure de métrage. Celui-ci est interprété avec beaucoup d’intensité par Tony Curtis, bien loin de ses rôles de séducteur. On partage ainsi sa vie familiale et ses derniers crimes, comprenant mieux les difficultés éprouvés par les forces de l’ordre pour l’épingler.
Les scènes d’interrogatoire confrontant Tony Curtis à Henry Fonda, chargé de la section d’enquête, sont savamment orchestrés et jettent un trouble sur notre perception des événements. Car Albert DeSalvo est schyzophrène et n’a pas du tout conscience des atrocités commises. Le dilemme de la justice, et du personnage incarné par Henry Fonda, est de lui faire prendre conscience de sa face sombre quitte à le perturber de façon irrémédiable.
Célébré pour l’utilisation parfaitement maîtrisé du split-screen, L’Étrangleur de Boston est un formidable film policier dominé par un duo d’acteur au sommet de leur forme.
Quelques années plus tard, Richard Fleischer récidivera dans le portrait d’un assassin avec L’Étrangleur de Rillington Place, à la réputation tout aussi fameuse.