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Blood Diamond – Edward Zwick

bloodiamond

Blood Diamond. 2006.

Origine : États-Unis 
Genre : Aventure politique 
Réalisation : Edward Zwick 
Avec : Leonard DiCaprio, Djimon Hounsou, Jennifer Connelly, Kagiso Kuypers…

Blood Diamond est un film très intéressant, et j’ai même envie de rajouter qu’il est important. L’histoire se déroule en Sierra Leone, en Afrique de l’Ouest. Elle relate le conflit qui opposa le gouvernement et les rebelles à la fin du 20ème siècle. C’est la lutte du pouvoir et du contrôle des mines de diamants. Au milieu de tout cela, un trafiquant d’armes et de diamants (Leonardo DiCaprio), une journaliste (Jennifer Connely) et un homme victime de la guerre (Djimon Hounsou) comme ces milliers de Sierra Léonais. C’est pour le premier la quête d’un diamant énorme qui lui offrira la possibilité de quitter l’Afrique, pour la seconde la recherche d’un scoop sur le trafique de diamants, et pour le dernier, la recherche de sa famille.

Il n’est pas vraiment nécessaire de parler ici de la trame du film, pas qu’elle soit mauvaise, au contraire, mais l’intérêt de cette critique, est, me semble-t-il, d’exposer ce que le film nous dit.

Je suis en premier lieu étonné qu’on puisse reprocher à ce film d’être trop violent comme j’ai pu le lire plusieurs fois. Je ne sais pas, quand on parle d’un conflit qui fait des milliers et des milliers de morts, qui raconte comment la violence fait partie du quotidien de ces populations, comment la violence n’est plus que la seule façon de communiquer dans ces pays en conflit, franchement, non, je ne trouve pas ce film trop violent, il montre une réalité, on ne peut pas lui reprocher ça ! Merde, c’est une guerre fratricide dont il est question, d’un film qui raconte un conflit bien précis qui ressemble à tous les conflits africains depuis plus de 20 ans ! Non, ce film n’est pas trop violent, le film est vrai, et encore, il doit être bien plus soft que la réalité.

En ce qui concerne le déroulement du récit, je ne me suis pas ennuyé, l’histoire suit son cours, il y a tellement de choses à raconter qu’il faut bien mettre les choses en place, c’est normal, de plus, les tenants et aboutissants sont assez complexes (bien que sans doute simplifiés), et n’étant pas expert des trafiques d’armes ou de diamants, je trouve ça bien qu’on prenne le temps de m’expliquer la chose. Ainsi, on a un film qui frise avec le documentaire mais qui reste très spectaculaire, c’est aussi un film d’aventure, mais surtout ça reste un film très engagé. Engagé parce qu’il dénonce les dérives des grands diamantaires, et par extension des trafiquants d’armes qui font durer la guerre dans le but de gagner plus d’argent. Les armes sont payées avec les diamants, et avec le conflit en place, les diamants sont forcément moins chers. On découvre alors tout un système qui remonte jusqu’à l’Afrique du Sud où des sortes de mercenaires sont employés par les gouvernements pour combattre les rebelles, ces mêmes mercenaires qui vendent les armes à l’armée du gouvernement. Complexe.

Et puis, évidemment, on tombe parfois dans le cliché. La scène où Connelly prend des photos de la misère, de ces réfugiés enfermés dans des camps. C’est cliché mais jamais caricatural. Il faut le dire très simplement, ce genre de scènes existent ! Dans le film, le réalisateur ne grossit jamais la réalité, n’appuie jamais sur les sentiments, il montre sans juger. Il montre une journaliste, tout bêtement, prendre des photos de choses qui nous dépassent complètement. Et puis il y a cette scène très forte où les journalistes se ruent sur des cadavres après l’attaque d’un camion. C’est très symptomatique de cette attitude à chercher quelque chose qui puisse choquer, pour interpeller, pour avoir un scoop, que sais-je ? Mais ce n’est pas caricatural, c’est plutôt cliché, mais le cliché, c’est quelque chose qui existe, il faut aussi en parler, ce n’est pas forcément péjoratif comme terme d’ailleurs.

En ce qui concerne la fin que certains trouvent trop manichéenne, je crois que le film s’appuie sur des faits réels (et même si ce n’est pas le cas ce n’est pas grave), alors il me semble que le réalisateur a voulu aller jusqu’au bout de son histoire, montrer que malgré tout, il peut y avoir une justice, et que l’information (via les journalistes) peut avoir son utilité.

J’ai trouvé ce film très juste, il montre une réalité difficile à assumer pour nous sans doute, difficile à comprendre, et peut-être difficile à admettre. Djimon Hounsou est parfait, vraiment, il représente à lui seul toute la détresse des Africains qui ne comprennent plus pourquoi ils en sont là et qui sont les réels coupables. Car on ne sait plus qui est responsable de tout cela. L’Histoire ? Le passé ? Les anciens pays colonisateurs ? Les nouveaux colonisateurs économiques, ou tout simplement certains des Africains eux-mêmes qui cherchent à profiter de l’instabilité économique et politique pour avoir leur part du gâteau ? C’est sans doute un peu de tout cela. Mais il est certain que dans ces cas-là précis où nous, les occidentaux, nous venons profiter des richesses de l’Afrique, que nous avons une énorme part de responsabilité. Mais il semblerait qu’on s’en contrefoute, c’est désolant.

Oui, c’est un film très juste il me semble, que j’ai mille fois préféré à Lord of War qui pour l’occasion m’avait bien gonflé avec sa dose de cynisme mal placée, je préfère une fin qui dit que les choses peuvent changer, qu’une fin qui nous dit que de toute manière tout est fichu d’avance.

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