Atomik Circus, le retour de James Bataille – Didier & Thierry Poiraud
Ce film n’est rien sinon un pur produit original et complètement loufoque ! TF1 produit un film à 16 millions d’euros et s’en décharge. Lorsque les producteurs voient le résultat, ils se voient perdre leurs sous, se retirent du projet et laissent les autres se démerder…
On peut le dire sans crainte, Atomik Circus est un film atypique. Le film se met en route, une voix off nous présente le lieu principal de l’action. Un bled paumé marécageux, pourri, horrible, personne ne pourrait vivre ici, sauf quelques pouilleux. L’univers présenté est totalement assumé. Les auteurs nous plongent dans un monde très particulier, un monde imaginaire, un monde irréel, illogique, peu importe, on accepte, et on déguste. Car c’est ça la force de ce film. Son univers et ses personnages!
Le casting est exceptionnel : Benoît Poelvoorde, Vanessa Paradis, Jean-Pierre Marielle, Jason Flemyng, entre autres… Et des seconds rôles taillés au couteau. Les personnages sont tarés, tous avec un brin de folie, tous vivants dans ce lieu à part, dans lequel ils se sentent bien, ils ne connaissent que ça, tant mieux.
Mais c’est sans doute tout ce qu’il y a de bien dans ce film, les décors, son univers, et sa galerie de personnages interprétés par des acteurs formidables.
Alors on se dit, on va bien finir par rire ? Oui, on rigole, quelques bonnes vannes lancées par Poelvoorde qui sauve le film par son potentiel comique hors norme, Vanessa Paradis est jolie, elle chante… Faut aimer… Jean-Pierre Marielle joue le père de Vanessa Paradis, encore une fois, il est à la hauteur, il joue le chef de la ville, l’homme respecté, mais c’est un idiot qui se croit intelligent. Alors ça fait parti du décors, tout est décalé, mais à force… Parce qu’à force de décalage, on est décalé et on se perd dans cette multitude de bêtises et puis l’histoire n’avance pas… Qu’est-ce que c’est long à démarrer ! Très très long ! Et lorsque enfin ça s’amorce, les réalisateurs perdent totalement le fil et on se retrouve à vivre une scène de massacre complètement gâchée par une caméra et un jeu de lumière exécrable ! Certes, c’est fait exprès, mais c’est lourd et très mal vu !
Alors on pourra rire du personnage d’Allan Chiasse joué par Poelvoorde qui ne pense qu’à baiser, on pourra rire du chien qui vole, gag qui fait mouche dans la bande annonce, sans doute le plus drôle du film. Donc on ne rit pas aux éclats (mais ce n’était peut-être pas le but du film), et on s’ennuie… Car quitte à vouloir être fous, autant l’être jusqu’au bout ! On reste sur notre faim, de bonnes idées, de très bonnes idées, mais tellement mal exploitées ! Avec un univers et des personnages aussi riches, on aurait pu espérer mieux ! On aurait pu espérer une meilleure maîtrise du scénario, l’histoire s’enlise, il y a des longueurs, on attend, mais on attend quoi ? On n’en sait rien, on ne sait même pas où on va ! C’est bien de créer un univers original, mais encore faut-il savoir quoi en faire ! Le sentiment après projection ? Un certain laxisme ! On veut délirer ? Délirons ! Mais à fond ! Ce film avait le potentiel pour devenir culte ! Il sera rangé avec d’autres séries B, sans intérêt particulier, puisqu’il ne finit même pas par divertir.
Alors on pourra toujours dire que le film s’assume, qu’il est fier de ce qu’il est, mais le film s’assoit sur lui-même et ne nous montre pas son potentiel… Et ça c’est frustrant !
Pour conclure, un film sale, pas toujours bien maîtrisé dans sa réalisation, et très mal exploité dans son scénario, mais un film sauvé de justesse par son univers déjanté et ses personnages singuliers !