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Y le dernier homme, t. 10 : Trajets d’Y – Vaughan et Guerra

Y, the last man.
Tome 10 : Trajets d’Y. 2010

Origine : Etats-Unis
Dessins : Pia Guerra
Scénario : Brian K. Vaughan
Editeur : Panini Comics

Y : le dernier homme est un comic (une bande dessinée américaine) d’une qualité rare. Sa première qualité, c’est qu’elle se termine. Dix tomes, ni plus ni moins. A vrai dire, les auteurs auraient très bien pu se lancer dans une série sans fin. Le sujet est vaste et permettrait de découvrir encore et encore cet univers. Mais les auteurs ont su avoir l’intelligence de s’arrêter avant de tourner en rond. Du coup, bien que frustrés d’arriver au bout de cette aventure, les lecteurs auront au moins le plaisir de se dire qu’ils n’ont pas été pris pour des cons.
Mais faisons un petit point sur l’histoire. Tout a commencé le jour où tous les hommes sont morts. Tous ? Non, un mâle a survécu. Cet homme, c’est Yorick, un jeune homme accompagné d’un capucin (mâle) appelé Esperluette. Dernier homme sur terre, il devient traqué par certaines femmes qui veulent se débarrasser du dernier représentant de la race masculine. Mais dans cette épreuve, il ne sera pas seul. L’agent 355, une jolie noire férue d’arts martiaux va s’occuper de le tenir en vie.
Il ne m’appartient pas d’en dire davantage. L’intérêt n’est pas que la survie d’un petit groupe. Les auteurs se servent de leur série post-apocalyptique pour critiquer notre société actuelle. En effet, imaginez un monde où du jour au lendemain, il n’y aurait plus d’hommes. Réfléchissez. Regardez les statistiques. Quels métiers font en majorité les hommes? Alors vous aurez des Etats complètement déroutés. Vous n’aurez plus d’électricité. Et que dire des ressources alimentaires? Tout cela, et bien plus encore, les auteurs nous le montrent. Mais ils ne se contentent pas de ça. Ils montrent les dérives idéologiques et religieuses de nos sociétés. Comment les hommes et les femmes (et là plus particulièrement les femmes) s’enferment dans des croyances stupides. Dieu a choisi de détruire tous les hommes. Les femmes l’acceptent. Bien sûr, ils ont la lucidité d’adapter leur discours. Il ne s’agit pas de dire que les femmes sont naïves, mais que notre société dans l’ensemble l’est.
Et ça ne s’arrête pas là. On notera que l’armée israélienne devient de fait, la plus puissante au monde, puisque beaucoup de femmes la garnissent. Et puis, s’il n’y a plus d’hommes, n’y aura-t-il plus de guerres pour autant? Les auteurs font le choix de dire et de démontrer que les femmes ne sont pas plus pacifiques que les hommes. Que les attentats et les guerres stupides ne s’arrêteront pas pour autant. Pourquoi les hommes seraient-ils les seuls à prendre des décisions idiotes?
Ainsi, les femmes jouent un rôle prépondérant dans cette série. L’intelligence des auteurs est d’être équilibrés dans leur critique. Certes c’est accusateur, mais ce n’est pas engagé. Il ne s’agit pas de faire du féminisme ou du “masculisme” (ce mot n’existe pas je sais…), il s’agit juste de faire un constat. Notre société est sexiste.
De plus, certaines questions sont soulevées. Celles par exemple de la sexualité. Du coup, le choix est de se référer à la sexualité des femmes et des hommes dans les prisons. En présence d’un seul sexe, est-ce que finalement, assez naturellement, ou pour combler un besoin sexuel, ou peut-être un modèle de société (celui du vivre à deux), les personnes du même genre ne finissent pas par se rapprocher ? La question est intéressante d’ailleurs. Car on ne va pas simplement faire le constat que toutes les femmes vont devenir lesbiennes du jour au lendemain, non, on va juste constater que certaines vont faire le choix de vivre en couple.

Concernant ce dernier tome, voilà quelque chose de plutôt bien ficelé. Yorick doit retourner à Paris pour retrouver Beth, sa petite amie à qui il n’a plus parlé depuis le fléau (la mort de tous les hommes), c’est à dire plus de 4 ans. Bien sûr, ça ne sera pas si simple car une troupe de l’armée israélienne l’y attend. Doit-il être tué ou envoyé en Israël pour refaire vivre la nation juive ?
Mais de nombreux rebondissements vont bien sûr ponctuer le récit…
Reste que pour ceux qui ont apprécié se plonger dans cette série, une certaine scène risque de vous tirer quelques larmes des yeux. Je n’en dirai pas plus.
En attendant, pour les fans, il reste à regarder de plus près le projet de film qui se prépare, ça permettra de revivre l’aventure! Sinon, autant tout relire, drames, rires, aventures sont au programme. Bref, une grande BD !

 

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