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Masters of Horror 1-13 : La Maison des sévices – Takashi Miike

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Masters of Horror. Saison 1, épisode 13
Imprint. 2006

Origine : États-Unis / Japon 
Genre : Horreur 
Réalisation : Takashi Miike 
Avec : Youki Kudoh, Billy Drago, Michie Itô, Toshie Negishi…

Un américain part dans un bordel japonais situé sur une île maléfique où, croit-il, sa promise a été enfermée alors qu’elle attendait qu’il revienne la chercher pour l’emmener avec lui en Amérique. Là, une prostituée défigurée avec laquelle il doit passer la nuit l’informe du décès de sa belle dans des circonstances assez atroces qu’elle lui racontera en détail. Reste à savoir si ce qu’elle raconte est bien la vérité…

Takashi Miike fut un peu l’invité surprise de la première saison des Masters of Horror. Non pas que le bonhomme ne soit pas doué, surtout par rapport aux intrus que sont Mick Garris, William Malone ou Lucky McKee, mais bien parce qu’on imaginait mal le fantasque japonais travailler chez lui, au Japon, sur un téléfilm américain destiné à une anthologie essentiellement réalisée à Vancouver, aussi peu assujettie à la censure soit-elle. De fait, son Imprint est radicalement différent des autres épisodes de la saison et se teinte d’une forte dose de théâtralité que l’on ne retrouve guère qu’en Asie, et plus particulièrement chez un Miike qui a toujours été un adepte des exagérations en tout genre.

Tout dans son film transpire le jusqu’au-boutisme. Le scénario, déjà, qui part d’une intrigue à première vue classique pour bifurquer vers la moitié du film dans des orientations assez étranges, qui à vrai dire peuvent paraître soit ridicules, soit géniales, mais qui en tout cas précipitent un retournement de situation radical où tout ce que le spectateur croyait acquis s’effondre pour être remplacé par quelque chose de tellement gros, tellement exubérant et tellement peu conventionnel que l’on se prend à se demander si tout ceci ne relève pas finalement de la gratuité sans aucun sens, et si Miike n’utilise pas ses obsessions (la famille, la chair et les tabous qui y sont liés) uniquement dans un but visuel. Car Miike cherche clairement à créer quelque chose de très différent, très esthétisant, très viscéral et d’une certaine façon très poétique. Ses décors sont la plupart du temps éclairés de façon très étranges, dans les teintes noires, rouges ou vertes sur-saturées, rendant d’emblée impossible tout réalisme. Les acteurs surjouent atrocement (Billy Drago avant tout), leurs personnages sont tous sérieusement mentalement et physiquement atteints et l’histoire racontée par la prostituée se rapproche un peu d’un Women-In-Prison qui se déroulerait non seulement dans une atmosphère fantastique mais qui présenterait aussi des sévices bien plus cruels que ceux auxquels on est habitués à voir. Miike ne lésine pas sur l’horreur, et ses scènes de tortures sont très complaisantes, sans pour autant se départir de cette tonalité très théâtrale que le réalisateur s’est évertué à créer depuis de le début.

A la croisée des chemins entre le ridicule, le trash et le traitement auteurisant, La Maison des sévices est un téléfilm très étonnant, très spécial, qui garantit au moins à son spectateur un dépaysement visuel, narratif et thématique total. Le style de Miike est décidément très fascinant et place le spectateur dans une position de voyeur analyste assez inhabituelle. Prétentieux diront encore certaines mauvaises langues…

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