Tron – Steve Lisberger
Tron. 1982Origine : Etats-Unis / Taiwan
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Tron est une innovation. Sous ses allures extrêmement dépassées se profile tout le cinéma contemporain cyber à base d’action. Quelque part, les Matrix et consorts descendent tous du Tron de Disney. On peut donc dire que Tron est leur racine…
L’histoire nous raconte les aventures d’un hacker forcé d’entrer dans un système informatique pour libérer des données susceptibles d’être réutilisées dans la vraie vie pour se débarrasser du vilain patron d’une société au sein de laquelle le hacker en question travaillait.
Bien sûr l’essentiel du film se déroule à l’intérieur du système informatique. C’est une société à part entière. Une société se rapprochant de notre antiquité à nous, avec des jeux un peu semblables à ceux du cirque. C’est aussi une société dirigée par un dictateur, qui reçoit directement ses ordres d’un autre monde, celui de la réalité… En gros, on a ici un parallèle avec l’histoire de notre civilisation humaine. La société du système informatique est décrite dans le même contexte que l’humanité à l’époque romaine. Avec un monde supérieur, celui des Dieux. Sauf qu’ici les Dieux ne sont qu’un : le patron de la société qui contrôle le système informatique, qui l’a élaboré. Le dictateur à l’intérieur de la machine est comparable à l’Empereur. Et le petit peuple, la plèbe, et bien il reste le petit peuple. Quant au hacker, en provenance du monde supérieur qui vient s’immiscer et prêcher la bonne parole au sein de cette société, il fait tout simplement figure de Christ. Avec persécution et tout ce qui s’ensuit. La fin, Disney oblige, ne le verra cependant pas cloué en slip sur un bout de bois.
Voila pour mon interprétation intertextuelle si je puis dire, pour employer un mot qui fait bien et qui me donne un certain aspect sérieux que j’affectionne.
Sinon, derrière ceci (morale chrétienne assez gerbante, si ma compréhension du film est bonne), on a tout bonnement un film d’aventure science-fictionnel qui tente d’étaler sa technologie, avancée pour l’époque. Il y donc mélange entre société antique dans l’intrigue et technologie moderne dans le cadre. Enfin quand je dis technologie moderne, je dis bien pour l’époque, hein. Aujourd’hui, à une époque où Pac-Man est quelque peu passé de mode, il est assez difficile de se laisser convaincre par ces graphismes quasi “amstradiens”, au simplisme exubérant, ainsi que par ces costumes aux designs plutôt fantasques.
Bref, c’est très moche, il y a une idéologie douteuse… Et pourtant j’aime. Oui, j’aime bien Tron. J’éprouve une certaine fascination pour l’aspect archi démodé du film. Quant aux aventures, et bien elles restent assez prenantes (toujours peut-être à cause du cadre ambiant). Ce film fait penser à Flash Gordon avec davantage d’ambitions, toutes tournées en ridicule par la vingtaine d’années qui nous sépare de sa sortie. Tron en devient fascinant. Il n’inspire même pas le rire. C’est tellement étrange, tellement kitsch, qu’il est difficile de ne pas se laisser captiver. Bizarre.