La Famille Addams – Saison 1, épisodes 3, 4, 5
The Addams Family. 1964 – 1966Origine : Etats-Unis
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Episode 3 :
Tonton, pourquoi tu ris ? (Fester’s Punctured Romance)
Diffusion le 2 octobre 1964.
Réalisation : Sidney Landfield
Depuis quelques temps, l’oncle Fétide agit étrangement : il gâte les enfants et il vole les journaux. Gomez, qui s’est mis au yoga, en discute avec Morticia qui, elle, tricote des pulls à long col (pour un cousin croisé avec une girafe ?). En fait, le tonton bizarre et électrique s’est mis en tête de trouver l’âme sœur dans les colonnes des cœurs à prendre. Il se décide donc à envoyer une lettre, se fait tirer le portrait par Gomez et envoie son courrier, plein d’espoir… Dès le lendemain, il a une visite… Evidemment, cette fiancée propre sur elle n’est pas tout à fait celle qu’il attendait ni d’ailleurs une prétendante plus rapide que les autres, c’est juste une représentante en cosmétiques venue démarcher cette famille aux mœurs étranges…
Sympathique épisode que celui-ci, avec un couple Gomez/Morticia dont la complicité est totale (la preuve en est avec leur petit jeu d’excitation réciproque basée sur quelques mots en espagnol pour l’un et par l’énigmatique mot bubele pour l’autre), des enfants peu présents, un Oncle Fétide parfait en séducteur effrayé par la beauté simple et classique de celle qu’il croit sa promise. Les quiproquos s’enchainent durant la séquence de rencontre et culminent dans une proposition d’essai à 90 jours qui choquera les plus endurcis des Addams. Parsemé de touches d’humour récurrentes qui font mouche (la surprise des gens normaux devant la déco de la maison Addams et ses occupants), ce troisième opus très réussi permet aussi aux comédiens d’incarner encore un peu plus leurs personnages décalés et un peu fous.
Episode 4 :
Ça, c’est de la politique ! (Gomez, the politician)
Diffusion le 9 octobre 1964.
Réalisation : Jerry Hopper
De tous temps les Addams ont mené campagne en politique en misant systématiquement sur les mauvais chevaux. Cette fois encore, ils ont décidé d’en aider un que cela n’aidera pas : d’abord Quimby puis, rapidement, leur vieil « ami » Sam L. Hilliard, vu dans le premier épisode : On va tous à l’école. Au grand désespoir de celui-ci, il est impossible de faire changer d’avis Gomez et Morticia : ils le soutiendront, financièrement (car ils ont des sous, les Addams !) mais surtout en faisant campagne pour lui ! « Lurch plaidera sa cause et gagnera les voix des femmes ! », assure Morticia (pour rappel, Lurch est ce géant au physique de créature de Frankenstein, qui s’exprime essentiellement en grognements désabusés et sans jamais esquisser le moindre sourire). Et toute la famille s’y met : pancartes, distribution de billets de 3$, hymne électoral par Fétide au chant et Lurch au clavecin, tous se joignent à Gomez pour faire gagner Hilliard qui n’en demandait pas tant.
Épisode plus nonchalant que les précédents, celui-ci n’est pour autant pas désagréable. Un peu mou au démarrage, il trouve son rythme de croisière lorsqu’Hilliard arrive chez les Addams, courtoisement mais fermement « invité » par Lurch à venir les rencontrer dans leur manoir désolé. Déchapeauté par le même Lurch, effrayé par la Chose, cette main qui sort de l’une ou l’autre boite pour distribuer le courrier ou, comme ici, tendre le téléphone, déboussolé en découvrant les pancartes électorales confectionnées par ses nouveaux militants, c’est résigné et abattu qu’il ne peut qu’écouter Gomez et Morticia lui présenter les grandes lignes de leur stratégie. Bien évidemment, tout se passera pour le mieux pour… les Addams qui, fidèles à la tradition familiale, se révèleront ne pas être des faiseurs de rois mais bel et bien des fossoyeurs de politiciens, ce qui semble les satisfaire au plus haut point.
Episode 5 :
L’arbre de la famille Addams (The Addams Family Tree)
Diffusion le 16 octobre 1964.
Réalisation : Jerry Hopper
Les enfants Addams sont invités à l’anniversaire d’un de leurs petits voisins, Harold Pomeroy. Bien entendu, ils lui ont préparé un cadeau tout à fait de leur âge : une tarentule. Et Gomez et Morticia Addams leurs font les recommandations d’usage, comme de ne pas se sentir supérieurs aux autres parce qu’ils ont une demeure magnifique (une ruine lugubre), une voiture superbe avec chauffeur (un vieux tacot conduit par Lurch, un clone de Frankenstein) et un train de vie qui en fait des privilégiés. Tandis que les enfants sont partis, Gomez et Morticia badinent amoureusement puis régalent leurs piranhas d’un cuissot vite terminé. Et c’est à ce moment-là que les enfants, Pugsley et Wednesday reviennent… La fête a tourné court…
Comme toujours, l’humour vient du décalage entre la normalité dans laquelle est persuadée de vivre la famille Addams, soudée, unie mais totalement branque, et celle qui régit effectivement la vie en société. Cet anniversaire raté est l’occasion d’introduire encore une fois chez les Addams des personnes absolument normales et de les confronter à une réalité pour le moins étrange. Monsieur Pomeroy, qui vient chercher des excuses pour son fils Harold, se retrouve donc au sein du clan Addams et découvre peu à peu un univers inquiétant : du trophée espadon tenant dans sa gueule une jambe de plongeur (jambe qui a d’ailleurs changé par rapport à d’autres épisodes !), à Bruno, la peau d’ours blanc qui grogne quand on lui marche dessus, sans oublier l’animal domestique des Addams qui porte le doux nom de Kitty mais qui est un lion !
Choc des cultures entre des Addams persuadés d’être dans le vrai et le juste et des Pomeroy affairistes mais typiquement dans la norme américaine. Mais rapprochement involontaire à l’occasion d’une recherche généalogique qui révèlera des tares dans les deux familles, honteusement cachées chez les uns, tendrement évoquées chez les autres. Business is business, Pomeroy voit aussi chez les Addams l’occasion de se faire un peu d’argent en leur rachetant un terrain sans valeur mais dont le sous-sol pourrait contenir du pétrole ! Ce brave homme « livre » alors son fils aux enfants Addams, se montrant lui-même finalement bien moins humain et paternel que Gomez ! Bel épisode, une fois encore donc, sympathique de bout en bout avec notamment une belle scène pour l’oncle Fétide sur la meilleure façon d’occire un adversaire : en lui tirant dans le dos !