L’Empreinte de la mort – Philippe Martinez
Wake of death. 2003Origine : France / Afrique du sud / États-Unis / Allemagne
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Ancien mafieux marseillais, Ben Archer décide de se ranger et de retourner auprès de sa famille à Los Angeles… Suite au meurtre violent de sa femme par l’impitoyable caïd des triades chinoises, il décide de faire justice lui-même et de sauver son fils retenu en otage…
Ce film constitue une excellente surprise, surtout pour un Van Damme ! Inutile de dire que nous sommes très loin des Bloodsports, Cyborg et autres films d’actions répétitifs et crétins. On s’approche plutôt ici d’un thriller d’action, très noir et relativement violent. L’intrigue, simple et directe, évoque tous ces films d’autodéfense qui prônaient une justice violente et expéditive dans les années 70 et 80 aux États Unis. Ainsi on suivra un Van Damme brisé par la mort de sa femme, et prêt à tout pour aller au bout de sa croisade punitive. Si le film peut paraître un peu manichéen, on sera vite surpris de constater que le film est très brutal et souvent immoral, notre héros n’hésitant pas à torturer ou exécuter sommairement ses victimes. Le film assume pleinement son coté immoral et s’il ne verse pas dans le déluge de violence gratuite, on a quand même droit à de beaux moments de brutalité, notamment cette impressionnante scène de torture à la perceuse !
Le coté action est quand même présent, n’oublions pas qu’il s’agit d’un Van Damme, avec quelques combats et de belles courses poursuites. Cependant le film est loin d’être basé la dessus, et si cascades et combats sont bien entendu au rendez-vous, ils se font quand même relativement rare. En outre le rythme du film est plus posé et plus lent que les autres Van Damme.
Mais bien loin de plomber le film, cela permet à notre karatéka belge de mettre en avant des qualités d’acteurs qu’on n’avait pas forcément remarqué lors de ses précédents films (hormis peut-être dans le très bon Replicant, qui se situe un peu dans la même veine que L’Empreinte de la mort). Van Damme se révèle donc bluffant dans ce rôle d’homme brisé, démoli. Il faut vraiment le voir avec ses joues creusées, ses yeux mouillés de larmes et son regard déterminé. C’est un Van Damme vieilli, qui doute, qui est humain. Et le jeu tout en sobriété de l’acteur se révèle très efficace et réaliste. Enfin si on saluera le travail du directeur de la photo, qui joue sur les éclairages et les zones d’ombres pour créer un Los Angeles nocturne très sombre et inquiétant, on pourra regretter au contraire une réalisation souvent trop stylisée. Les scènes d’actions sont surdécoupées et souvent peu compréhensibles. Une réalisation plus classique et visant à l’efficacité avant tout aurait été bienvenue.
Mais malgré ce point négatif, le film reste regardable, et il s’agit assurément d’un des meilleurs Van Damme !