Gwendoline – Just Jaeckin
Gwendoline. 1984Origine : France
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Fort du succès de son premier film, le célébrissime Emmanuelle qui restera quand même plus de vingt ans à l’affiche, Just Jaeckin œuvrera durant toute sa carrière de cinéaste dans le genre ô combien méprisé et dédaigné du cinéma érotique. Et même si son talent de cinéaste de genre n’est pas pour moi d’un éclat incroyable (le traitement dramatico-petit-bourgeois de ses films ayant tendance à me faire un peu bailler), il est important de souligner combien ce monsieur s’est créé une filmographie certes courte, certes inégale, mais d’une cohérence et d’une honnêteté indéniable.
C’est ainsi qu’après avoir traité de différentes facettes de la sexualité au travers de ses films (le sadomasochisme avec Histoire d’O ou encore les maisons closes avec Madame Claude), Just Jaeckin entame la dernière étape de son exploration avec Gwendoline, son 8ème et ultime film.
Très librement inspiré de la bande dessinée américaine Sweet Gwendoline de John Willie, une œuvre datant des années 40/50 (!) dans laquelle une jolie blonde un peu naïve évolue dans un univers d’aventures sulfureuses à base de fétichisme, de bondage et de domination, Gwendoline devient un film d’aventures narrant les péripéties d’une jeune femme (la jolie Tawny Kitaen) à la recherche de son père disparu en Chine. Aidée par sa suivante Beth (Zabou) et par un jeune marin du nom de Willard (Brent Huff) rencontré sur place, elle va découvrir une civilisation autonome d’amazones…
Sous ce pitch de série B d’aventures se cache en fait un joyeux bordel bis et mal fichu de partout avec, au menu, un sosie foireux de Bruce Lee (il faut bien montrer que ça se passe en Chine !), un père disparu dans une chasse aux papillons, des cannibales, des amazones en strings de cuir, du désert (le Yek-Yek), un temple caché, des oreilles arrachées, des machines de tortures fortement estampillées SM, un savant fou, des diamants… et plein d’autres bonnes choses comme Zabou topless et Bernadette Lafont en méchante reine amazone ! Gwendoline n’est donc absolument pas le trip érotique qu’aurait mérité une adaptation de l’œuvre originale mais juste un film d’aventures bis et sexy qui, avec dix centimètres de recul, s’avère quand même génialement nanardesque ! Pierre Bachelet, qui avait déjà signé le thème musical du premier film de Just Jaeckin, réitère ici avec le thème de “Quand on aura vingt ans, en l’an 2001” pour le dernier métrage de son ami, un métrage qui restera comme un ovni dans la filmographie de son auteur comme dans le paysage cinématographique français dans son ensemble…