Cinema Paradiso – Giuseppe Tornatore
Nuovo cinema Paradiso. 1988.Origine : Italie / France
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Réalisé par Giuseppe Tornatore, Cinema Paradiso s’avère être un film intimiste et un hommage vibrant au cinéma.
L’histoire se passe en Sicile. Salvatore dit Toto, est un enfant d’un petit village sicilien. Il aide le prêtre dans ses offices et aime aller discuter avec Alfredo le projectionniste du Cinema Paradiso, l’unique salle du village. Pendant que le prêtre censure les films à projeter, le petit Toto observe Alfredo durant son travail. Une grande amitié naît entre les deux compères. Plus qu’une amitié, une vraie relation père/fils. Mais un incendie brûle le cinéma et Alfredo y perd la vue. Une nouvelle salle est alors construite et Toto, bien qu’encore enfant, devient le nouveau projectionniste.
La relation entre les deux personnages évolue toujours. Le temps passe et Toto devient un adolescent tombant amoureux et toujours passionné de cinéma au point de filmer des scènes de la vie.
Cinema Paradiso n’est pas qu’un film hommage au cinéma. C’est un film qui raconte l’histoire d’un petit village de Sicile rattaché au reste du monde grâce à son cinéma. On découvre ainsi l’ambiance de ces cinémas, les riches sur le balcon, le petit peuple en bas. Outre les films, c’est aussi les informations. Pour les habitants de ce village, c’est l’unique attraction. Mais c’est aussi leur seul lien avec le reste du monde, eux qui sont isolés sur leur Sicile séparée de l’Italie. Une Sicile qui n’évolue pas, une Sicile post-mussolinienne enfermée dans son conservatisme. C’est un film sur l’enfance, sur la nostalgie, sur l’espoir, sur la passion. Historiquement, il montre un univers de sociabilités, l’influence de l’Eglise, la réaction des spectateurs selon ce qu’ils voient à l’écran, bref un film magnifiquement documenté. Cinema Paradiso est bel et bien un film admirable. Pour tout fan de cinéma, c’est une oeuvre à voir et à disséquer.
Les acteurs sont en tous points formidables, Philippe Noiret est parfait dans ce rôle de projectionniste qui prend cet enfant sous son aile et qui se laisse guider par ce dernier lorsqu’il devient aveugle. Jacques Perrin joue Toto adulte et nous fait passer une émotion extraordinaire.
L’histoire, que l’on ne peut pas dévoiler sans gâcher le plaisir du spectateur, fait appel à de nombreux sentiments et arrive à tirer quelques larmes sans jamais tomber dans la mièvrerie débile. Bien au contraire, le ton est juste et tendre. C’est un très beau film, un film réussit, un film merveilleux qui connut un succès mérité et qui remporta de nombreux prix.
C’est un véritable coup de cœur qui semble connaître deux versions. J’ai vu la version courte et j’ai eu droit à un résumé oral de la version longue. Seule la fin semble changer et il semble que celle que j’ai vu est bien plus efficace et plus pertinente.
Bref, vous l’aurez compris, ce film est un petit bijoux qui mériterait de connaître une édition DVD plus travaillée (en même temps, c’est TF1 vidéo…).
Petit clin d’œil à Philippe Noiret qui a su, à travers deux films en Sicile (l’autre étant Le Facteur), m’émouvoir profondément, et il faut bien avouer que ce n’est pas facile.