CinémaHorreur

Christina’s House – Gavin Wilding

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Christina’s House. 2000.

Origine : Canada
Genre : Horreur allégée
Réalisation : Gavin Wilding
Avec : Allison Lange, Brendan Fehr, Brad Rowe, Lorne Stewart…

Christina (Allison Lange) ne se sent pas très à son aise dans sa nouvelle maison. Elle éprouve la curieuse sensation d’être épiée en permanence, ce qui ne serait guère étonnant puisqu’elle se balade souvent en petite tenue. Mais ni son père (John Savage), ni son petit frère ne corroborent ses impressions. Pourtant, il se passe bien quelque chose de louche dans le coin. Après la disparition d’une fillette, la découverte d’un cadavre non loin de la maison de Christina va attirer l’attention du shérif de la ville. Christina n’est pas folle, le mal(e) rôde.

Sur la seule foi du titre, on pourrait penser que le film de Gavin Wilding s’apparente au genre de la maison hantée, ce que contredit immédiatement la première scène, plutôt rigolote par ailleurs. Une fillette passe de maison en maison dans l’espoir de vendre ses petits gâteaux. Arrivée devant celle de Christina, elle n’a pas le temps d’annoncer le prix de ses produits que la personne qui lui a gentiment ouvert la porte l’embarque à l’intérieur, où elle la secoue dans tous les sens jusqu’à ce que son cou cède.
Cette entrée en matière pour le moins brutale n’empêche nullement le réalisateur de jouer sur les codes du genre. Pas un novice, il a déjà 5 films à son actif, Gavin Wilding aborde néanmoins pour la première fois le cinéma d’horreur. Il s’en donne donc à coeur joie pour mettre les nerfs de son personnage principal à l’épreuve. Christina entend régulièrement des bruits étranges, a l’impression que la lumière du grenier s’allume et s’éteint alors qu’il n’y a personne dans la maison, entre autres joyeusetés. Mais ce n’est là qu’une fausse piste parmi d’autres. Car Gavin Wilding tient absolument à induire son auditoire en erreur afin de lui réserver moult surprises. Ainsi, il va volontairement nous rendre suspect tour à tour le père de Christina, son petit ami Eddy, et Howie, le type chargé des réparations de la bâtisse.

Pour cause de folie avancée, la mère de Christina et de son frère est internée dans un hôpital psychiatrique. Et c’est pour se rapprocher d’elle que toute la famille a emménagé dans cette petite ville. Il incombe donc à Christina de reprendre le rôle laissé vacant par sa mère. Elle prend soin de son frère, s’occupe des repas, … Tant et si bien que le père aimerait bien qu’elle joue son rôle jusque dans son lit. Protecteur plus que de raison, il ne semble pas insensible aux formes avantageuses de sa fille. Pourtant, point d’inceste à l’horizon. Il ne s’agit là que d’une fausse piste de plus qui ne sera pas davantage approfondie. L’attitude équivoque du père ne sert qu’à semer le trouble dans l’esprit du spectateur. Mais alors qui a bien pu tuer la gamine du début ? Eddy, le petit ami qui a la fâcheuse habitude d’entrer chez les gens lorsqu’il n’y est pas invité ? Ou bien Howie, ce mystérieux personnage qui gravite en permanence autour de la maison ?

A force de manger à tout les râteliers, le film de Gavin Wilding finit par peser sur l’estomac, au point de nous désintéresser peu à peu du sort de Christina. A raison d’une fausse piste tous les quarts d’heure, Christina’s house ne parvient pas à poser une ambiance durable. C’est un film impersonnel dont le plan final nous laisse deviner ce qu’il aurait pu être avec davantage d’audace et moins de dispersion.

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