Benjamin Gates et le trésor des Templiers – John Turteltaub
National Treasure. 2004Origine : États-Unis
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Avec une production Bruckheimer, c’est toujours avec un peu de réticence qu’on s’avance vers ces films propres à consommer du pop corn. N’aimant pas le pop corn, je pouvais m’installer et penser au spectacle que Jerry Bruckheimer voulait nous faire avaler cette fois.
S’il y a bien une chose qu’on ne peut reprocher à ce producteur, c’est qu’il ne ment jamais sur son produit, il veut divertir, point à la ligne. Mais étant un rebelle dans l’âme, je ne vais pas à la ligne, et je continue cette critique. Effectivement, divertir, c’est tout à ton honneur Jerry, mais encore faut-il bien le faire ! Alors si beaucoup se sont extasiés devant Pirates des Caraïbes, que je trouve parfois assez long et mal rythmé, ce qu’on ne peut te reprocher Jerry, c’est de vouloir faire des films plutôt soignés.
Alors encore une fois, ce film, dont la réalisation a été offerte à Jon Turteltaub, l’homme qui réalisa le mythique Rasta Rocket, est plutôt du genre très classique… Chiant ? Qui a dit ça ? Soyons clair, ce film, aussi bien dans sa construction, que dans sa narration est tout ce qu’il y a plus de traditionnel, on veut toucher un public large, et on veut faire simple ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? D’autant que lorsque les choses se compliquent, dans les scènes d’action, eh bien on ne comprend plus rien ! On se perd dans ce dédale d’images agressant nos yeux d’un montage sans queue ni tête. Mouais, allons-y, le film commence, on nous présente le héros, Benjamin Gates, enfant, son grand père lui dévoile la légende du trésor des templiers, toute sa famille, depuis des générations étant à la recherche de ce trésor, lui, le petit Benjamin devenant grand et partant en quête, tel Indiana Jones, du trésor perdu.
Allant d’énigmes en énigmes, on se promène du pôle nord au centre de Washington, on se laisse trimbaler, parfois, on se prend même à rire, parce qu’il est pas bête le Jerry, il sait qu’il faut un faire-valoir à son héros ! Alors on prend un jeune, on lui fait dire des répliques décalées, et puis on sourit. Mouais bof.
Un film d’aventure donc. Alors évidemment, on pense à Indiana Jones, et donc, on est vite déçu ! La trilogie de Spielberg a de beaux jours devant elle !
Benjamin Gates, c’est un film d’aventure, nouvelle génération, le vingt et unième siècle, ça se passe de nos jours, et c’est chiant ! Oui, parce qu’il n’y a pas de déracinement ! Alors même si on nous fait entrer dans le capitole, même si on nous fait voler la déclaration d’indépendance, merde, il manque l’essentiel, ce qui fait le charme de toute bonne aventure : le dépaysement !
Et outre le dépaysement, ce film manque d’originalité ! Même si on passe un moment pas trop mauvais, parce que j’avais aussi avec moi un sachet de bonbons, j’adore les Dragibus, il faut avouer qu’un film construit sur le même rythme tout le temps, ça gonfle. Alors on discute, et on court. On rediscute et on recourt. Bref, dialogues puis action, non, ça manque de souffle, c’est dommage. D’autant plus dommage qu’il y a de bonnes idées ! En premier lieu, on peut s’amuser à récolter tous les détails historiques que l’on trouve dans le film, associés à des éléments de pure fiction, et ça, par contre, c’est réussi. La seconde bonne idée, c’est Diane Krüger ! Dieu qu’elle est belle ! Autre bonne idée, c’est l’utilisation d’acteurs en seconds rôles comme Sean Bean, Harvey Keitel et Jon Voight. Petit bémol à Nicolas Cage qui n’a pas l’efficacité qu’on a pu lui trouver dans d’autres films.
Finalement, à tout dire, si vous aimez le cinéma de Bruckheimer, allez le voir, vous passerez un bon moment, avec un gros sachet de pop corn ! Sinon gardez vos sous et offrez des fleurs à votre mère !