H.O.P.E., tome 1 : Deyann – Alain Janolle
H.O.P.E.
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Dessinateur des séries Babel et Nemesis, Alain Janolle tente de réaliser avec H.O.P.E. sa première série en tant que scénariste et dessinateur.
H.O.P.E. (pour Human Operation for Preservation and Evolution) nous plonge dans un monde post apocalyptique où les humains ont été massacrés deux cent ans plus tôt par les Drachs, des extra-terrestres venus exterminer toute vie humaine sur Terre. Ne pouvant lutter contre ces Drachs à la technologie bien plus évoluée que celle des terriens, des ruches (des complexes enterrés profondément dans la terre) ont été créées où des embryons humains sont stockés. Ces embryons sont gérés par des intelligences artificielles qui ne doivent les réveiller qu’une fois le danger parti de la planète. Ces intelligences artificielles veillent ainsi à leur bonne croissance, à leur éducation, etc… Sauf que les ruches ont repris vie alors que dehors, des sentinelles, laissées là par les Drachs, tuent et traquent tout être humain.
A partir de ce postulat, Janolle construit une histoire de survivants devant lutter contre des forces qui les dépassent. Ainsi, l’aventure commence alors que les premiers embryons réveillés sont déjà de jeunes adolescents qui ont pour lourde tâche de repeupler la Terre. Mais les sentinelles veillent à ce que cela n’arrive pas.
Nous découvrons ainsi une ruche remplis de jeunes gens qui n’ont pour seul modèle qu’une voix, une intelligence artificielle qui les guide, les conseille…
Il n’y a rien d’original à cette histoire. De toute façon, réussir à faire de l’original avec du post apocalyptique, faut s’accrocher ! Alors à défaut de l’être, original, Alain Janolle va tenter de faire quelque chose d’un peu différent. Ainsi, cette sorte de Sa Majesté des Mouches dans le futur avec des robots tueurs d’enfants ne réussit pas vraiment à poser l’intérêt premier d’une telle histoire, avoir de la compassion pour les protagonistes. Ainsi, un massacre d’enfants glisse sur nous comme une boule de curling sur de la glace. Même en frottant un peu, on s’en fout. La faute peut-être à une première tentative scénaristique qui montre le manque de maturité de son auteur. En revanche, là où il n’en manque pas, c’est que Janolle sait faire de la mise en scène, et plutôt bien même ! Du coup, avec une écriture un peu bancale, le dessinateur réussit à combler son inexpérience par un dessin très intuitif qui nous montre un monde post apocalyptique très crédible. Il suffit de regarder les plans des villes en décomposition pour en être convaincu.
Néanmoins, Janolle réussit intelligemment à poser les bases d’une série qui a tout pour être une belle réussite. Avec ce Tome 1, Janolle n’a pu éviter ce que le grand public attend d’une BD. C’est pourquoi il n’a pas pu prendre le temps de mettre en place son histoire. Elle aurait mérité d’être plus développée, pour découvrir plus en détail le fonctionnement des ruches, de développer les liens entre les enfants et adolescents. Malheureusement, comme dans toute BD de ce genre, on ne peut attendre le deuxième tome pour avoir de l’action. Du coup, c’est un peu immédiat, et nombre de personnages se perdent sans que cela ne nous face ni chaud ni froid. C’est un peu dommage.
Reste que c’est une BD qu’on a envie de suivre. Les bases posées par son auteur restent intéressantes, et comparativement à Seuls, elles sont beaucoup plus adultes. Espérons seulement que ce premier tome s’inscrira parfaitement dans une série, ce qui comblerait sans doute les lacunes de cette première aventure.