Happy Sex – Zep
Happy Sex. 2009Origine : France
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Zep s’est fait un nom dans le monde de la bande dessinée en réalisant Titeuf, véritable phénomène qui fait le bonheur de son éditeur et des libraires.
Zep, pourtant, ne fait pas que Titeuf. Ce touche-à-tout qui a même illustré des albums de musique, s’est essayé plus d’une fois à parler de sexe aux enfants. Cette fois, c’est aux adultes qu’il désire s’adresser, et je tiens à signaler rapidement que Happy Sex doit effectivement être lu par des adultes, voire de mûrs adolescents, car les dessins sont parfois assez crus. Zep ne se pose aucune limite, et c’est ce qui fait partie de la qualité de cet album.
Avec Happy Sex, on ne sait pas trop ce que cherche à faire Zep. Il veut raconter des situations sexuelles, mais en parle toujours de façon humoristique. Ce sont bien des gags qui sont illustrés ici, souvent sur une page, parfois sur deux. Du coup, il ne faut pas s’attendre à lire une BD parlant de sexe, mais une BD riant du sexe et des petites envies des êtres humains. Les différences de pensées entre les hommes et les femmes prêtent à sourire, parfois à rire, mais ne prêtent jamais à réfléchir. Certes, sans doute que ce n’est pas là un aspect que Zep a cherché à mettre en valeur, ou alors c’est raté.
Néanmoins, sur l’aspect humoristique de la chose, cela ne fait aucun doute, c’est réussi. Si parfois cela manque d’originalité, on rit lors de quelques gags à gorge déployée. Et j’avoue que rares sont les auteurs de BD qui ont su me faire éclater de rire comme l’a fait Zep ici. Franquin et son Gaston, Watterson et Calvin et Hobbes, voilà quelques éclats de rires qui m’ont fait lire et relire leurs albums. Zep et son Happy Sex seront de mes relectures, parce que je rirai. Cependant, à gags réussis, on perd un peu de matière, et l’approche du sexe, toujours traitée de façon spontanée et légère, jamais de façon vulgaire, n’en sera pas ici révolutionnée. On y parle de sexe, mais on n’y réfléchit pas. Dommage.
On pourra lui reprocher une approche exclusivement hétérosexuelle. Mais comme il le dit lui-même, cet album se veut sincère, rempli parfois de souvenirs sinon de fantasmes. Bien qu’il ait essayé quelques gags homosexuels tirés d’histoires d’amis, il ne les trouvait pas sincères. Tant pis. Et puis après tout, Zep n’a pas vocation à mettre en scène toutes les sexualités. Et avec Happy Sex, il réussit à entrer dans l’intimité de chacun et de parler de ces petites choses taboues, qui font un peu honte, et à nous faire en rire. N’est-ce pas là l’essentiel ?