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Histoires fantastiques 1-09 : Vacances forcées – Burt Reynolds

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Amazing Stories. Saison 1, épisode 09
Guilt trip. 1985.

Origine : États-Unis
Genre : Fantastique
Réalisation : Burt Reynolds
Avec : Dom DeLuise, Loni Anderson, Charles Durning, Rick Ducommun…

Monsieur Culpabilité (Dom Deluise) est au bout du rouleau. Officiant en tant que mauvaise conscience de tout un chacun, il commence à ressentir une vive lassitude vis-à-vis de ce rôle ingrat. S’étant rendu coupable d’une légère faute professionnelle, l’assistant de son patron (Charles Durning) le convoque illico pour l’obliger à prendre des vacances. C’est ainsi que monsieur culpabilité embarque pour une croisière, sans se douter que ces vacances forcées vont changer son existence.

1985 est une année chargée pour Burt Reynolds. Outre Stick, le justicier de Miami, adaptation du roman éponyme écrit par Elmore Leonard pour laquelle il interprète également le rôle titre, il tourne à deux reprises pour la télévision. Coup sur coup, il réalise un épisode de la série Alfred Hitchcock présente –la nouvelle mouture– et un autre de la série Amazing stories, le petit caprice de Steven Spielberg qui nous intéresse ici. A l’aune de la carrière de l’acteur-réalisateur, ce Vacances forcées ressemble davantage à une faveur qu’il aurait accordée à Steven Spielberg pour l’assurer d’un nom prestigieux à mettre en exergue qu’à une réelle volonté de se confronter à un genre nouveau. Auquel cas, l’échec de l’entreprise serait patent.

Entre d’autres mains, le postulat de départ était propice à une ironie mordante moquant le puritanisme nord américain. Or, à l’inverse de certaines de ses productions cinématographiques (Gremlins, par exemple), Amazing Stories semble avoir conservé toute l’attention de Steven Spielberg au point que la majorité des épisodes porte sa “patte”. L’ironie étant absente de sa filmographie, il allait de soi que celle-ci n’interviendrait pas dans sa série. Pourtant, il aurait été plus intéressant de se concentrer sur les conséquences engendrées par l’absence de tous carcans moraux sur les individus, que sur ce Monsieur Culpabilité en plein doute existentiel. Las, le récit se permet juste de pointer du doigt l’arrêt des confessions, laissant les prêtres totalement désœuvrés dans leurs paroisses désertées. De fait, on se demande pendant longtemps –très longtemps même– qu’elle sera la finalité dudit épisode. Et lorsque celle-ci intervient enfin, l’ennui cède la place au dépit. Vacances forcées s’impose comme une bête romance à l’habillage d’une neutralité confondante. Plus à l’aise dans l’action, quoique dans ce domaine l’apport du réalisateur de seconde équipe ne soit pas négligeable dans la bonne tenue de ses films (Gator, L’Anti-gang), Burt Reynolds signe là un épisode des plus navrants, aussi bien dans le fond que dans la forme. Visuellement, c’est moche et kitsch à l’image du bureau de l’assistant de dieu, tout en boiseries et dorures sur fond de vapeurs couleur pastel. Et surtout, en dépit de ses prétentions comiques Vacances forcées n’est jamais drôle à l’image d’un Dom DeLuise, pourtant habitué des films de Mel Brooks, qui peine à se dépêtrer d’un personnage sans épaisseur. Il ne possède pas l’abattage de certains comiques dont les gesticulations réussissent à nous arracher un sourire, même dans les films les moins propices à sublimer leur talent. Et que dire de l’incarnation de l’amour, vue comme l’une de ces blondes au teint hâlé et aux traits tellement figés qu’on s’inquiète pour leur santé dès qu’elles esquissent un sourire. Cela démontre un manque flagrant d’imagination et de bon goût qui s’étend à l’ensemble de cet épisode.
Alors à moins que voir s’enivrer Monsieur Culpabilité entre deux contrats, ou sermonner un couple marié depuis 27 ans en lieu et place d’un couple d’adolescents un peu trop friands des échanges buccaux, suffise à vous arracher un sourire, Vacances forcées risque fort de transformer votre envie de vous divertir en véritable calvaire.

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