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2000 maniacs – Herschell Gordon Lewis

Two Thousand Maniacs. 1964.

Origine : États-Unis
Genre : Gore sudiste
Réalisation : Herschell Gordon Lewis
Avec : William Kerwin, Connie Mason, Jeffrey Allen, Ben Moore…

Sur un air de banjo endiablé, nous assistons à un drôle de manège sur le bord d’une route du sud des États-Unis. Un homme, juché au sommet d’un arbre, scrute l’horizon à l’aide de jumelles, et fait signe à un comparse qui se trouve à un croisement. Celui-ci, à chaque signe de son acolyte, planque dans les hautes herbes un panneau indicateur, et place sur la chaussée un panneau de déviation. Deux voitures sont ainsi détournées en direction de Pleasant Valley, un village en pleine ébullition puisqu’il fête son centenaire. Les trois couples fraîchement arrivés bénéficient du statut d’invités d’honneur, sans savoir ce que cette faveur cache réellement.

Le gore au cinéma a un père et celui-ci se nomme Herschell Gordon Lewis. Mais avant d’être connu pour ce fait d’arme, l’heureux papa oeuvrait dans le cinéma érotique. Cela marchait plutôt bien pour lui sauf que très vite, le marché a saturé, l’obligeant à se recycler. Ce qu’il fit avec succès en 1963 en réalisant le premier film gore de l’histoire du cinéma, Blood FeastLe film rencontra un immense succès, ce qui conforta H.G.Lewis et son ami, le producteur David Friedman, à poursuivre dans cette voie.

Ce qui nous amène donc à 2000 Maniacs, peut-être son film le plus célèbre. La fête à laquelle sont conviés nos trois couples prend ses racines dans l’histoire même des États-Unis. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les habitants de Pleasant Valley ne fêtent pas la naissance de leur village mais sa disparition, du fait d’un groupe de soldats yankees à la fin de la Guerre de Sécession. Leurs invités, tous yankees, ne sont là que pour étancher leur soif de vengeance sans omettre, toutefois, le côté festif. Les convives sont donc chaudement invités à participer à des jeux mortels sous les yeux rigolards des villageois. Car bien que le film soit brutal, tout cet étalage de violence et de sévices corporels se déroule dans la joie et la bonne humeur dans le but de rendre ce centenaire inoubliable. Un détachement qui devrait en principe susciter le malaise. En réalite, il contribue à nous emporter dans un tourbillon d’atrocités au gore balbutiant mais déjà très visuel. Les célébrations n’ont pas été prises à la légère puisqu’un comité d’organisation a été mis en place pour que le déroulement des festivités ne souffre d’aucun accroc. A ce titre, c’est un sans-faute. La variété des mises à mort démontre un véritable souci de divertir, qui est tout à l’honneur des bénévoles concernés. Guère réputé pour ses qualités de metteur en scène, H.G. Lewis réussit néanmoins l’essentiel -les scènes gores- et a trouvé des acteurs, pour la majorité d’entre eux des non-professionnels, plus vrais que nature. Il y en a même un qui peut se vanter d’avoir de faux airs de Jack Lemmon. L’inverse n’est pas forcément vrai.

De simple film gore, 2000 Maniacs se teinte de fantastique dans sa conclusion, et évoque même avant l’heure l’émission L’île de la tentation puisque le premier couple sera séparé par de vils tentateurs. Si aujourd’hui les scènes gores peuvent paraître inoffensives et prêter à sourire, il ne faut pas oublier qu’à l’époque, celles-ci ont bien fait grincer des dents le comité de censure. 2000 Maniacs n’est certes pas un grand film, mais il se révèle divertissant, conformément au souhait de H.G.Lewis, voire parfois franchement drôle. 

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