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Marshall et Simon (revue des épisodes) – José Rivera & Karl Schaefer

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Eerie, Indiana. 1991 – 1992

Origine : Etats-Unis 
Genre : Fantastique 
Création : José Rivera & Karl Schaefer 
Avec : Omri Katz, Justin Shenkarow, Mary-Margaret Humes, Jason Marsden…

Cette revue des épisodes vient en complément de la critique globale de la série.

Episode 1 : Jeunesse éternelle (Foreverware).
Diffusé le 15 août 1991.
Réalisé par Joe Dante

eerieindiana01Juste après son arrivée à Eerie, la famille Teller est accueillie par une représentante du voisinage, qui se trouve également être la représentante commerciale de Foreverware, une marque de tupperwares révolutionnaires, qui permettent aux aliments de ne jamais pourrir… Intrigués par cette bonne femme étrange tout droit sortie du début des années 60 et appelés à la rescousse par les jumeaux de cette même femme, Marshall et son voisin Simon vont se rendre compte qu’en plus de maintenir la nourriture intacte pendant des décennies entières, les foreverware préservent également la jeunesse éternelle !
Un épisode qui pose le ton décalé de la série, à la fois humoristique et effrayant. Non pas effrayant comme peuvent l’être L’Exorciste ou La Maison du Diable, mais effrayant dans le genre où l’épouvante nait de situations absurdes, exagérées et filmées avec une mise en scène issue des classiques de l’horreur, principalement celle des années 30 à 60 alliée à des effets résolument modernes. Contre-plongées excessives, décadrages bizarres, jeux de lumière surréalistes, tout ceci allié à un décorum coloré et à l’environnement bourgeois d’une petite ville américaine… Tout ceci est déjà annoncé dans le générique de la série, avec des monstres en noir et blanc (dont Bela Lugosi) partageant l’affiche avec les personnages modernes en couleur. Tout ceci marquera le ton de la série dans son ensemble. Mais revenons à cet épisode précis, le premier, et son histoire de tupperwares sources de jeunesse éternelle. Un point de départ très étrange, ne se prenant pas au sérieux mais ne versant jamais dans un comique excessif. Le rire provient du surréalisme de l’ensemble, comme dans cette scène où les ménagères éternellement bloquées dans leur époque font la ola après avoir chanté l’hymne Foreverware… Dante, réalisateur de cet épisode, se fait plaisir en illustrant ces vestiges préservés du passé d’un environnement fin des années 50 début des années 60 et en les affublant du comportement archi-calibré de l’époque (les fameuses réunions tupperware). Il se fera également plaisir en prenant dans son casting sa fidèle actrice Belinda Balaski (ménagère hippie) et en nous dévoilant les lits-tupperware des jumeaux bloqués dans la même classe depuis 30 ans ! Une étrangeté comique parfaite pour le réalisateur, qui selon ses propres dires à pris énormément de plaisir sur cette série. Et cela s’en ressent. Très plaisant, cet épisode constitue une entrée en matière fascinante, largement de quoi donner l’envie de persévérer dans la vision de Eerie, Indiana.


Episode 2 : Cache-cache (The Retainer).
Diffusé le 22 septembre 1991.
Réalisé par Joe Dante

eerieindiana02Marshall et Simon découvrent que le bizarre appareil dentaire de leur camarade obèse Steve est capable de capter les pensées des chiens de la ville. Et ces pensées ne sont guère réjouissantes, puisque les chiens, menés par une caniche à l’accent français et par un husky sadique, préparent une révolution pour se libérer du joug des humains…
Le second épisode de la série, réalisé comme le premier par Joe Dante, continue sur la lancée bizarroïde de l’épisode précédent. Là non plus le comique n’est pas excessif : il se marie avec une épouvante classique alliée à un sens du visuel issu des cartoons Warner. On appréciera notamment la scène où Steve se fait poser son appareil dentaire ressemblant à un engin de torture par un dentiste aux allures de savant fou, le docteur Eukanuba (campé par feu Vincent Schiavelli, un homme au visage de fou que l’on a pu voir dans Batman Returns). Mais ceci dit, cet épisode est moins réussi que le précédent. Dante ne se lâche pas autant sur les références, et les trouvailles relatives à cet étrange appareil dentaire et aux pensées des chiens n’interviendront pas assez brutalement pour créer véritablement la surprise. Cela reste malgré tout d’un bon niveau, d’une louable originalité (la conception du gentil chienchien en prend un coup), et la fin, assez ambiguë, sera réjouissante.


Episode 3 : Un coeur d’or (ATM with a Heart of Gold).
Diffusé le 29 septembre 1991.
Réalisé par Sam Pillsbury

eerieindiana03Le père de Marshall, inventeur de profession, inaugure l’installation du premier distributeur de billets gentil. C’est à dire qu’un des distributeurs de la ville accueille désormais les clients avec un personnage virtuel nommé Mr. Wilson. Mais Mr. Wilson va vite se sentir seul, et va sympathiser avec Simon, lui aussi esseulé depuis que Marshall tente de se faire des amis de son âge. C’est ainsi que Mr. Wilson distribuera de l’argent à tour de bras à Simon, faisant de ce dernier le gars à la mode, tandis que l’économie de la ville s’écroule.
Un épisode qui n’est pas réalisé par Joe Dante, et, ceci expliquant peut-être cela, ATM with a Heart of Gold est à peine honnête. L’histoire n’est pas franchement passionnante, et s’accompagne d’un certain sens moral plutôt malvenu, à savoir en gros que l’argent ne fait pas le bonheur, et que les nouveaux amis du jeune Simon s’intéressent plus à son argent qu’à lui-même. Guère travaillé. La part belle est laissée ici à Simon, qui suit la mode est devient une espèce de parrain local. Ce qui permet au jeune acteur, malheureusement, de verser dans une interprétation typiquement infantile, en en faisant trop (une tare fréquente dans les productions mettant en vedette des gamins). On se plaira certes à voir la décadence de la ville, qui se transforme assez vite en dépotoir, mais ces séquences, en plus d’être trop courtes, interviennent trop tard. Pas fameux.


Episode 4 : La déception (The Losers).
Diffusé le 6 octobre 1991.
Réalisé par Joe Dante

eerieindiana04On revient à du haut niveau, avec cet épisode de Joe Dante qui se penche sur un problème de la vie quotidienne trop souvent passé sous silence : les objets qu’on égare, alors qu’ils étaient là y’a pas cinq minutes, bordel de merde ! Le phénomène étant un peu trop fréquent aux yeux de Marshall et de Simon, les deux se mettent à enquêter. En se cachant dans une malle vouée à disparaitre, Marshall sera amené là où tous ces objets divers et variés vont : dans une entreprise secrète située dans le sous-sol de la ville, où un certain Mr. Lodgepoole s’occupe d’ordonner les “pertes”, tandis que son employé, Al, s’occupe de les ramasser en surface. Alors déjà, précisons tout de suite que les deux responsables des objets perdus sont des figures habituelles du cinéma de Dante : Lodgepool est en effet incarné par Henry Gibson (le voisin louche et macabre de The Burbs) et Al par l’indispensable Dick Miller (qu’on ne présente plus). Ça fait grandement plaisir de les trouver ici associés, surtout que leurs personnages sont très attachants… Ce ne sont pas vraiment des voleurs, ils ne font que s’occuper d’une entreprise bizarre, et ils agissent en hommes d’affaires ou en employés. En outre, Dante situe la plus grande partie de son épisode dans le bureau de Lodgepool, un lieu très étrange, avec des objets en tous genres disposés partout, avec des éclairages bizarres, avec des gros tuyaux de communication qui ne sont pas sans rappeler le Brazil de Terry Gilliam, et avec des moniteurs pour communiquer avec un Dick Miller qui possède différents points de livraisons, situés dans un endroit pour le moins guère raisonnable : dans une machine à laver d’une laverie automatique ! Tout ceci est encore une fois très étrange, d’un comique pince-sans-rire irrésistible, bref bien dans l’esprit de la série. Du très très bon.


Episode 5 : A faire peur… (Scariest Home Videos).
Diffusé le 20 octobre 1991.
Réalisé par Sam Pillsbury

eerieindiana05Un soir d’Halloween, Marshall et Simon se retrouvent obligés de garder le petit frère de Simon. Ils le mettent devant un film en vidéo… Sauf que le sale mioche va trouver moyen d’entrer dans le film de momie qu’il regarde, tandis que la momie, elle, fera le sens inverse, et se retrouvera dans le monde réel…
Un épisode qui n’est pas réalisé par Joe Dante, mais qui aurait très bien pu lui convenir, tant le principal soucis du scénario est de parvenir à mêler deux atmosphères : celle d’une banlieue américaine des années 80 et celle véhiculée par les classiques de l’horreur des années 30 et 40. Car il ne fait aucun doute que c’est au célèbre film de Karl Freund auquel il est principalement fait référence, ici. Le noir et blanc, les décors, et la mention de l’acteur “Boris Von Orloff” (Orloff pouvant également faire références au film de Jess Franco), tout y est pensé pour susciter la référence au cinéma d’horreur gothique des années 30, en un apparent contraste avec la petite ville de Eerie Indiana. Concrètement, ce décalage prend la forme d’une invasion progressive de la ville par les brumes, et se renforce encore par toute l’ambiance macabre créé par la fête d’Halloween. Une fête qui justement permet à la momie de déambuler sans être remarquée… Sauf de Marshall et Simon, bien entendu, qui vont essayer d’une part de sauver leur peau, mais aussi d’isoler la momie pour la renvoyer dans son film. Au final, la momie apparaîtra comique, d’autant plus qu’un ultime rebondissement final bien pensé, viendra prouver qu’elle n’est pas bien méchante. Contrairement au jeune frère de Simon, ce sale gamin qui se retrouve donc dans le film à la télévision, traquant l’héroïne du film projeté en lieu et place de la momie. C’est là la meilleure idée de l’épisode : faire du gamin le vrai méchant… Pas un méchant de film d’horreur, non, mais une tête à claque bien plus dangereuse pour l’héroïne du film que n’aurait pu l’être la momie. Au final, cet épisode, moins consensuel qu’il n’y parait, est un beau petit moment d’ironie macabre, doublé d’une belle référence au cinéma d’épouvante classique.


Episode 6 : Plus on est de fous… (Just say no fun).
Diffusé le 27 octobre 1991.
Réalisé par Bryan Spicer

eerieindiana06Après s’être querellés avec un de leur camarade de classe, Marshall et Simon sont envoyés chez l’infirmière pour une “révision des yeux”. Punition étrange, mais qui cache en fait un perfide système transformant les gosses jugés turbulents en premiers de la classe binoclards ayant perdu tout intérêt envers les loisirs et autres activités adolescentes.
Un épisode plutôt sympathique qui nous présente en faite une variation du thème des Body Snatchers. Mais ce n’est pas la propagation du communisme extra-terrestre qui est en jeu, ici : c’est l’invasion du politiquement correct et de la morale destinée à créer des enfants voulus parfaits par certains cadres du système scolaire. Annihilant ainsi tout ce qui constitue les traits caractéristiques de l’enfance, la méthode à base d’hypnose et de grosses lunettes d’intello est donc en train de gagner la ville. On s’apercevra que les adultes sont aussi touchés. L’application du conformisme par la force menace donc sévèrement, et pour la combattre, un seul moyen, découvert par Marshall : des gags pourris ! Le vieux truc du faux nez, de la fausse moustache et des fausses lunettes est le meilleur recours, et Marshall ne s’en privera pas pour libérer Simon, devenu un jeune intello trop sage. Mine de rien, ce gag résolument pourri apporte à l’épisode aux propos déjà amusants en eux-mêmes un certain décalage propre à la série. Le faux nez est introduit de façon grandiloquente par un commerçant rebelle (Archie Hahn, un habitué des films de Joe Dante), comme l’arme ultime qu’il représente. Symbole d’une jeunesse qui préfère encore la bêtise la plus éculée au conformisme imposé d’une façon assez peu libertaire.


Episode 7 : Le Grand amour (Heart on a chain).
Diffusé le 3 novembre 1991.
Réalisé par Joe Dante

eerieindiana07Retour de Joe Dante pour cet épisode ambitieux en ce qui concerne l’évolution du personnage de Marshall, puisqu’il lui donne une petite amie de passage. Ou du moins, il le fait hériter d’une petite amie récemment sauvée par la greffe d’un cœur qu’elle tient de Devon Wilde, un ami de Marshall qui au tout début de l’épisode s’était livré avec lui à une cour effrénée pour s’attirer les sentiments de la belle Melanie Monroe. Mais Devon a fini par se faire écraser par un camion, ce qui fait que le cœur de la belle est échu à Marshall. C’est là que les ennuis vont commencer pour lui, car en ayant intégré le cœur de Devon, Melanie a pris la même personnalité que lui, qui semble même vivre à travers elle et exprimer sa jalousie sous la menace d’une crise cardiaque !
Si le sujet d’une greffe donnant à son bénéficiaire la personnalité du donneur n’est pas nouveau, le traitement imposé par cet épisode l’est davantage puisque tout se passe chez des adolescents. Dante n’hésite pas à montrer un gamin mourir, se payant même le luxe de prolonger jusqu’au cimetière. Pour une série télé pour gosses à tendances comiques, qui plus est à une époque où la télévision n’était pas aussi permissive qu’aujourd’hui, c’est plutôt osé. Mais malheureusement, c’est à peu près tout ce que cet épisode aura à proposer d’intéressant. Le reste se perd en romance impossible, traitée sans trop de recul : l’amour pour un adolescent est un sujet difficile, surtout aux yeux de sa famille. Quant à la mort, elle l’est tout autant, mais il faut l’accepter, aussi dur que cela puisse être pour de jeunes gens comme Marshall et Melanie. L’épisode s’achève sur un plan final d’une niaiserie peu commune chez Dante. Bref, ce n’est pas palpitant, et on pourra même regretter la mort de Devon, personnage de gosse très intéressant car n’étant rien d’autre qu’un James Dean de 12 ans (son nom de famille, Wilde, soit au “e” près le mot anglais pour le terme “sauvage”). Melanie Monroe, quant à elle, est bien entendue une référence à Marilyn Monroe, même si cette fois sa personnalité est moins proche de celle de son modèle que celle de Devon l’était de James Dean. Une occasion comique de gâchée, pour un épisode globalement décevant.


Episode 8 : La Lettre (The Dead Letter).
Diffusé le 10 novembre 1991.
Réalisé par Tim Hunter

eerieindiana08En fouillant dans un vieux bouquin, Marshall et Simon trouvent une lettre datée de 1929. Dès qu’ils l’ouvrent apparaît le fantôme d’un jeune homme mort avant d’avoir remit cette lettre à sa promise… Sous peine de voir leur vie envahie par le revenant, les deux garçons se verront contraints d’apporter la lettre à l’ex dulcinée devenue vieille aigrie…
Un épisode qui continue dans la même voie que le précédent, c’est à dire sur un créneau romantique enfantin un peu niais. Encore plus ici que dans celui d’avant, puisqu’il n’y a même pas d’effets comiques suffisamment réussis pour faire passer la pilule. On suivra donc sans grand intérêt la gentillette persécution à laquelle se livre le fantôme (interprété par un jeune Tobey Maguire), la rencontre avec sa promise encore bien vivante mais qui dubite, et bien entendu le dénouement convenu au possible, et d’autant moins appréciable qu’il s’orne d’une morale franchement bête sur la nécessité de déclarer son amour dès que l’on en a l’occasion. Pas grand chose à rajouter, et cet épisode, pourtant signé par un ancien réalisateur de la série Twin Peaks (qui tout comme Eerie Indiana met la bizarrerie à l’avant-plan, d’une façon ceci dit un peu plus adulte), est probablement le plus mauvais depuis le début de la saison. La mise en scène elle-même, pourtant l’un des gros points forts de la série, fait défaut ou du moins ne sait relever ce bien fade spectacle.


Episode 9 : Qui est qui ? (Who’s who).
Diffusé le 17 novembre 1991.
Réalisé par Tim Hunter

eerieindiana09Signé du même Tim Hunter, cet épisode se révèle bien plus intéressant, bien que ne délaissant pas tout à fait le côté romantique qui avait un peu plombé “Heart on a Chain” et qui avait carrément coulé “The Dead Letter”. Il nous raconte l’histoire de Sara Bob, une jeune adolescente qui se découvre le pouvoir de modifier la réalité en fonction de ses dessins. Après quelques tentatives purement ludiques, elle va se mettre en tête de changer sa propre famille composée uniquement de “Bobs”. Bob le papa, un ivrogne dégueulasse, et les Bobs frangins, insupportables petits cons qui en l’absence de leur mère considèrent leur soeur comme la bonne à tout faire. Sara va donc leur clouer le bec, les plongeant dans des situations plutôt originales. Et elle va surtout s’attribuer la mère de Marshall comme sa propre mère, au grand dam du héros de la série qui va tout faire pour la convaincre de revenir à une situation plus normale.
Là aussi, la morale affichée n’est pas des plus reluisantes, et le courage des enfants malheureux est prôné. Un discours assez classique voire conformiste. Mais heureusement, il s’accompagne de séquences assez délirantes, suffisamment débridées pour évoquer “It’s a Good Life”, l’excellent épisode réalisé par Joe Dante pour La Quatrième Dimension, le film, au sujet plus ou moins similaire. Ce n’est certes pas du même niveau, loin de là, mais l’épisode possède son propre charme (le côté “punk” des mini-Bob, notamment).


Episode 10 : L’Heure perdue (The Lost Hour).
Diffusé le 1er décembre 1991.
Réalisé par Bob Balaban

eerieindiana10Retour aux sources de la série, avec un épisode au sujet très singulier, évoquant furieusement “Les Langoliers” de Stephen King, novella parue dans Minuit 2. Refusant l’idée qu’à Eerie le changement d’heure n’a pas cours (ce qui fut par ailleurs effectivement le cas fut un temps dans certaines parties de l’Indiana), Marshall va reculer sa montre d’une heure. Il se réveillera dans un Eerie isolé, où personne ne semble vivre. A l’exception d’inquiétants éboueurs faisant disparaître ce qui leur passe sous la main, y compris les humains, d’un mystérieux laitier et d’une jeune fille qui un an plus tôt a également reculé sa montre. Un épisode bizarre, donc, au sujet accrocheur et qui vaut par la mise en scène de Bob Balaban (on ne vantera jamais assez les mérites de son film Parents) qui confère aux éboueurs à la fois un côté effrayant mais aussi un certain humour décalé très adapté à cette série. Le laitier, quand à lui, sera moins inquiétant mais il cachera des choses qui, sans y paraître, donneront de précieuses indications sur la vie future de Marshall. Enfin, on évitera le côté romance de la rencontre entre ce même Marshall et la jeune fille devenue rebelle, les deux nouant plutôt un sens de l’amitié qui se développera dans des situations plutôt bien vues et évitant tout penchant pour la niaiserie. Un bémol cependant sur la fin, où là aussi la vie de famille classique est montrée sous un jour limite propagandiste… L’inévitable inconvénient d’une série pour enfants.


Episode 11 : La théorie de Marshall (Marshall’s Theory of Believability).
Diffusé le 2 février 1992.
Réalisé par Bob Balaban

eerieindiana11Mise en abyme proposée par cet épisode qui nous montre l’arrivée à Eerie du docteur Zircon et de son musée du paranormal. Marshall voit là le moyen de démontrer que Eerie est bien la capitale de l’étrangeté, d’autant plus que le docteur annonce l’atterrissage imminent d’un OVNI dans la ville. Jusqu’ici rien de bien particulier, mais la mise en abyme se fera ressentir dès que la situation habituelle va s’inverser : Marshall et Simon (ce dernier commençant d’ailleurs à devenir un peu inutile) vont devenir sceptiques sur les annonces de Zircon, tandis que les autres citoyens vont se persuader que l’objet qui s’est échoué est bel et bien un OVNI. Bref le doute va planer, et planera jusqu’à la fin. Balaban joue avec efficacité avec les codes de la série, tout en se payant le luxe de présenter encore les bizzareries habituelles, comme les objets du musée, ou encore comme le comité de citoyens, composé notamment d’un vrai / faux Elvis Presley qui n’en est pas à sa première apparition dans la série (il est notamment dans le générique) et qui continue à vivre en public dans l’indifférence générale. Pas de message particulier à deviner ici, si ce n’est peut-être sur la prudence nécessaire face aux apparences. Et c’est tant mieux, car plus la série tend à véhiculer des idées éducatives grossières, plus elle s’éloigne de son excellent postulat de départ, qui est avant tout de présenter des évènements étranges comico-horrifiques (ou comico-science fictionels, c’est selon).


Episode 12 : L’ouragan (Tornado Days).
Diffusé le 1er mars 1992.
Réalisé par Ken Kwapis

eerieindiana12Ken Kwapis réalise cet excellent épisode qui nous parle des “Tornado Days”, c’est à dire une période de l’année à Eerie où une tornade frappe la ville et où les habitants sont invités à festoyer ensemble. Mais Marshall et Simon refusent d’aller à cette fête, ce qui va provoquer la colère de la tornade elle-même, qui traquera les deux gamins jusqu’à ce qu’ils montrent leur respect. Et au passage, en même temps qu’elle frappera la maison des Teller, elle laissera tomber un étrange objet baptisé le “Tornado Rider”, en réalité un engin dans lequel un savant se déplace pour étudier et combattre Old Bob, la tornade en question ! Un excellent épisode, très comique, et qui s’attarde également sur la destinée des adultes qui sont partis faire la fête et qui se retrouvent bloqués ensemble tandis que la tempête sévit. Une assemblée de personnages loufoques, parmi lesquels on retrouve encore une fois Elvis, de même qu’un flic tendance Twin Peaks qui commence à devenir récurrent. On y voit aussi la soeur de Marshall, Syndi (fort mignonne Julie Condra, bien qu’elle se sache que froncer les sourcils)… Mais revenons à Marshall, à Simon, et au possesseur du Tornado Rider, Wally. Ils répondent exactement à ce que l’on attend d’eux : ils défient la tornade Old Bob, révèlent le pourquoi du passage régulier de “Old Bob” discutent même avec lui (ou elle ?) via une invention rudimentaire… Très fantaisiste et très amusant, cet épisode est assez survolté et très plaisant grâce aussi au fantasque Wally, prototype du gentil savant fou. A noter des effets spéciaux plutôt limités, avec des stock shots ou des surimpressions, mais là aussi, cela contribue à l’humour d’un ensemble qui ne se prend pas au sérieux.


Episode 13 : Le vieux cowboy (The Hole in the head gang).
Diffusé le 1er mars 1992.
Réalisé par Joe Dante

eerieindiana13Cinquième et dernier épisode réalisé par Joe Dante pour la série. C’est dire si on l’attendait au tournant, après deux épisodes excellents, un honnête et un plutôt médiocre. Et bien avec “The Hole in the Head Gang”, le bilan devient définitivement positif. Marshall et Simon passent le temps en s’amusant à trouver les maisons hantées de Eerie (ils en sont déjà à 50). La maison suivante qu’ils doivent inspecter est en fait un moulin, et dans un premier temps ils découvriront que la maison n’est pas hantée, mais qu’elle abrite un adolescent étrange aux cheveux gris, Dash-X (Jason Marsden), qui a inventé tout un tas de pièges pour faire croire que la maison est hantée et ainsi rester tranquillement au moulin sans être dérangé. C’est donc la première apparition de Dash-X dans la série, et ce ne sera pas sa dernière : la série connaissant alors des problèmes d’audience, il fut décidé de rajouter un autre personnage en plus de Marshall et de Simon. Non pas que Dash-X constitue le troisième membre du groupe, car il se révèle très égoïste et seulement porté sur le profit, mais il sera par la suite amené à croiser de temps en temps la route des deux autres, ses apparitions tombant à chaque fois comme un cheveu dans la soupe (ce qui à vrai dire colle très bien à son personnage). On le verra ainsi dans trois autres épisodes. Ici, il découvrira avec Marshall et Simon que le moulin est réellement hanté, et qu’il abrite le fantôme de Grungy Bill, du voleur le plus nul de l’ouest, condamné à rester à l’état d’ectoplasme tant qu’il n’aura pas réussi à cambrioler une banque ! Ce sujet parle de lui-même, et on retrouve la folie du Dante des épisodes “Foreverware” et “The Losers”. L’inévitable scène de hold up répondra aux attentes que l’on en a : déjà plus que mal foutue dès le départ, elle partira bien évidemment magistralement à vau l’eau, ne serait-ce qu’à cause du personnage de Grungy Bill, resté bloqué dans sa mentalité du far west. On appréciera aussi de revoir le personnage de Belinda Balaski, la ménagère hippie du premier épisode. Un épisode impeccable, qui arrive à la fois à intégrer de nouveaux personnages (Dash X, mais ce n’est pas le seul) et à être très décomplexé.


Episode 14 : Monsieur Chaney (Mr. Chaney).
Diffusé le 8 mars 1992.
Réalisé par Mark Goldblatt

eerieindiana14Comme le suggère son titre, cet épisode traite de loup-garou. A la suite d’une immonde magouille de Dash-X succédant elle-même à une immonde magouille des autorités de la ville, Marshall est nommé Harvest King. Tous les 13 ans, ce “roi des récoltes” est choisi pour aller dans les bois voir le loup de Eerie, ce qui est censé amener à la ville 13 années de prospérité agricole et d’impôts réduits. Mais le problème pour Marshall est qu’aucun des anciens rois n’est jamais revenu… Et pour cause : Mr Chaney, l’homme qui les conduit dans les bois, est un loup-garou. Les références cinématographiques sont ici assez nombreuses et évidentes, puisque hormis le titre on trouve également une référence explicite à Hurlements, le film du patron Joe Dante. Et on trouve également une certaine insistance sur un personnage apparu à l’épisode précédent : celui du boutiquier tenu par John Astin, le Gomez Addams de la série originale de La Famille Addams. Il représente l’un des vilains qui défendent la tradition du Harvest King, à côté d’un homme d’affaire yuppie. Il incarne un vilain à la ramasse, et donc fort sympathique. En dehors de ça, le loup garou de cet épisode est un loup garou légèrement trop mariole, comme le montre son maquillage déjà assez approximatif. On verra aussi un Marshall mordu, susceptible de devenir un loup garou lui-même, mais qui s’en tirera à moindres frais, puisque suite à l’ingestion d’une potion magique, seule des rouflaquettes apparaitront sur lui à la plaine lune !
Deux épisodes après “Tornado Days”, on retrouve l’idée de la tradition pourrie, et il s’agit d’un un concept fascinant, permettant de mettre l’accent sur l’étrangeté de tous ces villageois.


Episode 15 : Le Voleur de cerveau (No brain, no Pain).
Diffusé le 15 mars 1992.
Réalisé par Greg Breeman

eerieindiana15Tâche ardue que de résumer cet épisode dont le scénario ne se repose pratiquement jamais et fait la part belle aux rebondissements. Marshall et Simon découvrent un clochard complètement fou qui se fait agresser par une pulpeuse bonne femme au flingue futuriste. Ils décident de ramener l’homme chez Marshall, de le nettoyer, et de mettre de l’ordre dans ses affaires. Ils découvrent que c’est un ancien savant dont la dernière invention, une sorte de casque électronique relié à une unité centrale, rendait son utilisateur soit génial, soit fou, en fonction du nombre d’utilisation. Et lorsque l’utilisateur devenait fou, comme ce savant, son esprit était stocké dans une cassette disposée dans l’unité centrale. A charge pour les deux gamins de réinverser le processus, sachant que la femme ayant sévi un peu plus tôt cherche à se procurer l’invention pour la mettre entre de mauvaises mains (celles des républicains !). Là dessus, Dash X va également débarquer, appâté par l’odeur de l’argent. Échange d’esprit, piques anti-républicaines, faux semblants, enquête sur ce qui a amené à cette situation, il est assez stupéfiant de voir tout ce que les scénaristes ont pu placer dans cet épisode survolté. Les idées fourmillent, la mise en scène est pleine de panache. Plus de chichis, mais de la science-fiction comique dépassant le seul cadre de la série pour enfants…. Après plusieurs épisodes déjà bons, on sent que la série (re)trouve son rythme de croisière et exploite véritablement son potentiel.


Episode 16 : L’ordre du maïs (The Loyal Order of Corn).
Diffusé le 22 mars 1992.
Réalisé par Bryan Spicer

eerieindiana16S’attardant sur le thème des sociétés privées jusqu’à la limite du sectarisme, “The Loyal Order of Corn” nous montre quelques uns des adultes les plus en vue de Eerie se regrouper dans une confrérie dédiée au maïs, du moins si l’on en croit le nom de leur groupe ainsi que les chapeau en forme d’épis de maïs qu’ils portent tous. Trouvant cela plutôt bizarre, d’autant plus que le père Teller s’y est inscrit, Marshall et Simon vont décider d’enquêter, avec l’aide de Dash-X, récemment recruté en temps que barman assistant au sein de la confrérie. Ils découvriront que les extra-terrestres sont à l’origine de tout cela.
Cet épisode est avant tout consacré à Dash-X, qui dans la série ne prend d’ailleurs ce nom qu’a partir de cet épisode, ses appellations s’étant jusqu’ici limitées à “le gosse avec les cheveux gris” ou autres dénominations plutôt vagues. C’est ainsi que l’on y découvrira le pourquoi des symboles qu’il possède sur les mains, ou encore sur l’absence de ces parents. Ce qui est un peu dommage, puisque Dash-X n’était jusqu’ici qu’un élément bizarre de plus, pouvant frapper n’importe quand, sans passé ni motivations. Paradoxalement, les origines extra-terrestres que l’on lui donne ici contribueront à le rendre moins mystérieux et moins décalé. Ceci dit, puisqu’il ne restait que peu de temps à vivre à la série, ce n’est pas franchement dommageable à long terme. Reste donc un épisode étrange de plus, dans la moyenne, qui donne également un beau rôle à John Astin, leader de ce “loyal order of corn” qui se clôturera d’une façon assez sentimentale.


Episode 17 : Les zombies (Zombies in P.J.s).
Diffusé le 12 avril 1992.
Réalisé par Bob Balaban

eerieindiana17Le World O’Stuff, sorte de bazar dans lequel aiment trainer Marshall et Simon, va mal. Son patron, M. Radford (John Astin) n’a plus payé ses impôts depuis longtemps, et s’apprête à recevoir incessamment sous peu un contrôleur. C’est alors que se présente à lui un étrange homme d’affaire, qui lui propose d’échanger son âme contre le succès commercial. Radford accepte, et se propose d’ouvrir son magasin pendant la nuit. Le succès sera retentissant, toute la ville se présentant à la boutique pour y acheter tout et n’importe quoi. Marshall et Simon enquêtent, et découvriront que l’étrange homme d’affaire en question a trouvé le moyen de transformer les citoyens en consommateurs zombies pendant leur sommeil.
Un épisode excellent, plein de références à des histoires fantastiques diverses, avec bien entendu en premier lieu le Zombie de George Romero. Un film qui plaçait ses morts vivants dans un centre commercial, symbole de la société de consommation dans lequel les morts se rendaient machinalement. Même logique ici chose, si ce n’est que les citoyens ne sont pas véritablement des zombies au sens propre du terme. Bien que déambulant sans aucune conscience, les bras en avant, ils restent malgré tout bien vivants. La frénésie consommatrice est vue littéralement et elle transforme les citoyens en zombies. Autre référence : Faust, bien entendu, qui est modernisé et trouve ici une interprétation comique du plus bel effet. Enfin, dernière référence : la série des Freddy. Là aussi, les rêveurs (rappelons que les citoyens ne sont “zombifiés” que lors de leur sommeil) rapportent des éléments concrets de leur sommeil, sauf qu’il ne s’agit pas ici de blessures ou de chapeau feutre, mais bien d’objets à la con (une lampe-Elvis !). Tout ça donne un épisode très malin, très drôle, et après la référence aux républicains quelques épisodes auparavant, la série repartait sur des bases plus engagées, de même que les nouveaux personnages commençaient à être un peu plus développés (Redford ici, Dash-X dans le précédent…). Mais c’est trop tard, et “Zombies in P.J.s” sera la dernier épisode “normal” de la série, le prochain étant un épisode d’adieu, et le suivant un fond de tiroir.


Episode 18 : La vérité (Reality takes a Holiday).
Diffusé le 12 avril 1992.
Réalisé par Ken Kwapis

eerieindiana18Ainsi donc, voici le dernier épisode réalisé pour la série Eerie Indiana. La déprogrammation était déjà connue de tous, et il fallait bien entendu marquer le coup. Joe Dante devait d’ailleurs réaliser lui-même cet épisode, mais, pris sur les préparations de son Panic sur Florida Beach, il dut se résigner à laisser le poste à Ken Kwapis et à se contenter d’une apparition devant la caméra, dans son propre rôle. Car ce dernier épisode, annonçant le futur Truman Show de Peter Weir et dans une moindre mesure le Freddy sort de la Nuit de Wes Craven, nous montre comment Marshall Teller découvre qu’il est le personnage central d’une série télévisée. Alors que sa famille est partie au cinéma en compagnie de Simon, Marshall découvre le scénario de “Reality takes a Holiday” dans sa boîte aux lettres. En retournant chez lui tout de suite après, il découvre un plateau de tournage, où tout ceux qu’il considérait comme sa famille ne prétendent en réalité qu’être des acteurs, le jugeant lui-même comme tel, et l’appelant par le nom de “Omri Katz”. Même Simon ne semble plus être Simon et se fait appeler Justin Shenkarow. Les techniciens grouillent de partout, et le réalisateur Joe Dante commence à s’impatienter du comportement de Marshall / Omri, qui refuse de jouer dans l’épisode du jour “Reality Takes a Holiday”, prétextant que toute cette situation est la plus anormale qu’il ait jamais rencontré à Eerie. Profitant de l’arrêt momentané du tournage, Marshall se rend dans le bureau du scénariste de la série, José Schaeffer, pour y découvrir que pour relancer la série, les créateurs ont prévu de faire mourir son personnage dans ce même épisode de “Reality Takes a Holiday” et prévoient de confier la vedette à Jason Marsden, alias Dash-X… La course commence alors pour Marshall, qui tentera de modifier le script, voire de revenir à une situation normale…
Quelle meilleure idée que de finir la série sur un tel sujet ? Répondant sans peine aux exigences de bizarrerie, “Reality Takes a Holiday” constitue en plus certainement l’épisode le plus intelligent de la série. S’attardant sur un thème cher à Joe Dante, à savoir les coulisses du cinéma, ou plus exactement ici de la série télévisée, il abonde en commentaires sur les méthodes de fonctionnement de toute la production. Déjà, il nous montre le pourquoi de l’arrivée tardive de Dash-X dans la série, et le pourquoi des bouleversements de la mythologie : tout simplement pour répondre au manque de succès. La suppression du personnage de Marshall qui est prévue apparaît ici comme un prétexte grossier pour renouveler la série, et la lutte de Marshall pour changer le script et continuer à apparaître (mais aussi à vivre, puisque lui refuse l’idée qu’il est un personnage de série télévisée) apparaît comme la lutte pour faire tout bonnement perdurer la série. Ici les exécutifs n’apparaissent pas sous un bon jour, et saluons l’audace de José Schaeffer qui n’hésite pas à se montrer sous un mauvais angle, endossant à lui seul la responsabilité de la fin du personnage de Marshall (avec au passage quelques piques adressées aux pontes de NBC), et même dans une moindre mesure celle de Joe Dante, qui se prête au jeu en se montrant à l’écran comme un réalisateur lambda se contentant de tourner ce qu’on lui soumet. Même les autres acteurs se prêtent au jeu : la famille de Marshall n’est plus et laisse la place aux acteurs, Francis Guinan (le père), Mary-Margaret Humes (la mère) et Julie Condra (la soeur), guère touchés par le décès programmé de leur fils fictionnel et même froissés du lunatisme de celui qu’ils voient désormais comme Omri Katz, qu’ils jugent comme un ado en crise refusant d’admettre sa disparition de la série. Simon / Justin Shenkarow ne soutiendra même pas son collègue, lui aussi étant devenu un acteur basique et même un petit con plutôt prétentieux. Bref Marshall se retrouve seul. Totalement inédit dans la série, cet isolement rend l’enjeu de l’épisode encore plus étrange et tragique. Mais malgré tout, la rupture n’est pas totalement consommée, puisque Jason Marsden continue sensiblement à avoir le même comportement dans la vie réelle qu’à l’écran, lorsqu’il incarne Dash-X. Arriviste, opportuniste, il a tout à gagner ici, puisqu’il doit devenir la tête d’affiche. Il s’évertuera donc à mettre des bâtons dans les roues à Marshall, souhaitant coûte que coûte l’empêcher de changer le scénario. Marshall devra donc principalement lutter contre lui, en plus d’avoir à gagner du temps auprès d’exécutifs aux idées arrêtées et de collègues irrités de son comportement jugé puéril. Tout le reflet de la lutte pour la survie de la série. Une lutte vouée à l’échec ? La fin restera ambiguë, marquant peut-être les quelques espoirs entretenus par les créateurs pour voir leur série un jour se prolonger…


Episode 19 : Pas de chance (The Broken Record).
Diffusé le 9 décembre 1993.
Réalisé par Todd Holland

eerieindiana19Un épisode quelconque, tourné en même temps que les autres, mais diffusé plus d’un an et demi après l’annulation de la série. Et on comprend qu’il n’ait pas été montré plus tôt, tant il est mauvais. Marshall et Simon deviennent amis avec Todd, un pauvre gosse maltraité psychologiquement par son père, rendu agressif par un chômage qui se prolonge. Ils lui font découvrir les disques des Pitbull Surfers, un groupe de hard rock. Le père en question ne va pas aimer ça, jugeant le hard rock comme un encouragement à la rébellion truffé de messages subliminaux. Et en effet, Todd va changer. Du gamin coincé qu’il était, il va prendre le look et le caractère d’un rocker. Rien de bien intéressant ici : le côté mélo est présent, avec le couplet sur la pauvre famille sans le sous, sur le gamin trop introverti qui s’ouvre soudain d’une façon trop évidente et sur la portée des actes de Marshall et Simon, qui font le mal en penser bien faire. Même les méfaits du Todd hard-rocker ne seront pas drôles, malgré la présence d’un flic ultra-sensible qui est certainement le seul aspect positif de cet épisode. Le seul élément “eerie indianesque” fera son entrée à la fin, et servira davantage de prétexte à une avalanche finale de mélodramatisme familial qui, heureusement, réhabilitera la musique rock (même si celle des Pitbull Surfers que l’on entend est rudement moche) au terme d’une intrigue qui aurait pu verser dans l’hérésie et présenter le rock comme une musique de Satan. Pas drôle, trop lisse, consensuel, cet épisode est une calamité.

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