ActionAventureCinéma

Tomb Raider 2 : le berceau de la vie – Jan De Bont

tomb-raider-II-affiche

Lara Croft – Tomb Raider : The Cradle of Life. 2003

Origine : Etats-Unis
Genre : Aventure dépixellisée
Réalisation : Jan De Bont
Avec : Angelina Jolie, Gerard Butler, Ciaran Hinds, Simon Yam….

Lara Croft est de retour alors qu’on ne lui avait rien demandé ! Cette fois-ci, sa quête se résume à retrouver rien de moins que la boîte de Pandore. Boîte qui, comme chacun sait, contient les misères humaines que Zeus en personne a enfermé là. Cette boîte est convoitée par le Dr. Jonathan Reiss, une sorte de savant fou qui adore faire mumuse avec de dangereux virus. Pour mettre la main dessus, il fait appel aux services du trafiquant d’antiquités Chen Lo. Tous deux constitueront les principaux obstacles se dressant sur la route de l’intrépide Lara, et qui la ménera jusqu’au Berceau de la vie.

Tomb Raider premier du nom répondait à un besoin urgent de rentabiliser les droits d’un personnage de jeu vidéo racheté à prix d’or. Dans de telles conditions, la nullité du produit fini allait de soi et devait, pensait-on, enterrer la pilleuse de tombes au terme d’une seule aventure. Seulement voilà, le film a rencontré un joli petit succès, raison nécessaire à la mise en chantier d’une suite.
Néanmoins, conscients des erreurs passées, les instigateurs de cette suite ont décidé de corriger le tir en donnant, notamment, un peu plus de substance à l’héroine et à ses aventures. Du moins, cela faisait partie de leurs intentions, et lorsqu’on voit le résultat à l’écran, il faut bien reconnaître que de ces bonnes intentions, il n’en reste rien ou du moins pas grand chose. Le problème majeur de tout blockbuster américain réside dans cette manie du “toujours plus” qui va bien souvent à l’encontre de toute ébauche de scénario. Dans le cas de Tomb Raider 2, cela se matérialise par des scènes faussement spectaculaires tombant comme des cheveux sur la soupe. On a ainsi droit à Lara faisant de la moto sur la grande muraille de Chine, ou la même accompagnée de son ancien amour sautant en parachute d’un avion supersonique ultra sophisitiqué, ce dernier achevant son vol en s’écrasant sur une montagne. Ces deux scènes n’apportent strictement rien au récit tant leur caractère artificiel saute aux yeux. De ce fait, elles ne procurent aucun plaisir aux spectateurs. Un comble pour un film qui souhaite plaire au plus grand nombre ! Tout le film n’est que facilités scénaristiques et scènes d’action servant à magnifier son héroine. Les personnages se retrouvent toujours au bon endroit au bon moment, n’éprouvent aucune difficulté pour voyager à travers le monde en un temps record, et Lara Croft excelle dans tous les domaines sans souffrir de la moindre faiblesse. Car ne l’oublions pas, Lara Croft est avant tout une héroine de jeu vidéo, et à ce titre, si elle ne peut posséder plusieurs vies dans un film, il faut qu’elle compense par des aptitudes hors du commun lui permettant de se sortir des pires situations sans se décoiffer (comme se servir d’un requin pour éviter l’asphyxie, par exemple). Par contre, il est particulièrement recommandé qu’elle s’en sorte en débardeur, tenue mettant le mieux en valeur ses formes avantageuses.
Voilà donc ce que nous propose Jan De Bont, réalisateur peu réputé pour sa subtilité (et qui s’est rendu coupable de l’infâme remake de La Maison du diable de Robert Wise). Le Berceau de la vie se résume en une suite de péripéties plus quelconques les unes que les autres dans lesquelles se débattent des personnages sans vie. Dit comme ça, nous avons là le prototype parfait de l’adaptation d’un jeu vidéo, à la différence notable que dans le cas présent, les spectateurs-utilisateurs n’ont jamais l’occasion de s’amuser. Et qu’en est-il des louables intentions concernant l’héroine mentionnées plus avant ? Il subsiste une vague tentative d’humanisation à travers le personnage de l’ancien amant. Se souvenant qu’un jour, elle a éprouvé des sentiments envers quelqu’un, Lara va être confrontée à un dilemme dont la résolution lui fera couler une larmichette. Sans doute un effet spécial de plus.

Finalement, lorsqu’on voit les films actuels estampillés “d’aventure”, on se dit qu’un Indiana Jones 4 (bien que l’idée reste toujours mauvaise en soi) ne pourra que lui être supérieur, ne serait-ce que pour le personnage titre qui n’est pas un héros unidimensionnel. Un film comme Tomb Raider 2 gagne en technologie ce qu’il perd en humanité. La pyrotechnie n’est rien sans un chouia de psychologie. A croire qu’à Hollywood ne résident plus que des salles gosses adorant casser leurs coûteux jouets. Rendez-nous les imaginatifs!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.