CinémaHorreur

Mimic 2 – Jean de Segonzac

mimic2

Mimic 2. 2000

Origine : Etats-Unis
Genre : Horreur
Réalisation : Jean de Segonzac
Avec : Alix Koromzay, Bruno Campos, Will Estes, Gaven Eugene Lucas…

Il y a de ces films dont on n’a pas envie de parler, même si on le fait quand même par pur masochisme. Mimic 2 est de ceux-là. C’est nul. Tellement nul qu’à vrai dire, il n’y a rien à en dire. Tout comme le scénariste lui-même (et c’est Joel Soisson, déjà auteur de Dracula 2001, alors c’est dire si dès le départ, c’était mal engagé) n’a rien eu à raconter. Pour faire simple, il a repris une des idées du premier Mimic, à savoir les cafards mutants capables de prendre une forme humanoïde, et il en a fait le centre de son film. Budget réduit oblige, il n’y a qu’un seul de ces mutants. Et Soisson a ressorti également un personnage lambda du film de Guillermo del Toro, une certaine enthomologiste du nom de Remy, en lui mettant dans les pattes un gamin, un adolescent et un flic. Vous les mettez ensemble dans une école que le cafard humanoïde géant considère comme son nid, et roule ma poule.

Oh, bien sûr, il y a bien une idée toute personnelle, que Joel Soisson intègre à son histoire, mais il aurait mieux fait de s’abstenir. Car il nous dit que Remy a été choisie par le cafard géant pour devenir sa compagne. Oui, c’est bête, mais que voulez-vous, on fait ce qu’on peut, et tout cafard qu’il est, le monstre n’en reste pas moins homme, et réciproquement. Et puis on le comprend le bougre : la Remy en question ne fait rien qu’à parler d’insectes. C’est une allumeuse ! A l’école où elle est prof, elle en fait des leçons entières. Chez elle, elle en abrite plusieurs spécimens. Même quand elle a un rendez-vous galant, elle ne peut s’empêcher de les mentionner entre la poire et le fromage, au grand dam de ses prétendants, qui s’emmerdent mais qui supportent, rien que pour tirer leur nouille. Alors du coup, le cafard géant, pas content qu’on lui pique sa gonzesse, va tous les tuer (et à vrai dire elle n’en est pas mécontente, puisque les hommes la font tous pleurer, et c’est pour ça qu’entre une araignée et un lézard, elle possède chez elle une gallerie de photos de son propre visage larmoyant, signes de ses échecs amoureux). La police s’en prendra donc logiquement à Remy, et seul l’un des flics comprendra qu’une frêle femme comme elle ne peut décemment pas tuer un gars de 100 kilos, lui bouffer le visage et le suspendre à un lampadaire.

C’est alors que commencera la partie que nous pouvons qualifier de sous-Alien, où Remy, le flic et les deux gamins (un qui courtise son ancienne prof et un autre qui est resté là parce qu’il n’a pas de famille, oui je sais c’est triste) essaieront d’échapper au cafard géant. C’est moche, c’est saturé d’éclairages noirs, verts, oranges, c’est filmé avec les pieds par un habitué de la télévision, Jean de Segonzac, qui se croit obligé de décadrer des gros plan dans le feu de l’action, qui se croit obligé de mettre des visions subjectives floues et avec lentilles déformantes, et qui se croit malin avec ses idées débiles, comme le cafard qui quand il rencontre sa belle lui donne un morceau de pizza, pour bien montrer qu’il l’aime quand même, et que c’est pas que physique. C’est puéril, certes, mais la bête débute dans le domaine de la drague. Et elle est concurrencée sur son terrain par l’adolescent, qui a une idée de génie : puisque le cafard se repère à l’odeur de sa belle, celle-ci n’a qu’à se déshabiller. Banco ! Mais les producteurs de Miramax veillent au grain et les sous-vêtements seront vite cachés par une chemise hawaïenne…
Quant à la fin, c’est à l’avenant, et ça soulève vaguement une théorie du complot à la X-Files dont on ne saura rien. Et ça aboutit à un enième soubresaut d’une stupéfiante imbécilité, où le cafard revient pour lui faire la cour, tandis qu’elle se rend compte qu’elle ne peut pas appeler de secours puisque le téléphone lui a été coupé suite à des impayés (elle ne ment pas : on voit même la facture en gros plan).

Il n’y a à vrai dire que des effets spéciaux un peu gores pour sauver le tout. Mais tout de même, Mimic 2 reste un sombre téléfilm, ainsi qu’une sombre merde.

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